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Il y a des moments dans la course où il faut suivre son instinct, disputer sa propre course sans regarder ce que font les autres. Aujourd’hui, ce n’était pas le cas.
En nous basant sur les prévisions de vent faible dans le détroit de Malacca, au lever du soleil, nous faisions cap à l’Est près de la côte malaisienne. Notre espoir : profiter de la brise côtière jusqu’à Singapour et gagner une douzaine d’heures, voire plus, sur les routages. La route à l’ouest paraissait plus lente.
Nous nous engageons… jusqu’à ce que Brunel change d’avis. En milieu d’après-midi SiFi se lève de la table à carte et réveille brusquement Ian Walker. Brunel vient de changer sa route et fait cap vers la côte ouest. Ian bondit à la table à carte et discute rapidement des options à prendre avec SiFi. Est-ce que l’on est certains qu’il y aura une brise côtière ? Que ferions nous si nous étions seuls ? Est-ce que c’est le moment de nous séparer ?
La décision n’a pas pris longtemps. A ce moment de la course – nous sommes à égalité de points avec Brunel et Dongfeng fait le break – nous devons couvrir le bateau noir et jaune.
Et c’est ce que nous avons fait. Toutes les questions sur le vent qui risquait de mourir rapidement ont été balayées rapidement (…) avec l’arrivée de la mousson dans la nuit. Nous avons traversé le détroit de Malacca à 13 nœuds en naviguant en permanence plus vite que Brunel. Maintenant, nous avons 9 milles d’avance.
C’est le 17ème jour de cette troisième étape de la Volvo Ocean Race, entre Abu Dhabi et Sanya, en Chine. Nous venons d’entrer dans le détroit de Malacca et le plus dur de la course débute juste. C’est maintenant que l’on commence à sentir que les choses nous manquent.
Partir sur une longue période en mer est un ensemble de sacrifices. Il y a plein de choses qui manquent comme voir ses amis ou sa famille, prendre une douche chaude, dormir dans un grand lit, avoir une chaussure gauche…
Eh oui ! le deuxième jour de cette étape, j’ai perdu ma chaussure gauche. Je l’ai perdu sur la ligne de vie. Ça s’est passé lors d’un changement de voile qui ne se passait pas si bien que ça et j’ai vu ma chaussure passer par-dessus bord et voguer sur la mer arabique. Nous avons maintenant traversé trois océans et je n’ai toujours pas retrouvé ma chaussure gauche. Je continue de porter une botte, même par une chaleur de 40°. La route va être longue jusqu’à Sanya.
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