Depuis vingt-quatre heures Cheminées Poujoulat allonge la foulée. Bernard Stamm et Jean Le Cam, en mettant le cap vers les côtes du Maroc, bénéficient d’un vent qui adonne progressivement et leur permet d’accélérer franchement à l’approche des portes de la Méditerranée. La première conséquence est sans conteste l’écart qui se creuse de nouveau avec Neutrogena et GAES Centros Auditivos toujours séparés par un écart de 150 milles environ. Guillermo Altadill et José Muñoz comptent désormais plus de 1100 milles de retard sur les leaders. Aux dernières estimations Cheminées Poujoulat devrait couper la ligne d’arrivée dans l’après-midi du mercredi 25 mars et Neutrogena dans la journée du dimanche 29.

A plein pot

Pas de doute, le Pot au noir a bel et bien englouti One Planet One Ocean & Pharmaton et We Are Water. Les vitesses ont chuté brusquement et bien malin qui pourrait prédi re lequel des deux concurrents va s’extirper le premier du piège. L’écart de 40 milles entre les deux bateaux est surtout dû à la position beaucoup plus à l’ouest des frères Garcia distant de 150 milles en latéral d’Aleix Gelabert et Didac Costa. Le Pot au noir va jouer avec les nerfs des marins pendant quelques jours : grains orageux pouvant générer tout aussi bien des rafales à 40 nœuds qu’une zone de calmes persistants, chaleur moite, mer confuse. Les Britanniques pour évoquer ce passage délicat entre les deux hémisphères parlent de « doldrums », un mot qui évoque le marasme, la déprime… C’est dire la joyeuse réputation de l’endroit. Pour se consoler Aleix et Didac ont reçu un très joli message d’encouragement de Nick Moloney qui prit les rênes du bateau lors du Vendée Globe 2004-2005 à la suite d’Ellen Mac Arthur.

Bossa brésilienne ou tango argentin

A bord de Renault Captur, ça n’avance pas beaucoup plus vite. En flirtant avec les côtes brésiliennes, Sébastien Audigane et Jörg Riechers se sont-ils laissés entrainer au rythme lancinant des bossas-novas ? Toujours est-il que le tandem franco-germanique va devoir attendre encore un peu avant de crocher les alizés de sud-est qui pourraient les propulser jusqu’aux abords de l’équateur. L’équipage de Spirit of Hungary n’en est pas encore là. Le tempo reste plus musclé et si les températures remontent progressivement, ni Nandor Fa ni Conrad Colman n’ont eu encore la tentation d’une bonne douche dans le cockpit. Il faudra attendre encore quelques jours avant de laisser tomber les polaires et de pouvoir mettre le nez à la fenêtre. Pendant ce temps, Cheminées Poujoulat commencera de goûter les plaisirs du printemps méditerranéen.

Classement le 20 mars à 14h00 TU :

  1. Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à 988,8 milles de l’arrivée
  2. Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 1128,7 milles
  3. GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à 1269,9 milles
  4. One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert – D Costa) à 2201,5 milles
  5. We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 2248,5 milles
  6. Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à 3594,5 milles
  7. Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 4740,7 milles

Ils ont dit :

Conrad Colman (Spirit of Hungary) :

A bord de Cheminées Poujoulat, ils ont été dans un autre monde que le nôtre depuis le départ. Je ne peux que féliciter Jean & Bernard de leurs efforts. Ils ont vraiment fait une course remarquable.

Nandor Fa (Spirit of Hungary) :

On attend de pouvoir sortir sur le pont, d’avoir des conditions plus favorables, de prendre une douche. Même si on a encore de la route à faire, j’attends ce moment. On ne regarde pas ce que font les autres. On fait de notre mieux, on fait notre route, on est concentré sur notre trajectoire. Personnellement, je ne me préoccupe pas de savoir où sont les autres, ce qu’ils vont faire.

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