36 heures au souffle court
Il ne reste plus que 700 milles jusqu’à Lisbonne mais le finish jusqu’aux côtes portugaises pourrait bien être interminable pour les trois leaders Team Brunel, MAPFRE et Dongfeng Race Team ainsi que pour leurs adversaires.
Sur la cartographie, les traces du trio se confondent… Les caps et les vitesses sont quasiment identiques. Et les places de leaders s’échangent au gré des variations du vent en force et en direction. Le perdant de la nuit est Dongfeng qui, à la lutte dans du vent plus faible, a dû céder son fauteuil de premier à Team Brunel.
Au classement de 12h22 UTC soit 14h22 HF, 2.4 milles séparent Charles Caudrelier, 3ème de Bekking, leader. Faire le break dans les conditions actuelles semble impossible même si le vent doit se renforcer pour atteindre une vingtaine de nœuds à l’approche du Portugal. A bord, on ne quitte pas des yeux l’AIS qui permet d’observer à la loupe les adversaires. Sur le pont, même plus besoin de jumelles: les équipages se regardent presque dans le blanc des yeux. Il faut garder son sang froid même si la fatigue commence à se faire sentir sur cette 7ème étape. Le jeu du gagne petit guide chaque décision. Faire le moins d’erreurs possible est devenu l’obsession des hommes de Bekking, Martinez et Caudrelier alors que l’anticyclone des Açores est venu jouer les perturbateurs sur cette transatlantique vers Lisbonne.
Kevin Escoffier joint ce matin à bord de Dongfeng:
Encore une étape dur pour les nerfs. Je pensais revenir en Atlantique avec une situation météo plus stable, mais l’anticyclone des Acores en a décidé autrement. On gagne ou on perd au gré des risées. Le vent ne correspond pas aux fichiers météo. Toute logique s’évanouie en même temps que les dernières risées. Nous aurions dû creuser l’écart avec nos poursuivants après l’empannage en quittant cette dorsale anticyclonique et ce n’est pas le cas. Nous devrions atteindre Lisbonne dans deux jours avec un final sportif au reaching dans 25/30 nds de vent. Soufflez fort que l’on prenne un peu d’avance et que l’on puisse nous aussi souffler un peu !
Derrière, Team Alvimedica tente de préserver sa quatrième place. Charlie Enright est à 14.3 milles du leader et a creusé depuis cette nuit son avance sur Ian Walker qui est désormais à 8.4 milles de son tableau arrière. Les filles de Team SCA grâce à une belle option nord pour contourner l’anticyclone des Açores ont été les grandes gagnantes de ces dernières 48 heures. Elles ont repris 50 milles à leurs adversaires et ont même réussi à doubler pendant quelques heures aujourd’hui l’actuel leader du général, Abu Dhabi Ocean Racing. Au dernier relevé, Walker et ses hommes ont repris l’avantage sur le bateau magenta. Une avance bien fragile puisque le Volvo Ocean 65 emirati n’est qu’à 1.2 milles de l’étrave de Team SCA… On peut facilement imaginer l’émulation que cette lutte avec le leader du général doit créer dans l’équipage de Sam Davies. Les filles ont encore 36 heures pour tenter de reléguer ADOR dans leur tableau arrière. Une situation qui ferait les affaires du trio de tête. A moins que Ian Walker ne tire profit des conditions de vent plus soutenues dans lesquelles il sait faire avancer son bateau très vite…
La flotte est attendue à Lisbonne mercredi matin (5h – 12h UTC soit 7h – 14h HF)