Records pour Phaedo 3, Comanche et Odin
C’était l’une des nouveautés annoncées de cette 6e édition des Voiles de Saint-Barth : la création d’un record de l’épreuve sur un parcours de 42 milles qui deviendrait ensuite une sorte de défi, chaque année, pour les concurrents des grosses classes. Ce mercredi, les organisateurs ont profité d’une belle brise d’Est soufflant entre 16 et 20 noeuds pour lancer les Multicoques, les Maxi 1 et les Maxi 2 sur cette grande boucle jusqu’à l’île Tintimarre, et ce sont des temps de références canons qui ont été réalisés. Phaedo 3 de Lloyd Thornburg a avalé la distance en 1h53min35, Comanche de Jim Clark et Kristy Hinze Clark en 2h33min04, puis Odin de Tom Siebel en 3h38min07. C’est donc pied au plancher que les équipages des grosses unités ont navigué aujourd’hui, et cela a également été le cas des bateaux engagés dans les autres catégories qui ont, pour leur part, effectué un parcours de 29 milles autour de l’île de Saint-Barth via Roche Plate (les Spinnaker 0 ont enchainé une deuxième course de 20 milles).
Quelques jours seulement après avoir battu le record du tour de l’île de Saint-Martin détenu par Steve Fossett depuis 2003, le trimaran Phaedo 3 (l’ex MOD 70 Foncia de Michel Desjoyeaux) a établi, aujourd’hui, le premier temps de référence des Voiles de Saint-Barth dans la catégorie des Multicoques. Lloyd Thornburg et ses hommes, qui ont joué la carte de la prudence au moment du départ, ont ensuite passé la surmultipliée sur le parcours du jour qui s’est joué, pour l’essentiel, au vent de travers. « Ce que nous avons fait aujourd’hui m’a un peu fait penser au NASCAR (acronyme de National Association for Stock Car Auto Racing. C’est la discipline de course automobile la plus populaire aux États-Unis, ndlr). Il fallait aller vite et tourner à gauche ! », s’est amusé le skipper, à son retour à terre. « Nous avons mis moins de deux heures pour effectuer cet aller et retour entre Saint-Barth et Tintamarre. C’est l’objectif que nous nous étions fixé et nous l’avons atteint. C’est génial mais il est vrai que j’ai fait l’acquisition d’un MOD 70 justement dans le but de battre ou d’établir des records. Depuis que j’ai ce bateau, c’est le troisième. Forcément, je suis content », a déclaré Lloyd qui s’est cependant montré discret sur ses prochains challenges. « Je préfère en parler après qu’avant », a précisé le skipper Britannique qui a bouclé les 42 milles du parcours à la vitesse moyenne de 22,18 nœuds, avec une pointe à 34 nœuds.
Le record mais pas la victoire de manche
Chez les Maxi 1, c’est Comanche – qui comptait parmi ses invités du jour un certain Loïck Peyron, le parrain des Voiles de Saint-Barth, 6e du nom – qui a réalisé le meilleur chrono. Le 100 pieds, auteur d’un magnifique départ bâbord amure, au ras du bateau comité, s’est installé en tête de la flotte dès les toutes premières secondes de course et n’a ensuite fait que creuser l’écart pour finalement clore la manche en 2 heures 33minutes 04 secondes, à la vitesse moyenne de 16,46 nœuds, avec une avance de trente minutes sur Rambler 88. Une avance conséquente mais toutefois pas suffisante pour réussir à combler son handicap (un rating de 1,737 attribué par le CSA). De ce fait, s’il s’est adjugé le record dans sa catégorie, il ne s’est octroyé que la troisième place de la manche en temps compensé, derrière Rambler et Bella Mente. Du côté des Maxi 2, c’est Odin de Tom Siebel qui a été le premier à franchir la ligne d’arrivée et donc à fixer le temps de références des Voiles de Saint-Barth dans sa catégorie. « Nous sommes partis au contact avec Comanche et Rambler 88, c’était très excitant, tout comme le reste de la course que nous avons faite aujourd’hui, et qui nous a menée jusqu’à Saint-Martin dans des conditions quasi parfaites. Nous sommes évidemment ravis d’établir le premier temps de référence des Voiles de Saint-Barth en Maxi 2. C’est le résultat d’un beau travail d’équipe », a commenté Charlie Ogletree, le tacticien du bord.
Des tendances se dessinent
Dans les autres classes, s’il n’a pas été question de record, la bagarre sur l’eau n’en a cependant pas été moins intense, même si certaines tendances commencent à se dessiner ici et là. Quelques équipages commencent, en effet, à se distinguer. C’est notamment le cas de Vesper (Jim Swartz) chez les Spinnaker 0, de Lazy Dog (Sergio Sagramoso) chez les Spinnaker 1, de Music (James Blakemore) chez les Spinnaker 3, de Martinique Première – Crédit Mutuel (Claude Granel) chez les Spinnaker 4 ou encore de L’Esperance (Sir Bobby Velasquez) chez les Non-Spinnaker. Tous ont, pour l’instant, réalisé un sans-faute et mènent logiquement la danse dans leurs catégories respectives. Mais pour connaitre la suite, il faudra maintenant patienter jusqu’à jeudi car demain, c’est le fameux Day-off des Voiles de Saint-Barth. L’occasion, pour les 1 200 coureurs en lice de profiter de la beauté de la plage de Saint-Jean et de l’esprit festif du Nikki Beach. Au programme : des courses de Stand Up Padddle, du beach Volley, du Water Polo et de nombreuses autres activités….
Ils ont dit :
Marc Emig (Martinique Première – Crédit Mutuel / Spinnaker 4) :
Aujourd’hui, ça a été encore une très belle journée, même si c’était un peu plus compliqué qu’hier au moment du départ car le vent était davantage orienté au nord-est. Dans la baie de Gustavia, ça coupe le vent en deux directions. Du coup, sur la ligne, le vent était tantôt à gauche, tantôt à droite. En clair, un bon départ à un moment pouvait devenir un mauvais à un autre. Nous avons joué la carte de la prudence alors forcément, certains bateaux plus extrêmes sont mieux partis que nous. Nous avons un peu couru un peu après ensuite, mais nous avons réussi à remonter la flotte petit à petit et aux ¾ de la course, nous sommes parvenus à doubler les Anglais de Zarafa et nous avons gagné. Actuellement, nous sommes en tête du classement avec deux victoires de manche. Pourvu que ça dure !
Terry Hutchinson (Bella Mente / Maxi 1) :
Ca a été une très belle journée pour nous. Notre but était de bien naviguer, comme nous avions déjà prévu de le faire hier mais ce qui n’a malheureusement pas été possible puisque nous avons eu un petit souci technique qui nous a empêché de régater. Le fait est qu’aujourd’hui, nous avons plutôt assuré. Nous avons notamment pris un bon départ, en bout de ligne, et nous avons continué sur la gauche du plan d’eau, ce qui s’est avéré être une bonne option car dès lors, nous nous sommes retrouvés au vent de la flotte et nous n’avons plus eu qu’à gérer la marche du bateau et faire de belles manœuvres pour finir en bonne position.
Stephen Cucchiaro (Elvis / Multicoques):
Aujourd’hui, nous avons pris énormément de plaisir sur l’eau. Nous avons profité d’une bonne brise et de belles vagues. Ca n’aurait pas pu être mieux. C’était vraiment super, d’autant que nous nous sommes bien battus pour mettre de la distance entre nous et Karibuni Pinel afin de le battre en temps compensé. A bord, l’ambiance est au top. Cam Lewis m’aide à mener le bateau à 100%. Nous sommes satisfaits de pointer en troisième position derrières des bêtes de course telles que Phaedo 3 et Paradox.
Sergio Sagramoso (Lazy Dog / Spinnaker 1) :
Aux Voiles de Saint-Barth, ce qui est incroyable, c’est la diversité des bateaux qui composent la flotte. C’est d’autant plus vrai cette année car des voiliers comme Comanche ou Rambler 88 sont présents. Ils comptent parmi les plus grands du monde ! C’est extraordinaire de régater sur les mêmes parcours qu’eux. Pour le reste, pour l’instant, tout ce passe au mieux : nous sommes en tête avec deux victoires sur deux. Que demander de plus ?