Les nouvelles du bord
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Des chiffres et… des chiffres
Aujourd’hui, ce billet est tourné autour du chiffre 9.
C’est mon numéro et ce n’est pas par choix. Chaque reporter embarqué porte le numéro 9. Pour rappeler le contexte, il y a 9 marins, âmes, messieurs à bord de ce bateau en route pour la Chine.
Je me suis levé de mon bureau media pour trouver le patron dans ma quête de savoir. Peu de temps après, j’ai trouvé Charles, il n’était qu’à un mètre (…). Je lui ai demandé pourquoi nous avions des numéros pour tout. Il m’a répondu avec son plus bel accent français : « C’est parce que chacun a ses propres bottes, son propre gilet de sauvetage, son propre sac… ».
Par sac, je pense qu’il parle de la rangée de poches rangées au dessus de la porte de la cloison. Il s’agit de sacs en cuben, de la taille de la poche arrière d’un pantalon qui constitue, pour chacun, l’unique espace personnel dans lequel chaque marin peut déposer sa brosse à dent ou ses lunettes de soleil. Numéro 3 a emmené un livre de poche. Pour ma part, je me suis permis d’embarquer un bout de savon que j’ai emprunté à l’hôtel à Abu Dhabi.
Le numéro 9 est étiqueté dans tous mes vêtements comme Maman avait l’habitude de le faire lorsque je partais en colonie de vacances. Il est cousu dans mon sac personnel (celui qui est toujours impossible à trouver). Il est aussi sur le thermos que j’utilise lors de chaque repas et il est aussi sur ma bouteille d’eau.
Les numéros sont aussi importants en cas d’urgence. Si vous devez sauter dans un radeau de survie, de nuit et en pleine tempête, il sera beaucoup plus facile de compter de 1à 9 pour trouver qui manque que de faire l’appel.