Grand écart
Avec l’entrée de GAES Centros Auditivos en Atlantique, ils sont désormais trois à faire route vers le nord. Pendant ce temps, le reste de la flotte continue de filer vers l’est sud-est à la perpendiculaire de la route des leaders. En tête Bernard Stamm et Jean le Cam continue de se laisser porter par le flux général de sud-ouest qui leur permet de progresser vers des latitudes un peu plus clémentes. Mais Cheminées Poujoulat a tout de même concédé près de 200 milles à ses poursuivants depuis son entrée dans l’Atlantique, la faute avant tout à une mer confuse qui ne leur permet pas d’exprimer tout le potentiel de leur bateau. Mais la tendance devrait maintenant s’inverser, d’autant que Neutrogena et GAES Centros Auditivos devraient rapidement rencontrer des vents de secteur nord, là où leur adversaire a pu débouler aux allures portantes.
Sans complexe
C’était le deuxième passage du Horn pour Anna Corbe lla comme pour Gerard Marin qui avaient tous deux inauguré le contournement du gros caillou lors de la dernière Barcelona World Race. A cet égard, il est bon de comparer les performances des deux navigateurs. Le 28 février 2011, Gerard Marin arrivait tout juste à Wellington quand Anna Corbella était encore à douze jours du cap Horn. Même s’il est vrai que lors de la dernière édition, la flotte devait embouquer le détroit de Cook entre les deux îles de la Nouvelle Zélande, la progression est remarquable, pour l’un comme pour l’autre.
Bataille Pacifique
Didac Costa comme Aleix Gelabert peuvent aussi se féliciter de leur performance. Leur One Planet One Ocean & Pharmaton n’est autre que le voilier sur lequel naviguait Gerard Marin, quatre ans auparavant. Les deux bizuths des mers du sud, sur le même bateau, possèdent donc un demi océan d’avance. Qui plus est, ils sont toujours en mesure de taquiner les frères Garcia (We Are W ater). Ces deux équipages néophytes des mers du Sud ont enfin retrouvé du vent. Mais résisteront-ils au retour de Renault Captur qui peut compter sur l’expérience de Sébastien Audigane pour trouver le bon niveau du curseur entre vitesse et sécurité. Repartis de Wellington avec un safran neuf, le tandem franco-allemand souffre néanmoins d’un problème de profil de lame. Résultat des courses : aux hautes vitesses, la barre devient particulièrement dure et seul le pilote peut maitriser le bateau. Des hautes vitesses, c’est juste ce à quoi aspirent les deux coéquipiers de Spirit of Hungary, Nandor fa et Conrad Colman, pris dans la nasse d’une dorsale océanique. Comme quoi l’herbe est souvent plus verte ailleurs.
Classement à 14h TU :
- Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à 5844 milles de l’arrivée
- Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 919,7 milles
- GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à 1042,1 milles
- We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 3342,9 milles
- One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert – D Costa) à 3518,8 milles
- Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à 4057,4 milles
- Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 5473,3 milles
Ils ont dit :
Anna Corbella (GAES Centros Auditivos) :
On est vraiment très très heureux. Comme la dernière fois que nous l’avons passé, c’est un endroit tellement important, cela signifie plein de choses. J’ai le sentiment que de doubler Bonne espérance puis le Horn, c’est comme gravir le sommet d’une montagne. Maintenant, on prend rentrer chez nous, une part du rêve est accomplie. On a quand même une course à terminer, retourner à la maison, mais ça c’est fait. Tout peut encore arriver. On l’a vu pour Cheminées Poujoulat. Ils ont du mal, ils sont dans un gros coup de vent en plein Atlantique. Mais logiquement, les choses devraient devenir plus faciles, surtout au niveau du froid. le froid rend tout difficile. Et ça, ça devrait changer rapidement… ça nous fait plaisir. Et puis, d’être proche de la côte, ce n’est pas comme être au milieu de nulle part, c’est vraiment autre chose. Et puis, chaque mille nous rapproche de la maison, mentalement ça compte.
Gerard Marin (GAES Centros Auditivos) :
Il ne faut pas se fier à la sensation que le pire est derrière nous. Comme le disait Bernard (Stamm) ce n’est pas vrai. On a encore une semaine très compliquée à venir, mais sur le plan affectif, les choses semblent plus simples. Quand tu as passé le Horn, tu fais route vers la maison, c’est motivant.