Poujoulat attendu demain à Gibraltar
D’un monde à l’autre… Pour l’équipage de Cheminées Poujoulat, le franchissement du détroit de Gibraltar va marquer une vraie rupture. Ce n’est pas seulement une étape symbolique, c’est aussi l’entrée dans un autre univers, une mer fermée où les vents sont plus instables, où les phénomènes locaux prennent une importance majeure. C’est aussi le retour à un trafic maritime intense, quand on sait que près de 100 000 navires passent chaque année par le détroit. En termes triviaux on pourrait dire que ça sent l’écurie.
Retour au printemps
Pour One Planet One Ocean & Pharmaton de même que We Are Water, la journée de demain pourrait signifier la sortie du Pot au noir et l’entrée dans l’hémisphère nord. A moins de 100 milles de l’équateur, les deux équipages vont pouvoir retrouver un hémisphère où les vents tournent à droite et les siphons de lavabos se vident dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Qui plus est, les quatre marins vont quitter le début de l’automne austral pour le printemps boréal. Qui des deux protagonistes retrouvera des vents réguliers ? Le suspense est d’autant plus prenant qu’Aleix Gelabert et Didac Costa semblent toujours trouver du vent et possèdent, en distance au but, près de 100 milles d’avance sur les frères Bruno et Willy Garcia. Même s’il convient de relativiser cette avance, compte tenu de la position plus proche de l’orthodromie de One Planet One Ocean, le jeu risque d’être ouvert jusqu’à la fin.
Changements de route
A bord de Neutrogena et GAES Centros Auditivos, la journée de demain pourrait être celle du basculement de tribord en bâbord amure pour enfin commencer à pointer l’étrave vers le détroit de Gibraltar. Ça ne changera pas grand-chose au niveau de l’inconfort, mais le simple fait de changer d’angle, de constater que la vitesse de rapproche ment du but ultime reprend des couleurs aura sûrement des incidences sur le moral des deux équipages qui doivent en souper de vivre en permanence comme des dahus.
A l’arrière l’équipage de Renault Captur peut enfin espérer crocher les alizés de l’hémisphère sud tant attendus dans la journée de demain. Seuls à vouloir rester résolument conservateurs, Nandor Fa et Conrad Colman entendent bien profiter de la manne qui propulse Spirit of Hungary au reaching depuis les abords du cap Horn. Il existe parfois des privilèges qu’il est légitime de vouloir conserver.
Classement le 21 mars à 14h00 TU :
- Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à 734,7 milles de l’arrivée
- Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 1235,4 milles
- GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à 1336,2 milles
- One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert – D Costa) à 2336,1 milles
- We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 2426,5 milles
- Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à 3714,2 milles
- Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 4705,5 milles