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Avant tout, l’équipage veut remercier l’équipe à terre pour nous avoir livré le bateau en parfait état pour cette deuxième étape. Quel sacré départ ! De 40 à 0 nœuds, rouler, dérouler, J3, J2, J1, MH 0. Tout ça moins d’une heure après le départ. Incroyable atmosphère. Conditions exceptionnelles. Au coucher du soleil, on faisait cap au sud avec le reste de la flotte, tous les bateaux à vue. Super ambiance à bord. L’objectif était de faire du sud et vite. On avait besoin de s’éloigner des côtes et des vents trop changeants. Les deux nouveaux membres d’équipage, Jean-luc et Rob, se sont parfaitement adaptés. Ce qui montre qu’ils ont une grande expérience et s’intègre naturellement à bord. Jean-Luc s’est blessé légèrement un doigt mais ce n’est pas très sérieux et il n’y a même pas besoin de consulter le médecin à terre. Le bateau va vite au près et, chose la plus importante, il y a beaucoup de sourires à bord.
n.c.
Il y a deux semaines quand Cape Town nous a accueillis les bras grands ouverts, nous ne pouvions pas imaginer avec quelle férocité, elle nous dirait au revoir ! Avec des vents jusque 40 nœuds dans la baie, ce parcours côtier a été l’une des navigations les plus dures que nous avons connues jusqu’ici. Partir pour une nouvelle étape de 25 jours n’est pas chose facile, particulièrement quand tu vois tes adversaires partir et que tu restes derrière. Mais finalement, Ian était plutôt content d’avoir joué la prudence et de n’avoir rien cassé sur ce départ. “Tu n’as entendu personne à Cape Town parler du départ d’Alicante”, raconte Ian. “ On savait que ce départ allait être sans rapport avec le précédent et nous avons choisi de préserver le matériel. Je ne serai pas surpris d’apprendre que MAPFRE et Team SCA ont cassé des lattes de grand voile et Vestas a endommagé son J2. Nous, on était relax… peut être trop… ».
J’essaye une nouvelle fois de me mettre dans le rythme de la course. Ce départ a été plus facile pour rentrer dans la course. Quand tu sais à quoi t’attendre, c’est à la fois un avantage et un inconvénient. Je m’étais mieux préparé à ce départ. Quand on a quitté le quai, c’était en réalité moins pire que ce à quoi je m’attendais. Notre bateau de supporters nous avait réservé une petite surprise. A bord, ils ont formé une chorale et se sont mis à chanter un magnifique morceau pour nous encourager. C’était assez surréaliste d’avoir cette chorale qui chantait pour nous devant l’une des montagnes les plus connues au monde. Notre départ était loin d’être idéal car nous avons rencontré quelques soucis techniques avec le J2. Forcément, dans 35 nœuds de vent, tu peux faire des erreurs. On a essayé de se remettre en ordre assez rapidement. Nous savons tous que cette baie peut être vraiment difficile pour naviguer. La vie recommence à devenir très simple : quatre heures de boulot, quatre heures pour manger et se reposer
Eh bien maintenant, on peut dire que l’on connait le sentiment d’être lancé comme un boulet de canon ! Quand le coup d’envoi a été donné. Je pense qu’il y avait deux nœuds de vent ou quelque chose comme ça. Mais en quelques minutes, tout a changé brutalement et c’est monté jusqu’à 40 nœuds à la première marque. Puis, c’est retombé à zéro… C’était probablement la façon la plus spectaculaire de quitter Cape Town ! Je ne l’oublierai jamais ce départ. Et c’est probablement dans des moments comme cela que je me dis qu’il est impossible pour moi de faire autre chose que ça ! Allez maintenant nous y sommes. Déjà fatigués, humides et définitivement salés. On est en mode « au près », proche de notre rythme « large » et excités à l’idée de cette longue étape qui nous attend. Nous avons adoré cette escale à Cape Town mais nous sommes contents de retrouver le chemin de la navigation.
Un départ extraordinaire.
Voilà un départ qui restera gravé dans les mémoires!Un vent oscillant entre 0 et 40 nœuds, une lumière rasante de fin de journée, avec en fond Table Moutain habillée pour l’occasion d’un petit nuage accroché à son sommet.
Vu de l’intérieur, c’était assez dingue. On a hâte de voir les images de l’extérieur. Mais en ce qui nous concerne, pour cela, il faudra attendre. Ce petit tour de piste n’était que le prélude d’une longue leg de 22, 24, 28, ou même peut-être 30 jours? C’est en tous cas la quantité de nourriture que l’on a amenée avec nous à bord.
Une nuit ordinaire.
« The goal was to besafe. We are not first, but we manage to get out of thiswithoutbreakinganything. Nowwecan race.» (Charles)
Et c’est ce que nous avons fait cette nuit. Nous avons régaté au contact de la flotte. A coup de placements et de réglages, nous sommes revenus aux avant postes. Beaucoup moins visuel, mais très efficace. Nous sommes toujours au près, mais le bateau ne tape pas trop. Nous nous attendons à toucher du vent adonnant dans le courant de la journée.
Bonne journée.
Yann
Je ne vais pas vous mentir : j’étais assez nerveuse pour ce départ et je pense que l’ensemble de l’équipage l’était. Maintenant, nous y sommes. Après 27 jours de mer sur la première étape, dans des eaux que la plupart d’entre nous connaissaient, nous avançons vers des territoires inconnus. Nous sommes parties pour 25 à 30 jours de navigation et pour différentes raisons, c’est un peu intimidant. Quand nous étions encore à terre, avant le départ de l’étape, c’était impossible de ne pas se dire : « ce n’est que le début ! ». Mais dès que le coup d’envoi a été donné, tous ces sentiments ont disparu. Quel départ ! C’est assez rare de voir les vents monter jusque 40 nœuds, d’avoir une vitesse moyenne de 25 nœuds, puis plus rien, les bateaux totalement arrêtés tous au même endroit et de nouveau le vent qui rentre. Ce départ nous a offert toutes les conditions possibles !

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