J-30 pour les 900 Nautiques de St Tropez
La pression monte chez les mordus du large en mono comme en multicoque, qui se préparent à la plus grande course en Méditerranée : les 900 Nautiques de Saint-Tropez by SFS, dont le départ sera donné dans le golfe le premier jour du printemps, samedi 21 mars à midi. Première course offshore de la saison, cette « mise en jambe » au sortir de l’hiver demande une préparation toute particulière à laquelle sont rompus certains équipages – déjà présents à de précédentes éditions – mais toujours un peu stressante pour la demi-douzaine de nouveaux venus. Les équipes de la Société Nautique de Saint-Tropez sont là pour les accompagner dans leur participation à cette épreuve d’ouverture du Trophée Offshore Méditerranée IRC.
« Notre objectif premier, c’est de finir la course au regard de notre jeune expérience » reconnaît Matteo Carli-Roy, 40 ans, qui joue la qualif pour la Transquadra, et s’aligne pour la première fois avec son JPK 960 Ansha et un jeune équipage de 3 personnes. Pour préparer la course, il a sa méthode « Nous surveillons les BMS (avis de coup de vent) pour naviguer le plus possible avec des conditions de vent fort, et nous faisons des tours en Corse ou des boucles en Méditerranée. Ce qui nous fait le plus peur, c’est la casse mécanique » Son bateau, qui a eu une première vie en Atlantique, a notamment remporté plusieurs courses du RORC dont le Fastnet. L’équipage part donc confiant dans le potentiel de sa monture pour ce genre d’exercice.
De l’expérience, ce n’est pas ce qui manque dans la famille Calicchio dont le père – Jean-Claude – licencié à l’UNM à Marseille, est un skipper émérite, et le fils, Jean-Christophe, un régatier de haut vol. La caractéristique de cet équipage qui prendra le départ à 6 sur le plus petit bateau de la course – un Selection 37 nommé École de Voile 4ème Cap – se situe ailleurs. « Nous avons une école de voile à Berre-l’Etang (Bouches du Rhône) axée sur la course au large » explique Jean-Claude « Notre objectif, c’est de faire courir des élèves et de leur faire goûter le voyage en course : les 900 Nautiques sont une super bonne idée pour nous! » Quant au nom de son école : « Il y a 3 caps pour faire le tour du monde. Le 4ème, c’est celui qu’il faut prendre pour le réussir ! »
Patrick Bascunana se présentera également sur la ligne avec un équipage de 6 personnes à bord de son First 40,7 Donna Lee-Beepeers, notamment grâce au soutien de la société spécialisée dans les applications pour Smartphone. Une première pour le bateau, mais pas pour le noyau dur de l’équipage qui a déjà fait les 900 Nautiques en 2013. Même si à la question : qu’est-ce que vous avez préféré, il répond sans hésiter « l’arrivée ! », c’est bien l’envie de revivre cette expérience humaine unique qui pousse notamment le père et le fils à « rempiler ». Deuxième boucle aussi pour leur équipière Karine Guérin, sociétaire de l’ISC La Rague, qui en redemande puisque, malgré une escale forcée au sud Sardaigne en raison d’une météo exécrable lors de cette précédente édition, l’équipe, qui menait alors un First 35 (Pti’Micapu), avait remporté une place de second !
Toutes les places conviendront à Lionel Péan – même s’il ne part que pour la gagne – tant la présence du nouveau SFS 2 au départ des 900 Nautiques de Saint-Tropez est déjà une victoire. Victime d’un incendie qui a entièrement détruit le VOR 70 SFS courant janvier, le skipper et son partenaire – le groupe SFS, premier intermédiaire français en assurance construction – n’ont pas baissé les bras. Au terme d’une incroyable succession d’opérations, ils ont réussi à racheter dans les délais un autre VOR 70, l’ancien Puma (sistership de Groupama le vainqueur de la Volvo), qui était aux Etats-Unis. SFS 2 arrive en cargo à Valence (Espagne) ce week-end, et sera réarmé juste à temps pour être au départ des 900 Nautiques de Saint-Tropez by SFS, puis participer au 50ème anniversaire de la SNIM à Marseille du 3 au 6 avril, avant une mise en chantier pour la suite de la saison 2015.