Un temps de demoiselle, des régates compliquées
Deuxième jour de course pour les Dragon qui en sont privés depuis lundi et, comme de bien entendu, c’est après un rappel général que le départ a pu être donné. Les conditions météo avaient bien changé ce matin, ciel clair et petit temps en baie de Douarnenez. La flotte de la Barquera a elle aussi pu quitter le port de Tréboul à 8 heures 30. Le Grand Prix Guyader a repris des couleurs !
Grand Prix validé !
Il faut trois courses pour valider un Grand Prix Dragon et aujourd’hui, sur le Trophée BMW, Jean Gabriel Le Cléac’h a pu, par trois fois, lâcher ses 60 Dragon. Avec une course réalisée lundi, les Dragonistes peuvent désormais poursuivre leurs régates sereinement, ils ont de surcroît la possibilité de retirer leur plus mauvaise manche.
Les choses s’étaient bien calmées en baie de Douarnenez aujourd’hui et ce matin le soleil avait même daigné montrer le bout de son nez. Le vent instable et mou a compliqué l’exercice, générant de gros écarts et pas mal de surprises, « pour prendre le train, il faut être sur le quai de la gare » comme disait un ancien Dragoniste, spectateur avisé des régates. Il y en a un qui a pris le bon wagon et qui s’est même transformé en locomotive sur la première course. Christian Guyader (FRA 365), épaulé par Gwen Chapalain et Erwan Le Chat, ont signé un départ canon, seuls à droite de la flotte. Cette option gonflée a payé puisque c’est en tête qu’ils enroulaient la première bouée, suivis de près par un autre Douarneniste, Gilles Le Doaré, sur FRA 347. Ainsi le partenaire principal du Grand Prix Guyader et le président de la SRD ouvraient le bal de la journée avec brio. C’est finalement Naiad (GBR 764) qui les coiffent sur le poteau, Christian Guyader est deuxième et Gilles le Doaré, accompagné de Jean Gabriel Pasturaud et de Tanguy Ravac’h finissent quatrièmes cette première course. UAE 20, venant de nulle part, a effectué une remontée extraordinaire et s’est classé deuxième de ce premier round. Cette course très compliquée et très tactique qui a vu les meilleurs se faire distancer de plus d’un mille pour certains. Bien malin qui pouvait faire des pronostics. Et les courses suivantes ont confirmé que la roue de la loterie tournait et tournait encore… Deuxième course du jour avec des bouleversements impressionnants : les premiers disparaissent en milieu de classement et la victoire revient à GER 1162, qui était 37ème sur la première course, la deuxième place est tout aussi édifiante, avec l’Irlandais 216 qui avait franchi la ligne en 45ème position sur la première course du jour ! Quant à Fred Gourlaouen (FRA 207), il se classe 5ème alors que jusqu’au dernier bord il était deuxième… Une dernière course a été lancée, remportée au finish par Markus Wiezer (UAE 7), juste devant Lars Hendriksen (DEN 138), battu sur la ligne, suivi de Mikhael Senatorov (RUSS 31). Quand les favoris reviennent aux avant-postes…
Demain, des Diam, des Dragon, des Stand Up Paddle et un champion du monde !
Le dernier week-end du Grand Prix Guyader va être intense, il va y en avoir pour tous les goûts et pour tous les âges, des initiations et une randonnée en paddle, des régates de Diam 24 avec les ténors de la course au large, les Dragon qui poursuivront le Trophée BMW, des animations, des dégustations…
Et, pour finir en beauté, à 19 heures, Jean Le Cam recevra le Trophée de Champion du Monde Imoca 2014 pour ses deux victoires sur la Transat Jacques Vabre et sur la Barcelona world Race.
Ce titre lui a été remis officiellement à Barcelone, mais ‘le Roi Jean’ a souhaité le fêter à Douarnenez et au Grand Prix Guyader en compagnie de ses camarades de l’Imoca qui sont pour la plupart, présents en Diam 24. C’est François Gabart, le précédent Champion, qui lui remettra le Trophée signé d’Edouard Hervé, en présence de Jean Kerhoas, le président de la Classe Imoca. «C’est mon cinquième titre de Champion du Monde et cette fois, c’est sans bateau et sans sponsor personnels. Je suis une sorte de coucou en fait ! ». En effet, Jean a gagné la Transat Jacques Vabre sur PRB avec Vincent Riou et la Barcelona avec Bernard Stamm sur Cheminées Poujoulat. «Je les remercie tous les deux évidemment et leurs sponsors aussi ! ».
Dans l’œil du Dino
A l’heure du Grand Prix Guyader: Douarnenez, ses dragons et ses dragonnes….
Aujourd’hui, Tatiana Kurbatova: un soleil se lève toujours à l’Est
Assise dans un des sofas en plein milieu de la tente du Grand Prix Guyader, Tatiana tapote sur son ordinateur, indifférente au va et vient incessant. Petite blonde aux grands yeux bleus, tirée à quatre épingles dans un petit ciré de marque, la jeune femme est passionnée par les Dragon depuis une vie. Originaire de Saint Petersbourg, Tatiana Kurbatova vient poser ses sacs de luxe à Douarnenez depuis sept ans. « C’est Louis Urvois qui m’a appelée un jour pour me proposer de venir donner un coup de main pour le Grand Prix Guyader, dit-elle. Les équipages russes viennent depuis longtemps participer à cette course et les organisateurs avaient besoin de quelqu’un pour les assister dans les traductions.
Depuis, j’arrête tout pour venir passer ces dix jours en Bretagne. Nous, les Russes, avons toujours beaucoup d’affinité avec la France. Nous apprécions beaucoup la beauté des paysages et le côté sauvage de cette côte ». Tatiana qui vient des 4.70, s’est plutôt spécialisée dans l’industrie des yachts clubs. Organisatrice d’événements plus tournés vers les VIP, elle continue à occuper le poste de directrice de course pour les régates de Dragons.
« En fait, je connais par coeur la communauté des Dragons depuis longtemps, assure la jeune femme. Et comme c’est ici que tout a commencé, je travaille pour que cet événement prospère ». Crise oblige, les équipages russes sont moins nombreux dans la baie mais Tatiana trouve toujours la motivation pour faire le voyage de Dresde, la ville où elle a élu domicile pour que son fils puisse faire le conservatoire de piano.