Des nouvelles de la Transat Classique
GWENEVEN « J’ai beaucoup appris en 2012 »
Oren Nataf, jeune propriétaire de Gweneven, déjà concurrent de la Panerai Transat Classique en 2012, vient d’arriver avec son bateau à Marina Lanzarote. Il nous livre ses impressions de convoyage et nous parle de sa préparation, très impatient d’en découdre le 7 janvier prochain.
Mardi 9 janvier, à 4h30 (heure locale), Gweneven, le Swan 38 d’Oren Nataf, a pris ses amarres dans la Marina Lanzarote. Déjà concurrent lors de la précédente édition, avec une belle cinquième place au classement général, ce joli sloup, dessiné par Olin Stephens et construit au très réputé chantier Nautor en 1975, revient avec des ambitions même si, comme le souligne son propriétaire, « la concurrence est très relevée ». Ce convoyage, entre Monaco et Lanzarote, s’est effectué avec des conditions météo très variables. « Nous avons eu des vents contraires au départ de Monaco, avec en prime un petit contrôle des Douanes, accompagnées par une équipe de TF1. Le vent est ensuite tombé, mais avec le passage de gros orages. Des problèmes de moteur nous ont obligés à faire escale à Barcelone – avec une arrivée au ponton… à la voile – et à Carthagène. Le passage du détroit de Gibraltar s’est fait avec des vents de face et de violents grains. Enfin, après deux jours de pétole, nous avons touché des alizés et fini avec 25 à 30 nœuds de portant. » Avec presque le même équipage que pour la course, l’occasion était belle de valider la mise au point du bateau et d’affiner les réglages.
Lors de l’édition 2012, Oren Nataf était un armateur, et skipper, néophyte, ayant découvert la navigation tardivement. Mais le jeune homme est passionné et apprend vite. Après sa participation à l’Atlantic Trophée en 2011, il se fait remarquer par son parcours décalé et ses options audacieuses – et souvent payantes – pour sa première transatlantique en course l’année suivante. « J’ai beaucoup appris de la Panerai Transat Classique 2012 et, pendant ma préparation, j’ai fait en sorte de corriger mes erreurs et d’améliorer Gweneven. » Pour cela, il bénéficie des conseils avisés de Gildas Mahé, navigateur aux belles références avec, entre autres, une place de 4e lors de la Solitaire du Figaro 2014, avec une victoire d’étape, une place de 2e Bizuth lors de l’édition 2006, et des participations à la Transat Ag2r avec Jean Le Cam et Bernard Stamm.
Dans la Marina Lanzarote, Oren a vu l’arrivée d’un autre redoutable concurrent, Corto, dont il a remarqué la transformation en véritable « machine de guerre ». « C’est aujourd’hui un vrai bateau de régate, très optimisé dans le respect de la jauge », déclare Oren, avant de glisser : « Il ne faudrait cependant pas trop s’éloigner de l’esprit des classiques. » Dont acte. Avant le départ, il souligne aussi l’importance de bien étudier les prévisions météo. « Le parcours n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Il y a de vraies options à prendre et on va étudier les différentes trajectoires possibles. Le départ va être très important pour le reste de la course. » Quand on vous dit que Gweneven – plus petit bateau de la flotte – a des ambitions…
Xarifa contraint de renoncer
La déception est aussi forte pour son armateur et son capitaine que pour les organisateurs et les concurrents de la Panerai Transat Classique 2015. En raison de problème de gréement, la goélette à trois-mâts Xarifa est retournée en chantier et ne sera pas présente sur la ligne de départ le 7 janvier prochain.
« Le propriétaire de Xarifa était très enthousiaste de participer à cette course et il a fait le maximum pour que le bateau puisse être remis à l’eau à temps. Le chantier lui a, hélas, confirmé que cela ne serait pas possible. Vous pouvez imaginer sa tristesse et sa déception à cette annonce. Tout l’équipage de Xarifa et les personnes impliquées dans cette restauration sont aujourd’hui très malheureux. » Diego Massó, Capitaine de Xarifa