Une dizaine de nationalités (russe, suisse, belge, italienne, anglaise, allemande, luxembourgeoise…) au sein d’une flotte de 130 bateaux (1500 marins) prêts à en découdre, la présence d’unités spectaculaires et rapides, pour la première fois sur le plan d’eau marseillais, c’est le plateau que s’apprête à offrir la 50e édition de la SNIM, organisée par la Société Nautique de Marseille. Ils viennent d’Ancône, de Monaco, de Cannes, de Saint-Tropez, et encore de Banyuls, de Palavas et de La Grande Motte. L’ensemble de l’arc méditerranéen a cédé au chant des sirènes de la 50e. Vous avez dit rapide ? La poignée d’IOR présente pour renouer avec le souvenir des premières SNIM, donnera le tempo d’une édition qui présentera un plateau de qualité en IRC, rarement vu depuis une dizaine d’années. En jeu ? Une victoire de prestige recherchée par l’ensemble des régatiers méditerranéens… et bretons.
La 50e Semaine Nautique Internationale de Méditerranée sera Sport en mer et Rock à terre !

Un demi-siècle d’histoire…

La plus célèbre des semaines de la voile en Méditerranée, à Pâques, est un véritable livre ouvert sur plus d’un demi-siècle de l’histoire du yachting. En 1966, la SNM, sous l’impulsion de son vice-président, Coco Cahler, crée la Semaine Nautique Internationale de la Méditerranée qui, dès sa première édition, atteint l’échelon européen. Marseille se hisse au niveau international, des grandes classiques de la voile comme les semaine de Gênes, de Cowes et de Kiel.
L’embellie de la SNIM dure plus de dix ans et les initiales de la grande épreuve marseillaise font le tour de la planète. Les grandes nations de la voile comme l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, les USA, l’Australie et la Nouvelle-Zélande y sont représentées par leurs meilleurs équipages.
Les grands marins vainqueurs des plus célèbres courses océaniques contribuent à la gloire de la SNIM. A l’exemple d’Alain Colas ou d’Eric Tabarly qui, après avoir remporté en 1967, la Fastnet et Sydney Hobart, avec Pen Duick III, est le premier à s’aligner au départ de l’épreuve marseillaise, en septembre 1968, avec Olivier de Kersauson, à bord de Palynodie III.
De son côté, le Baron Bich engage lors de la 4e SNIM, ses trois 12m JI, Sovereign, Constellation et Kurewa, dans le cadre de la préparation du premier défi français à la Coupe de l’America de 1970. On peut également citer Franck Cammas qui a appris à naviguer à La Nautique sur le bateau Pacohe appartenant à André De Laleu à ce moment-là, vice-président, Loïc Peyron, Lionel Péan et Bertrand de Broc, parrain en 2015.
Pour cette 50e édition, la Nautique a décidé de réunir sur un même plan d’eau des prototypes ou bateaux de série (Mauric, Carter, Stephens, Tortarollo…) de courses anciens IOR des années 70 et des monstres tel que SFS II…
Le plateau des “anciens“ compte une douzaine d’ex IOR, avec six one tonners qui croiseront le fer chaque jour, sur un parcours côtier. Fidèle à son histoire et tourné vers l’avenir, le club marseillais met à l’honneur les IOR en passe de devenir à leur tour des classiques.

En IRC1, les bijoux de la princesse…

S’il en est un que l’on ne verra pas forcément à la lutte pour la première place, c’est Wallyno, qui sera l’une des grosses attractions de la 50e SNIM. “Le bateau et l’équipage se remettent en route. C’est la première régate d’un programme qui nous mènera à la Giraglia, aux Championnats du Monde des Mini Maxi à Porto Cervo et aux Voiles de Saint-Tropez. Nous avons envie d’attaquer la saison plus tôt, cette année. C’est la première fois que nous naviguerons à la SNIM et même dans les eaux marseillaises. Et il n’y a pas de raison que l’on ne revienne pas“, sourit Quentin Le Labour, capitaine d’un Wally plutôt habitué aux eaux tropéziennes… ancien vainqueur de la SNIM. Le bateau au design futuriste, très à l’aise dans le petit temps, retrouvera le Swan 601 Arobas, son meilleur ennemi, au sein d’une classe IRC1 (sept bateaux) qui, conformément au règlement du Championnat de France Promotion des équipages en IRC, aura son propre classement.
Si c’est la première fois qu’un Wally fait honneur à la SNIM, il n’en est pas de même pour Team Vision Future (GP42), champion de France 2014 de course en équipage, un habitué de la rade, comme Genapi, l’autre GP42. Le reste de la flotte, que l’on retrouvera sur le rond nord, sera composé du Soto 40 Glen Ellen XXII, du BT52 Coyote, et de l’incroyable SFS II de Lionel Péan, acquis dans l’urgence, après le terrible incendie qui a détruit SFS au mois de janvier. Le Tropézien à la barre de son nouveau VOR 70 est tout heureux de se retrouver à Marseille. “La première victoire pour nous, c’est d’être présent à la SNIM, sourit le parrain de l’édition 2014. Cette année, il y a une belle classe IRC1. On va pouvoir se mesurer aux ténors de la série, même si on est bien conscient que notre bateau n’est pas encore optimisé pour cela…“

La grande bagarre en IRC2

Les bateaux de la SNM ont été souverains de la classe IRC2 en 2014, avec un triplé Glen Ellen V, Alizée, Magic Twelve, à l’issue du championnat Méditerranée. Mais la concurrence s’annonce au portillon en cette année 2015. Avec l’arrivée de nouveaux A40 RC, dont celui du Russe, Konstantin Pitsov, “ça va être une autre paire de manches“, reconnait Laurent Camprubi sur son XP44 Alizée, qui vise… le titre de champion IRC2 Méditerranée en 2015, après être venu mourir à trois petits points de la première place du A40RC, Glen Ellen V. “L’objectif est de reprendre le titre à mon ami Dominique Tian, qui s’est dit géné d’avoir battu ses amis en 2014“, plaisante le Marseillais. Geranium Killer de Daniel Pithois (UNM) et Vito 2 de Gian Marco Magrini (SN Saint-Tropez) complètent la flottille des A40RC. À surveiller de près le X43 de Stéphane Roche (UNCL) et le Swan 45 de Pier-Franceso Di Giuseppe, tout deux nouveaux venus. De loin. Et pas pour rien !

Les amateurs en force en IRC 3 et IRC 4 !

Le gros de la flotte. Des amateurs, des passionnés qui ne comptent pas le temps qu’ils passent à préparer leur bateau, écument les mers pour convoyer, régatent le temps d’un week-end et enfin, ramènent leur bateau à bon port… Ils y consacrent du temps, beaucoup. De l’argent, beaucoup. Et le reste ? Peau de chagrin… Régater quand on est amateur demande des sacrifices. Un exemple ? Jean-François Faou, breton de naissance et avocat parisien, a choisi la SNIM pour renouer avec la compétition, après vingt ans de kite. “A l’époque, j’avais arrêté car ça devenait l’enfer de devoir chercher sans arrêt des équipiers…“ Là, reprend-il, je viens à la SNIM, qui pour moi est une régate de prestige, avec Loen Gouez (traduction ours mal léché), un Sunfast 3200 que j’ai acquis, il y a un peu moins d’un an.“ Basé à Port-Grimaud, le bateau cherchera à jouer un rôle d’outsider, et le propriétaire skipper “à prendre du plaisir sous le soleil marseillais. Grâce à La Nautique, et à sa bourse aux équipages, j’ai monté rapidement un équipage intéressant. On n’a pas d’ambitions au général, mais on espère quand même taquiner les meilleurs…“ Dans cette catégorie, où les bateaux mesurent dix mètres, il faudra suivre le combat que se livreront les Sunfast 3200 et les A31. En IRC 3, le nouveau venu, Dare Dare, un Dufour 36, devrait se mêler à la lutte avec les deux bateaux phare de la SNM, Tahina et Jin Tonic Sequel, et l’éternel arbitre de la catégorie, Jean-Claude Bertrand, sur son A35, Tchin Tchin.

Du rock et des sensations pour le grand public !

Comme chaque année, le grand public est invité à participer à l’opération Régate en vue, qui se déroulera le samedi 4 avril. Des navettes sont mises à disposition des amateurs de voile, qui peuvent, gratuitement, assister aux régates dans les deux rades sud et nord. A bord, pour suivre et comprendre la stratégie des équipage, les commentaires avisés d’un spécialiste. Renseignements auprès de l’Office de la Mer.
Ce même samedi 4 avril, en fin de journée, la Nautique, en partenariat avec RTL2, organise une grande soirée rock, où se produiront deux groupes – les Beat Cheese et les Deloreans – au son des meilleurs morceaux de groupes mythiques (U2, Bon Jovi, Rolling Stones, REM, Depeche Mode, Blur, Shaka Ponk…)
Esprit festif et rock sur le Quai de Rive Neuve, en face de la nautique, à partir de 19h30, samedi 4 avril.

Le programme de la SNIM jour par jour

Chaque matin, traditionnel petit déjeuner sur le quai.
La Grande Course se disputera en fonction des conditions météo, vendredi 3 avril, samedi 4 avril ou dimanche 5 avril

Vendredi 3 avril

10h30 – Briefing
15h – Mise à disposition en mer (une ou plusieurs courses)
20h – Cocktail d’ouverture sur les quais

Samedi 4 avril

8h – Petit-déjeuner sur les quais
9h30 – Briefing
11h – Mise à disposition en mer (une ou plusieurs courses)

Dimanche 5 avril

8h – Petit-déjeuner sur les quais
9h30 – Briefing
11h – Mise à disposition en mer (une ou plusieurs courses)
19h30 – Cocktail dînatoire sur invitation

Lundi 6 avril

9h30 – Briefing
11h, Mise à disposition en mer (une ou plusieurs courses)
19h, proclamation des résultats, remise des récompenses en présence des partenaires et de Bertrand de Broc, parrain de la 50e SNIM

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