Pas de surmenage en vue pour Franck Cammas !
Ce n’est pas encore cette année que le skipper Groupama passera moins de 320 jours sur l’eau avec au programme une préparation olympique, les América’s Cup World Series, le Tour de France à la Voile et la Petite Coupe de l’América.
Ainsi, du 12 janvier au 10 février, Franck et son équipière Sophie de Turckheim s’entrainaient et régataient en Nacra 17 en Floride. Huitième de la Sailing World Cup puis vainqueur des championnats d’Amérique du Nord, l’équipage tricolore touchait les dividendes d’une nouvelle préparation physique :
« Depuis deux ans, nous étions trop légers, il nous manquait 15 kilos soit 10% du poids de l’équipage. Dès qu’il y avait plus de douze noeuds de vent, on se faisait déposer en vitesse. Cet hiver, avec Sophie, nous avons pris 7 kilos et la différence est énorme. Comme dans toutes les courses à la voile, il faut aller vite en ligne droite et ensuite on peut commencer à régater. A Miami et à Clearwater, on est revenu dans le match, on a retrouvé de la confiance et ca fait du bien car après les championnats du Monde de Santander l’an dernier, nous étions dans le dur. C’était difficile mais c’est le genre de période qu’il faut savoir passer. Et on l’a fait ».
Avec l’équipe de France, les compétitions internationales vont se succéder en Europe et aussi en France à Hyères au mois d’avril et à La Rochelle en octobre. Avec pour tous, en arrière pensée, la sélection de l’unique équipage qui représentera son pays aux Jeux Olympiques. Sélection qui se fera à Clearwater justement. Là ou le duo Groupama a gagné en ce début d’année…
Autre objectif de l’année, la 38ème édition du Tour de France à la Voile qui se disputera pour la première fois en multicoque : « Au-delà de l’aspect budgétaire, le passage du monocoque au multicoque a créé un véritable engouement pour le Tour. Nous serons une trentaine sur la ligne de départ, avec de très bons barreurs et de très bons tacticiens. Les régates vont être denses et il va falloir s’attendre à de nombreux changements de leaders tout au long de l’épreuve».
En attendant de disposer du Diam 24, Franck et son équipage découvriront l’AC45 racheté par Mer Agitée à Russell Coutts et loué par Groupama. Mais avant de naviguer dans sa nouvelle version monotype volante, le catamaran noir carbone va passer près de deux mois dans la base lorientaise pour que les puits de dérive soient remplacés par des puits de foils :
« Notre participation au circuit des ACWS est importante car c’est le résultat de nombreux mois de travail avec Team France. Groupama me soutient fidèlement dans cette quête d’excellence même si nous savons que l’America’s Cup n’entre pas dans leurs objectifs. Grâce à eux, nous allons affronter les meilleurs équipages au monde sur les bateaux de demain, ceux qui volent. Ca va être passionnant. Avec Louis Viat, nous avons une bonne expérience grâce à Groupama C et ca devrait nous aider même si les autres équipes s’entraînent déjà à l’heure actuelle. C’est le plus haut niveau mondial et c’est important d’y être en étant performant pour montrer que les Français sont à l’aise sur ce genre de bateaux sur un format proche de celui de la Coupe qui est notre ambition à terme ».
A Cagliari, Portsmouth, Göteborg et enfin aux Bermudes, l’équipage français Groupama affrontera donc ses concurrents américains, néozélandais, italiens, anglais, suédois et japonais.
Alors que les trois types de multicoque précités sont des monotypes et donc peu favorables à l’innovation, c’est grâce au Class C que l’équipe de Franck Cammas se remue les méninges et cherche les moyens de voler plus vite, plus haut et plus loin. Vainqueurs en titre de la Petite Coupe de l’America, autrement dénommé « Little Cup », Franck et Louis Viat défendront leur titre sur le lac Léman au mois de septembre :
« Nous sommes allés nous entraîner sur le lac en septembre dernier afin de repérer le site. Nous avons été super bien accueillis par les locaux qui s’intéressent à la technologie et aux innovations développées par notre bureau d’études. Quand au plan d’eau, il est vraiment bien adapté à ce type de bateau ».
Afin de défendre ses chances dans les meilleures conditions, le bureau d’études Groupama sailing team a essentiellement développé les foils et l’ergonomie du trampoline. La recherche et l’innovation sont l’essence même de cette compétition, la plus-value des techniques développées sur les bateaux Groupama sera nécessairement un atout dans cette quête de performance. Une question demeure, toujours plus motivante : A quoi travaille une concurrence internationale très secrète dont fait partie le team helvète organisateur Hydros ?
Quoiqu’il en soit, il ne reste plus à Groupama sailing team qu’à poursuivre le travail, jour après jour, mille après mille, bord après bord.