Yann Eliès au départ du Vendée Globe 2016
Excellente nouvelle : Yann Eliès sera au départ du Vendée Globe, en novembre 2016. Et pas avec n’importe quel bateau. Son sponsor le Groupe Quéguiner, vient de racheter le 60 pieds IMOCA Safran de Marc Guillemot, ce même bateau qui était venu secourir Yann lors de son terrible accident au sud de l’Australie, lors du Vendée Globe 2008. Belle histoire !
« Ce que je pense de tout ça ? C’est simple : en ce moment je suis le plus heureux des hommes ! » Yann Eliès n’y va pas par quatre chemins : oui il sera au départ du Vendée Globe 2016. Oui, ce sera pour tenter d’y jouer les premiers rôles. Et oui, son envie de boucler cette course qui le fait rêver depuis son adolescence est énorme.
Ce jeudi soir 4 décembre, lors d’une conférence de presse organisée à Paris, Yann et le Groupe Quéguiner (production et distribution de matériaux de construction, basé à Landivisiau) ont officialisé la bonne nouvelle : ils partent ensemble vers le prochain Vendée Globe et ont racheté Safran, premier du nom. Autrement dit le bateau que Marc Guillemot a déjà hissé sur le podium du Vendée Globe (3e). C’était en 2008-2009 et quelques semaines avant de conquérir ce podium sur un bateau qui avait perdu sa quille, Marc Guillemot s’était dérouté dans la tempête au sud de l’Australie pour aller porter secours à un certain… Yann Eliès. Gravement blessé, Yann avait bien failli laisser sa peau dans cet accident. Sacrée revanche sur le sort que le voir revenir sur l’Everest des mers, à bord de ce bateau qui fut son Saint-Bernard des mers… Voilà pour le symbole mais d’un point de vue sportif, Safran est surtout un 60 pieds que Yann connaît bien, puisque les deux marins unis par ce sauvetage avaient ensuite navigué ensemble à bord. Notamment lors d’un Tour des iles britanniques et d’une Transat Jacques Vabre.
Un bateau mythique
«C’est un bateau mythique », commente Yann Eliès. Marc a montré la voie dès 2007 en faisant appel à l’association des cabinets d’architectes VPLP et Guillaume Verdier. Ils ont joué la carte de la polyvalence, a contrario de celle de la Marc Guillemot – Safran toute-puissance prisée jusque-là. Je suis bien placé pour le savoir puisqu’à l’époque j’étais parti dans une voie différente qui s’était avérée moins performante. » Une autre raison d’avoir choisi Safran ? «Selon moi c’était le meilleur bateau sur le marché, le meilleur rapport qualité-prix. ». L’objectif ? Même s’il aime depuis toujours l’aspect aventure du Vendée Globe, Yann Eliès ne vient jamais pour faire dans la demi-mesure : « au jour d’aujourd’hui, nous avons des atouts pour gagner. Je ne sais pas si je pourrai encore dire ça quand les bateaux neufs seront sortis mais aujourd’hui c’est le cas.» La question des foils ou appendices porteurs est évidemment en tête. Mais comme pour tous ceux qui disposent d’un bateau existant, il est urgent d’attendre ce que vont faire les marins qui mettront à l’eau leurs toutes nouvelles machines, au premier semestre 2015 (Morgan Lagravière, Armel Le Cléac’h, Alex Thomson, Jean-Pierre Dick, Sébastien Josse, Andrea Mura). « C’est évidemment une question importante. Nous lancerons des études dans les semaines qui viennent.» Le bateau va bénéficier d’un important chantier, de mi-décembre à mai. « Pour l’instant, tout est possible concernant les foils… l’éventail est très large entre ne rien faire du tout et changer beaucoup de choses » commente Yann.
Avec la Fédération Leucémie Espoir
Notons encore qu’à l’instar de Jérémie Beyou, Yann Eliès n’abandonne pas pour autant son programme Figaro : il va aussi participer à La Solitaire 2015, avec la ferme intention d’y glaner une troisième victoire, d’égaler voire dépasser le record de dix victoires d’étapes appartenant à un certain Jean Le Cam, lui aussi grande figure à la fois du Vendée Globe et de la Solitaire (Yann en a gagné 9 !).
En attendant l’Everest des mers, ce serait un nouveau joli retour d’ascenseur vers Claude Quéguiner, dont l’entreprise soutient Yann sur le circuit Figaro depuis 2012. Eux aussi franchissent une marche très importante et c’est toujours avec plaisir que le Vendée Globe accueille un nouveau partenaire de marin. Claude Quéguiner est en train de réfléchir à passer le pouvoir à ses enfants et il l’explique très bien : « s’engager sur le Vendée Gobe avec Yann est un signal fort pour mes collaborateurs et mes enfants. On ne pense pas au début du projet que c’est accessible à une entreprise régionale familiale comme la notre (213 millions d’euros de chiffre d’affaires et 1100 collaborateurs, ndr) mais avec de la solidarité et de l’esprit d’entreprise, tout est possible. Nous allons vivre une aventure unique. Faire voyager le nom de Quéguiner autour du monde avec ce marin d’exception est une très belle émotion pour moi.» Last but not least, le Groupe Quéguiner et Yann Eliès soutiendront aussi sur le Vendée Globe la Fédération Leucémie Espoir, qui œuvre auprès des enfants et adultes atteints de maladie du sang. Quéguiner et la Fédération Leucémie Espoir sont d’ailleurs en train de monter une société commune de recherche, « qui a bon espoir d’aboutir à un médicament dans la décennie à venir. » Une noble cause, un nouveau sponsor, un marin au top de son talent sur un bateau compétitif… l’histoire est déjà jolie, et elle ne fait que commencer.