Sécurité oblige, la qualification pour la Mini Transat  n’a rien d’une sinécure. Avant de pouvoir prétendre être sur la ligne de départ, les candidats à l’aventure doivent justifier d’un parcours qui mêle participation à des courses du circuit Mini et parcours de qualification hors course d’au moins 1000 milles. Les places sont d’autant plus chères que les inscriptions se font dans l’ordre des résultats des qualifications.

Plus de 1000 milles en course, la participation à une course en solitaire, plus un parcours de qualification de 1000 milles, c’est le menu qui attend les candidats au départ, le 19 septembre prochain à Douarnenez. Et les premiers qualifiés seront les premiers servis. Au vu de ces contraintes, on comprend que certains préfèrent anticiper et jouer leur qualification dès les années paires. Echaudés par l’expérience de 2013 où ils étaient restés en liste d’attente et n’avaient pas pu prendre le départ, certains concurrents s’y sont préparé à l’avance cette année.
C’est le cas de la Britannique Nikki Curven : restée à quai en 2013, elle a dès l’année 2014 engagé son processus de qualification : parcours de 1000 milles en solitaire sur le proto qu’elle venait de racheter à Rémi Fermin, puis participation à la course Les Sables – Les Açores – Les Sables lui ont assuré sa qualification. Et pour ne pas être en reste, Nikki était une des premières à déposer son dossier lors de l’ouverture des inscriptions au salon Nautic de Paris. C’est aussi l’attitude qu’ont adoptée nombre des prétendants au podium comme Tanguy Le Turquais, Damien Cloarec ou Patrick Girod en série, Michele Zambelli ou Ludovic Méchin en prototype.

Parcours du combattant

“Traverser l’Atlantique en solo n’a rien d’anodin. C’est un véritable engagement personnel, une expérience où l’on prend son destin en charge : au milieu de l’océan, on ne peut compter sur personne. Et les qualifications, en particulier le parcours imposé, sont là pour vous y préparer.” Le Guide Mini est clair. Se qualifier pour la Mini Transat , c’est prendre de son temps, se retrouver confronté pour la première fois avec le sentiment de solitude, intégrer l’idée que l’on va traverser l’Atlantique sans assistance extérieure. Les conditions de qualification peuvent paraître sévères, mais elles portent globalement leurs fruits.
Tous ne seront pas forcément des régatiers hors-pair mais ils devront savoir naviguer en toute autonomie pour rejoindre les Canaries puis la Guadeloupe. Le compte à rebours est d’ores et déjà enclenché : ils sont une bonne trentaine à devoir, qui faire son parcours de qualification, qui parvenir aux 1000 milles validés en course. Il ne reste plus beaucoup de courses pour valider son inscription : le Trophée Marie-Agnès Péron, le Mini-Fastnet et la Transgascogne en Atlantique, la Round Sardinia Race, la Mini Air Valencia et la Mini Mare Nostrum en Méditerranée.

Dérogataires

Pour autant, certains pourront bénéficier de procédures dérogatoires : c’est le cas notamment des coureurs résidant dans des pays lointains qui pourront bénéficier de places réservées, sous réserve d’effectuer les milles de qualification nécessaires. Il ne s’agit pas ici de déroger à la règle, mais d’éviter que ces coureurs qui, du fait de leur éloignement géographique, ne peuvent s’engager que tardivement ne se retrouvent en liste d’attente.
Deux coureurs sont dans ce cas de figure cette année : le Chinois Xu Jingkun qui a prévu de venir s’installer quelques mois en Bretagne avec sa femme pour parfaire sa préparation. Responsable d’une école de voile en Chine, il témoigne de l’engouement grandissant pour la voile dans son pays. De l’autre côté de l’Atlantique, le navigateur français Rodolphe Victorri va bénéficier de la même dérogation, vivant à Saint-Pierre et Miquelon.
La même procédure est appliquée aux constructeurs de nouveaux prototypes de manière à favoriser l’émergence de nouveaux projets. Le Suisse Simon Koster, troisième de l’édition 2013 en bateau de série, vient ainsi de dévoiler un proto aux formes radicalement innovantes qui devrait faire sa première apparition en course à l’occasion du Trophée Marie-Agnès Péron. Pour Simon Koster, il ne reste que quelques courses pour se qualifier : autant dire qu’il n’a guère le droit à l’erreur. C’est aussi le prix de l’audace.

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