Plus qu’une semaine… A bord de Cheminées Poujoulat, on imagine que le compte à rebours a commencé. Bernard Stamm et Jean le Cam ont viré de bord en limite de la dorsale anticyclonique, de manière à ne pas se faire engluer par les calmes et font désormais route plein est. L’objectif est maintenant de se rapprocher le plus possible des portes de la Méditerranée. Il y aura bien quelques bords de recentrage, mais l’étrave du leader est sans conteste tournée vers le but ultime de ce tour du monde. Avec, à 1600 milles de l’arrivée, une avance de près de 1000 milles sur ses poursuivants, il ne peut plus arriver grand-chose à l’équipage de Cheminées Poujoulat, à l’exception d’une casse matérielle fortuite. Mais Jean Le Cam comme Bernard Stamm ont suffisamment l’expérience des arrivées de course pour être capable de relativiser et ne pas rentrer dans un cycle paranoïaque pour ces derniers jours. Il va plutôt s’agir de continuer de n aviguer proprement, sans s’affoler, de veiller à ménager le matériel. Objectif : arriver à Barcelone avec un bateau aussi net que possible.

Derrière Neutrogena et GAES Centros Auditivos progressent dans des alizés adonnant légèrement et grappillent quelques milles au leader. Ce ne sera pas suffisant pour revenir, mais ces deux-là se doivent de maintenir la cadence. Guillermo Altadill et José Muñoz pour maintenir à distance respectable leurs adversaires, Anna Corbella et Gerard Marin pour espérer que les caprices de la Méditerranée ouvrent une dernière fois le jeu avant d’arriver à Barcelone. Pour l’instant, la préoccupation majeure des deux équipages est de se débarrasser des sargasses qui se prennent régulièrement dans les appendices et qui freinent considérablement la marche du bateau.

Pot pourri

Dans l’hémisphère sud, les frères Garcia à bord de We Are Water s’apprêtent à subir d’ici peu les premières influences d’un Pot au noir redescendu sur des latitudes sud et menaçant de s’étendre tout en gagnant en instabilité. Là où les trois premiers sont passés sans encombre, Bruno et Willy, suivis comme leur ombre par Aleix Gelabert et Didac Costa à bord de One Planet One Ocean & Pharmaton, s’apprêtent à vivre des heures pesantes : grains orageux et calmes plats pourraient freiner leur progression vers l’hémisphère nord et brouiller complètement les cartes. Dans le Pot au noir, il suffit parfois d’être distant de quelques encablures pour voir un adversaire décoller et s’échapper pendant que l’on reste scotché dans un calme plat sous une pluie battante.

Ces états d’âme ne sont à l’ordre du jour, ni pour Renault Captur ni pour Spirit of Hungary. Quand ces derniers se réjouissent de trouver des vents portants pour doubler les Malouines à bonne allure, Sébastien Audigane et Jörg Riechers goutent les p remiers indices d’un retour à une vie plus civilisée : douche complète et rasage sont autant de signes de l’effacement d’une animalité restée à la porte de sortie des Quarantièmes.

Classement à 14h TU :

  1. Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à 1605,8 milles de l’arrivée
  2. Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 906,3 milles
  3. GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à 1011,5 milles
  4. We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 2137,9 milles
  5. One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert – D Costa) à 2154,5 milles
  6. Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à 3340,8 milles
  7. Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 4654,9 milles

Ils ont dit :

Aleix Gelabert (One Planet One Ocean & Pharmaton) :

Actuellement nous sommes dans les alizés d’Atlantique Sud par 15 à 17 nœuds de vent, ça nous va bien. Je pense que We Are Water est plus rapide que nous dans toutes les conditions, mais si on a une occasion : plus de vent, 25 nœuds au reaching, ce seraient les seules fenêtres où l’on peut les battre. Si on retrouve ces conditions on a une chance de les passer. Mentalement, nous avons sûrement changé, on nous avait dit que ça arriverait. Parfois quand tu fais le test, tu te dis que tout est clair que tout est en ordre, mais ce n’est pas vrai. Parfois on se sent fatigué mentalement. On verra comment on sera quand on arrivera à Barcelone.

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