Et de cinq ! Après avoir traversé le Pot au noir par son côté est, Renault Captur a franchi à son tour l’équateur. A l’heure où ils coupaient la ligne imaginaire qui divise le globe en deux, Jörg Riechers et Sébastien Audigane concédaient 1 jour 7 heures et 50 minutes de retard sur les plus prompts à passer dans l’autre hémisphère. Encore dissidents hier, ils ont dû se rendre à l’évidence des cartes et modèles qui s’accordent pour dire que le système de hautes pressions, véritable juge de paix de l’Atlantique Sud, a bel et bien pris ses aises pour barrer la route menant aux latitudes australes. Tout comme leurs prédécesseurs, ils ont donc dû tirer la barre pour mettre de l’ouest dans leur trajectoire et entreprendre le contournement par les boulevards extérieurs de ce vaste anticyclone.

A la chasse aux noeuds

Au large de Recife cet après-midi en bordure nord-ouest de ce système, c’est désormais une escadrille à deux têtes qui poursuit sa folle cavalcade atlantique. Avec d’un côté Hugo Boss et GAES Centros Auditivos qui, compte tenu de leur décalage dans l’est, reçoivent les honneurs du classement. De l’autre, Neutrogena et Cheminées Poujoulat, en embuscade moins de 7 milles derrière, progressent plus près des côtes brésiliennes dans des alizés bien établis de 15-20 nœuds. Des conditions aussi agréables que maniables qui permettent aux skippers de céder la barre à leur pilote automatique. Pour autant, aucun répit n’est permis dans cette grande descente vers le Sud, où le gain du moindre dixième de nœud, au prix de réglages fins, promet de rapporter très gros.

Deux bateaux au Pot

Plus en arrière et dans l’autre hémisphère, We are Water et One Planet, One Ocean et Pharmaton se débattent actuellement dans les méandres de la Zone de Convergence Intertropica le. En plein Pot, les deux duos, séparés d’une petite vingtaine de milles, essuient de copieux grainset s’efforcent de faire au mieux dans des vents aussi instables en force qu’en direction. Difficile pour l’heure de savoir s’ils vont, comme les leaders de la flotte s’extraire relativement vite de cette zone à hauts risques pour entamer à leur tour la grande descente océanique. En approche de l‘équateur, ils n’en surveillent déjà pas moins de très près les évolutions du capricieux anticyclone de Sainte-Hélène.

Au Sud toute !

De son côté, encore loin de ses préoccupations anticycloniques, Spirit of Hungary, déjà bien décalé dans l’ouest après avoir doublé dans la matinée l’archipel du Cap Vert progresse à belle cadence. Nandor Fa et Conrad Colman, qui ne ménagent pas leur peine pour tirer le meilleur du bateau qu’ils découvrent encore, peuvent se réjouir d’avoir également attrapé de s alizés dans leurs voiles pour plonger au sud. De secteur nord-est, ces vents favorables leur permettent d’afficher une belle vitesse de progression de plus de 13 noeuds sur les dernières 24 heures.

Ils ont dit…

Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) :

[quote]La descente va être assez rapide au début, même s’il y aura sans doute deux bulles anticycloniques à passer. Tout ça reste un peu loin, on a cinq-six jours de descente avant de rejoindre le Sud. On aura des choix à faire sur la manière de se rapprocher de l’anticyclone, pour être les plus rapides et toucher les vents forts. C’est une course de vitesse. Il s’agit de chercher les meilleurs angles pour aller le plus vite. C’est un peu à tâtons, on essaye un degré, puis deux… Le pilote barre mieux que nous, mais cela ne change pas le rythme, on est aux réglages tout le temps, on est des perfectionnistes ! La nuit, il y en a un toujours un de nous deux qui dort.
On n’est pas vraiment étonné par le rythme de la course, même si on est agréablement surpris par l’homogénéité de la flotte. En performance pure, Hugo Boss, reste le plus rapide et imprime un rythme élevé, mais avec les autres bateaux nous sommes tous très proches.
En arrivant dans le Pot au noir, on a eu un problème avec les drisses de tête. Il a fallu monter en haut pour repasser les drisses. On a bien été embêté avec ça, on a mis le génois à l’eau… il n’était pas très propre, et on l’a traîné un petit moment (rires).[/quote]

Bruno Garcia (We are Water) :

[quote]Actuellement, on passe d’une douche à une autre, et cette nuit nous n’avons pas été très chanceux puisque nous en avons reçu une avec une pluie torrentielle et très peu de vent. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas été très rapides. On espère franchir l’équateur demain, mais cela va dépendre si on arrive à sort ir du Pot au noir aujourd’hui, ou pas. Nous avons doublé One Planet, One Ocean et Pharmaton hier, nous avons contacté par mail Aleix (Gelabert )et Didac (Costa). Bien que nous étions très proches, nous ne les avons pas vus. Nous avons échangé quelques messages et c’était plutôt sympa d’en recevoir de leur part.[/quote]

Nandor Fa (Spirit of Hungary), dans un message :

[quote]La tête de flotte navigue déjà dans les alizés de sud-est. Les premiers ont déjà franchi l’équateur, ce n’est pas très agréable de les regarder partir. Ils sont loin et actuellement on ne peut rien y faire. Notre vitesse de progression est comparable à celle du milieu de flotte, les premiers restent, eux, clairement plus rapides. Il fait plus chaud, mais on ne pas sortir sans combinaison étanche au risque de se prendre des embruns qui nous éclaboussent sans arrêt. Les nuits sont froides et sombres. La lune se lève à l’aube et elle paraît encore p etite. A la barre, nos seuls repères sont les étoiles et les instruments.[/quote]

Classement à 14h00 TU :

  1. Hugo Boss (A Thomson – P Ribes) à 20954,2 de l’arrivée
  2. GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à 63 milles
  3. Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 73,4 milles
  4. Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à 81,1 milles
  5. Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à 138,4milles
  6. We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 286,2 milles
  7. One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert – D Costa) à 314,9 milles
  8. Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 729,3 milles

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