Le compte à rebours est lancé
Arrivés hier Pauillac, Gildas Morvan et les 38 autres marins de La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire ont ensuite remonté le fleuve jusqu’à Bordeaux, dans le sillage du Belem, en grande parade musicale, lumineuse et pyrotechnique. Un spectacle magnifique qui a ouvert en beauté la 46e édition de la course. A présent, le compte à rebours est donc officiellement lancé pour les marins dont les bateaux vont rester amarrés au ponton d’honneur du port de la Lune jusqu’à samedi prochain, veille du grand départ. Et si l’heure est au peaufinage des derniers détails pour les uns et pour les autres, le skipper de Cercle Vert, dont c’est la 20e participation à la course cette année, est, lui, déjà fin prêt à en découdre.
Depuis la fin de la Solo Concarneau, le 10 mai dernier, Gildas Morvan s’est accordé un bon break afin d’arriver à Bordeaux, ville de départ de La Solitaire du Figaro – Eric Bompard 2015, avec de la fraîcheur et une motivation intacte. « Je me suis bien reposé . J’ai fait un peu de jardinage histoire de me changer les idées puis j’ai pas mal travaillé sur l’ordinateur afin de me remettre chacune des étapes de la course en tête », explique le skipper de Landéda qui a ainsi poursuivi le travail entamé avec les météorologues Jean-Yves Bernot et David Lanier, au Pôle Finistère Course au Large. « J’ai mis en couleurs tous les points de passage un peu délicats puis j’ai fait tourner des routages à blanc à une moyenne de six nœuds tout en essayant d’évaluer les effets des courants, etc… », détaille Gildas qui a également continué de se préparer physiquement en se rendant régulièrement à la piscine, ce qu’il a aussi prévu de faire lors de cette semaine bordelaise. « Contrairement à certains de mes concurrents, je n’ai pas prévu de rentrer chez moi d’ici au départ. Je préfère rester sur place pour rester dans la course. Je vais aller nager tranquillement et assumer mes différents rendez-vous avec les médias », annonce le skipper de Cercle Vert qui peut se concentrer pleinement sur son objectif puisque sa monture est fin prête.
Rester dans sa bulle
Il a d’ailleurs pu le vérifier une dernière fois lors du convoyage entre le Finistère sud et l’estuaire de la Gironde, réalisé entre mercredi soir et vendredi matin. « Nous sommes partis avec cinq autres coureurs du Pôle, dont Yann Eliès et Charlie Dalin. Tout s’est bien déroulé, d’autant que nous avons bénéficié de super conditions puisque nous avons eu un flux de nord-ouest d’une quinzaine de nœuds qui nous a permis de tout faire au portant tranquillement et de n’affaler le spi qu’à 1,5 mille de l’arrivée », précise le navigateur qui a préféré partir en double pour ne pas risquer de petits pépins, ne pas accumuler de la fatigue et être en mesure de vérifier sereinement le bon calibrage des systèmes électroniques du bord. « Tout va bien, tout est prêt. Les stickers de grand-voile et les cagnards sont installés. Le bateau est passé à la jauge puis à la pesée mardi dernier, à Port-la-Forêt. A présent, il ne reste que les contrôles classiques à effectuer, comme celui des plombs, par exemple, mais Pierrick Maisonneuve, mon préparateur depuis deux ans, se charge de tout ça. Je peux complètement me reposer sur lui et me focaliser sur la régate », indique Gildas Morvan qui semble plutôt bien détendu à une semaine du coup d’envoi de la course, sa grande expérience l’aidant sans conteste à gérer le stress des grands évènements. « Je fais en sorte de ne pas me prendre la tête, de rester dans ma bulle et concentré. Bien sûr, la pression commence à monter sur les pontons, mais j’essaie de rester zen car je sais que c’est l’une des clés de la réussite », conclu-t-il.