Une course à deux temps
Un fort coup de vent, attendu mardi sur le Golfe de Gascogne, a contraint la direction de course de la Mini en Mai à revoir son programme initial. La grande boucle de 500 milles va être réduite et scindée en deux parcours. Le premier sera disputé demain lundi ; l’autre, dès que les conditions météo le permettront. Entre les deux, les concurrents seront à l’abri, à la Société Nautique de la Trinité-sur-mer. Cette complexe et sage décision a été saluée par l’ensemble des coureurs.
Les 55 solitaires engagés sur la Mini en Mai s’élanceront, comme prévu, demain, à 11h, de La Trinité-sur-mer, mais sur un petit parcours d’une quarantaine de milles de façon à être de retour au port en fin de journée. De premières grosses rafales sont en effet attendues dès lundi soir sur zone.
La course sera alors neutralisée, le temps de laisser passer ce front dépressionnaire. Un deuxième départ sera donné dès que les conditions seront à nouveau maniables. Une boucle de quelques 300 milles pourrait alors être lancée.
Le cumul des temps de course réalisés sur les deux parcours permettra d’établir le classement final.
Les tracés de ces deux parcours seront dévoilés à 18h ce dimanche soir à l’occasion du briefing skipper.
Clément Bouyssou (Proto 802 – www.clementbouyssou.com) :
Je suis déçu de ne pas faire les 500 milles prévus, mais c’est une sage décision, on n’envoie pas une flotte dans le Golfe de Gascogne par 40 nœuds de vent. Maintenant, il faut que nous nous préparions à une course complètement différente. La première partie, ça va être un sprint, il va falloir être bon sur les manœuvres au lieu de travailler la gestion de la vie à bord. Il faut réorganiser aussi l’avitaillement, les litres d’eau embarqués… et pour la suite, on se remettra en mode « course au large ». Et j’ai hâte d’avoir les tracés des parcours pour travailler tout ça ce soir… C’est du jamais vu, mais c’es t sympa, il faut s’adapter !
Tanguy le Turquais (Série 835 – Terreal)
:
Je trouve que c’est une excellente manière de sauver la course et de nous faire faire des milles malgré tout ! Ce n’était pas ce que j’étais venu chercher bien sûr, mais ça me convient parfaitement, j’adore la régate et les formats courts me vont bien. Je me suis beaucoup entraîné cet hiver sur les manœuvres et les petits parcours. Et côté organisation, il va falloir revoir un peu la donne, mais je fais partie de ceux qui ont vécu la Mini Transat 2013 : on n’est plus à ça près ! (rires)
Nicolas d’Estais (Proto 630 – Librairie Cheminant) :
On s’attendait à ce que le programme soit changé au regard de la météo. On fait totalement confiance à Yves (Yves Le Blévec, directeur de course, ndlr) parce qu’il a plus d’expérience que nous tous cumulés, en tant que coureur. On aura encore pas mal de vent pour repartir sur le deuxième parcours, c’est le jeu, mais c’est de toute façon une bonne décision qui convient à tout le monde.
François Jambou (Série 552 – Kaïros) :
C’est un soulagement, une décision pleine de bon sens. Car il y a une différence entre faire face à des conditions difficiles et y aller volontairement. Là, ça pouvait être dangereux. L’an dernier, on avait eu une météo très musclée, j’avais fini la course, c’était une satisfaction, mais là, je suis content de ne pas y aller. C’est très intelligent d’autant que le côtier de demain sauve le jeu sportif : il va quand même y avoir du match !