Une zone d’exclusion pour fermer la porte aux glaces
C’était un briefing skippers particulièrement studieux ce matin, samedi 13 décembre. Au programme, la nouvelle zone d’exclusion qui devrait permettre aux duos d’éviter de se retrouver à jouer à la roulette russe avec les icebergs. Ce nouveau dispositif remplace les portes des glaces utilisées dans les dernières éditions du Vendée Globe et de la Barcelona World Race.
C’est Marcel Van Triest, navigateur, routeur et météorologue pour l’organisation qu’est revenu le redoutable honneur de présenter le dispositif qui sera en vigueur lors de cette édition 2014-2015. En lieu et place des portes, ce sera un polygone composé de plus de 70 points cernant les zones de glaces autour de l’Antarctique qui constituer une zone d’exclusion interdite à la navigation. Eu égard à la multiplication des portes lors des derniers tours du monde, ce nouveau dispositif devrait permettre de retrouver un peu plus de liberté de mouvement pour les tandems engagés dans la Barcelona World Race. En effet, le grand nombre de portes de glaces aboutissait à une navigation très séquencée marquée par de nombreux points de passages obligatoires. Ici, chacun sera libre de sa navigation tout en respectant les limites les plus sud imposes par la zone d’exclusion.
Une souplesse nécessaire
Pour autant, Marcel van Triest, en accord avec la direction de course, ne s’est pas contenté de définir un périmètre figé pour trois mois. Les différents points du polygone seront susceptibles de bouger en latitude selon l’évolution des glaces : « L’idée est d’essayer de vous proposer une navigation qui soit à la fois la plus sure et la plus ouverte possible», insistait le routeur de l’épreuve. Le périmètre de navigation peut donc tout autant se restreindre vers le nord si les glaces présentent un danger, que de s’ouvrir vers le sud dans le cas contraire. Seule obligation pour la direction de course pour respecter l’équité sportive : « Chaque changement de position d’un point devra être annoncé à une distance minimum de 30° de longitude ouest et de 15° de latitude nord pour le leader de la flotte. » Visiblement, le nouveau dispositif semble convenir aux coureurs qui voient là, une part de leur liberté retrouvée.
Environnement et sécurité : rappels
Par ailleurs, Jacques Caraes, le directeur de course, a rappelé le principe de fonctionnement des balises Argos qui serviront pour la mesure des océans. Chaque équipage recevra simultanément l’ordre de jeter sa balise à la mer, de manière à respecter l’égalité des chances entre tous. Les écarts de positionnement de la flotte à l’entrée des mers du sud, devraient permettre une répartition correcte des balises.
Enfin, la direction de course a tenu à rappeler quelques gestes élémentaires de sécurité, incitant les skippers qui ne l’auraient pas déjà testé, à faire en temps réel la manœuvre d’homme à la mer qui reste le premier risque d’accident. Ont aussi été évoquées les procédures d’alerte des MRCC en cas de problème à bord d’un IMOCA, ainsi que la traversée du détroit de Gibraltar et la nécessité de respecter les dispositifs de séparation de trafic. Il ne restait plus aux skippers que de retourner à leur préparation avant la conférence de presse du 16 décembre. Les mers du Sud sont encore loin, mais elles commencent déjà à peser dans les pensées des navigateurs.