Les Maxi, des bateaux d’exception aux Voiles de Saint-Barth
Les Voiles de Saint-Barth, dont le coup d’envoi de la 6e édition sera donné le 13 avril prochain, se sont imposées, au fil des ans, comme un rendez-vous incontournable. Ce n’est donc pas un hasard si l’épreuve est aujourd’hui une étape officielle du calendrier international des régates de la classe Maxi. A ce jour, neuf de ces voiliers d’exception sont officiellement inscrits à la course, les équipages de Comanche, Rambler 88, Bella Mente, Odin, Lucky, Selene, Aragon, Lupa of London ou encore Highland Breeze étant tous séduits par l’esprit unique de sportivité et de convivialité qui anime l’évènement, sur l’eau comme à terre. Revue de détails.
« Cette sixième édition est, pour nous, une sorte de concrétisation car l’épreuve est maintenant clairement assise dans le calendrier international et le fait que l’Association Internationale des Maxi (IMA) et les propriétaires des Mini-Maxi aient intégré Les Voiles de Saint-Barth à leur programme 2015 au même rang que des courses prestigieuses telles que la Caribbean 600, la semaine de Key West, la Copa del Rey ou la Fastnet Race, est parfaitement révélateur de la montée en puissance de l’évènement », a déclaré François Tolède, le Commissaire Général de la compétition, qui se réjouit d’accueillir des unités prestigieuses telles que Comanche, Rambler 88, Bella Mente et autres.
Classe Maxi, késako ?
Mais au fait, la classe Maxi, qu’est-ce que c’est ? Pour faire simple, elle a été fondée le 7 août 1979 à Genève, en Suisse, par François Carn, Raul Gardini, John B. Kilroy, Edmond de Rothschild et William Whitehouse-Vaux. Initialement, nommée ICAYA (International Class “A” Yacht Association), elle porte, depuis 2001, année des disparitions de la Classe A et de la classification IOR, le nom d’International Maxi Association (IMA). Ce n’est cependant qu’en 2009 que l’ISAF, la fédération internationale de voile, lui donne l’autorisation d’organiser ses premiers championnats du monde et l’année suivante, lors de son assemblée générale, qu’elle lui attribue le statut de classe à part entière. Aujourd’hui, cette classe est divisée en trois flottes : les Mini Maxi (bateaux dont la taille est comprise entre 18,29m et 24,08m), les Maxi (24,09m à 30,50m) et les Super Maxi (30,51m et plus). Tous allient à la perfection esthétisme, confort et avancées technologiques ce qui fait d’eux l’expression la plus spectaculaire du yachting moderne.
Neuf bateaux d’exception aux Voiles de Saint-Barth
Forcément, pour les organisateurs des Voiles de Saint-Barth, en recevoir près d’une dizaine cette année est une vraie satisfaction. « Le spectacle promet d’être époustouflant», annonce Luc Poupon, le Directeur de course, qui sait mieux que personne à quel point les équipages de ces Maxi sont affûtés, à commencer par celui de Comanche. Emmené par Ken Read et composé de 28 personnes, celui-ci ne sera pas là pour faire de la figuration mais bel et bien pour repousser au plus loin les performances de son plan VPLP – Verdier de 100 pieds, mis à l’eau en septembre 2014. « Ce bateau est directement issu des études réalisées sur les monocoques IMOCA Macif et Banque Populaire, premier et deuxième du Vendée Globe 2012. Il se distingue de ses concurrents directs par sa grande largeur, son haut mât très reculé et une bôme à l’aplomb du tableau arrière. Virtuellement étroit, Comanche est fait pour naviguer gité grâce au positionnement des appendices. De ce fait, il bénéficie d’un plan de voilure à fort allongement. À l’intérieur, la structure est très ramifiée et rend le bateau plus tolérant aux dommages. Le cockpit a été pensé pour les manœuvres manuelles pour gagner du poids », résume l’architecte Guillaume Verdier. Idem pour l’équipe de Rambler 88 dont le propriétaire et skipper, le New-Yorkais George David, est l’une des figures incontournables des Voiles de Saint-Barth. A son actif : cinq participations et trois victoires, avec Rambler 90 d’abord puis Rambler 100 ensuite. Sa nouvelle machine, mise à l’eau en décembre dernier, est impressionnante. Elle affiche notamment une carène à bouchain, des dérives positionnées au plus près de l’axe du bateau mais également une quille pendulaire. « Faire un bateau de 88 pieds est un parti pris avec l’architecte, Juan Koujoumdjian. Le nouveau Rambler est un parfait équilibre entre puissance et poids », a expliqué l’Américain, vainqueur de la Caribbean 600 2011, de la Newport to Bermuda Race 2012 ou encore de la Block Island Race en 2011 et 2013. Autant dire qu’il est très attendu et qu’une quatrième victoire à Saint-Barth est largement à sa portée. Autre team particulièrement redoutable, celui de Bella Mente, ce magnifique Mini Maxi de 72 pieds dessiné par le cabinet Judel / Vrolijk et construit en 2012 par New England Boatworks. Et pour cause, Hap Fauth, son propriétaire et skipper, s’est entouré des Italiens Michele Cannoni et Federico Giovanelli, des Américains Terry Hutchinson et Brian MacInnes tous spécialistes de l’America’s Cup, ou encore des Néo-Zélandais, Craig Monk, médaillé olympique en Finn, et Mike Sanderson, double vainqueur de la Volvo Ocean Race. Avec ce casting de rêve, en février dernier, il a remporté la RORC Caribbean 600 et, bien évidemment, il ne compte pas s’arrêter là.
Luxueux et performants
Face à ces bêtes de course et de records, il ne faudra pas sous-estimer les trois bateaux dessinés par German Frers et construits par Nautor’s Boat : Highland Breeze (Swan 112) de Ben Kolff, Odin (Swan 90) de Tom Siebel et Selene (Swan 80, ex Kora 5) de Wendy Schmidt, vainqueur des Voiles de Saint-Barth en 2013. Si ces bateaux sont davantage typés pour la croisière de luxe, ils restent néanmoins des voiliers extrêmement performants, notamment au large. Même topo pour les trois plans Reichel et Pugh, Lucky (RP 63, ex Loki mis à l’eau pour la Sydney-Hobart 2008) de Bryon Ehrhart, Aragon (Marten 72) de Andries Verder et Arco van Nieuwland, 3e des Voiles en 2014, puis Lupa of London (Baltic 78) de Jeremy Pilkington, vainqueur au général de la RORC Transatlantique Race, premier de la Maxi World Sardinia dans la classe Racer /Cruiser et premier de la Giraglia chez les IRC 0, la saison passée. En résumé, le match dans la classe des Maxi s’annonce intense et de très haut niveau et, là encore, les ratings des uns et des autres, risquent bien de créer de belles surprises au classement.