Les deux derniers IMOCA et le premier Class40. Ce mardi, après 16 jours de mer sur la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, trois bateaux sont attendus pour affaler les voiles et goûter à la saveur de l’accueil à Pointe-à-Pitre. D’après les dernières ETA, le Franco-Italien Alessandro Di Benedetto (Team Plastique – AFM Téléthon) sera le premier à ouvrir le bal des ces fins de course pour prendre la 6è place chez les monocoques IMOCA en fin d’après-midi. Il devrait alors être suivi par Tanguy De Lamotte (Initiatives Cœur), 7è, et surtout Alex Pella (Tales 2 – Santander), le grand vainqueur désigné du côté des monocoques de 12,18 mètres. Sauf imprévu de dernière minute, le skipper espagnol doit attraper une éclatante victoire qui sera certainement célébrée comme il se doit dans la ferveur de la soirée tropicale.

Enfin, bientôt la délivrance pour Alessandro Di Benedetto ! Et gageons que le Franco-Italien ne boudera pas sa satisfaction de boucler son premier Rhum au terme d’une course ponctuée de nombreuses difficultés. A bord du doyen de la flotte IMOCA, le skipper de Team Plastique-AFM Téléthon n’a en effet pas été épargné par les soucis techniques (avarie de safran, pilote automatique, spi…) ni les pépins physiques. Au-delà d’une intoxication alimentaire survenue à mi-course, ce navigateur connu pour avoir compté parmi les figures marquantes du dernier Vendée Globe, a souffert d’un mal au dos récurrent. Pour autant, Alessandro Di Benedetto, attendu en début de soirée (18h45), n’a jamais fait d’escale et fait preuve d’une belle combativité pour venir à bout de ce Rhum exigeant. Ce compétiteur, aventurier dans l’âme, a par ailleurs su contenir les assauts de Tanguy De Lamotte (Initiatives Cœur) qui doit fermer la ligne, vers 22h30, dans le camp des monocoques de 18,28 mètres.

Une course d’apprentissage

Le skipper du bateau au grand cœur n’a également pas ménagé sa peine pour terminer sa deuxième transat entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre, après sa participation en 2006 dans la catégorie des Class40. Contraint à une longue escale à Brest, il n’a pas caché avoir eu du mal à se remettre dans le rythme à bord de son nouveau bateau, un plan Farr de 2006 qu’il a profondément modifié cette année. C’est donc un Rhum d’apprentissage, très riche d’enseignements, que Tanguy De Lamotte s’apprête à terminer, dans cette catégorie qui déplore deux abandons, celui de Vincent Riou (PRB) et de Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde), sur neuf engagés.

En mode régate derrière Alex

Dans son approche de la Guadeloupe, le skipper du 7è IMOCA sera certainement accompagné par Alex Pella (Tales 2 – Santander 2014), attendu, lui, pour monter sur la première marche du podium de la catégorie la plus nombreuse et la plus internationale, au terme d’une course qui force l’admiration de tous. Ce mardi, le skipper catalan caracole toujours en tête d’une flotte de 32 bateaux étalés sur près de 2 200 milles. Ces dernières heures, il tient toujours avec ses poursuivants immédiats, Thibaut Vauchel-Camus (Solidaires en peloton) et Kito de Pavant (Otio-Bastide Médical), qui entament la dernière ligne droite jusqu’à Pointe-à-Pitre, comme s’ils régataient en baie de Saint-Malo. Pour eux, c’est l’ordre du podium qui est en jeu. Ils sont attendus demain dans la matinée pour donner les trois coups d’une journée rythmée par de nombreuses arrivées.

Souvenir, souvenir : il y a 24 ans… Florence Arthaud remportait le Rhum !

En ce 18 novembre 1990, la nuit tombe sur Pointe-à-Pitre. Pierre 1er et ses coques dorées fendent la légère houle jusqu’à la ligne d’arrivée. Une nuée de bateaux accompagnent Florence Arthaud à la barre de son trimaran. Dans quelques minutes, elle sera la première femme à remporter une transatlantique en course en solitaire. A 33 ans, Florence écrit une nouvelle page de la course au large, victorieuse de la 4e édition de la Route du Rhum devant des marins talentueux à l’image des Poupon, Bourgnon et Birch, après 14 jours 10 heures 8 minutes et 28 secondes de course.

Ils ont dit

Tanguy De Lamotte, IMOCA, Initiatives Cœur : [quote]C’est difficile de savoir combien de temps je vais mettre autour de la Guadeloupe. Mon objectif, c’est d‘arriver ce soir. Sur mon dernier Rhum en Class40, ça s’était bien passé, avec du vent, mais en arrivant à la Tête à l’Anglais, le vent était tombé. C’était une belle arrivée au coucher du soleil. J’espère que ce sera pareil.
Cette nuit, tout a bien commencé sous spi avec de belles glissades, le vent est monté, j’ai pris un ris, et le spi s’est déchiré sur sa partie basse. Après, pour renvoyer le gennaker, j’ai dû bricoler parce que j’avais un problème d’emmagasineur. Ca m’a pris du temps, et je n’ai pas arrêté de la nuit. Une nuit blanche… Alex est un peu plus au large, on ne sera pas loin tous les trois avec Alessandro. Je le rattrape, je pense qu’on formera un beau trio d’arrivées internationales ![/quote]

Thibaut Vauchel-Camus, Class40, Solidaires en peloton : [quote]Ca sent l’écurie comme on dit. Elle sera méritée, parce que cela fait plus de 30 heures que j’ai des petits soucis avec les bancs de sargasses que je croise. J’ai l’impression de ratisser toute la baie… Kito veut réduire l’écart. Nous sommes vraiment en mode régate ! Je le marque au maximum, il a réussi à glisser dans mon axe. Dans cette position c’est moins facile pour moi de le marquer. Il faut que je bagarre pour refaire un peu de latéral et me mettre sous son vent et le contrôler. J’ai un excellent régatier derrière moi, il ne va pas me lâcher comme ça. Le long de la côte sous le vent de la Guadeloupe, il peut y avoir un effet de loterie, j’espère avoir un ticket gagnant…[/quote]

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