Le navigateur genevois a entamé, aujourd’hui, sa traversée de l’Atlantique destinée à sensibiliser le public à la problématique du don d’organes. Greffé en 2008, il a mis le cap sur Pointe-à-Pitre, ou l’attend sa donneuse.

Le navigateur genevois Jacques Valente disputait, en 2007, la Mini Transat lorsqu’une grave insuffisance rénale a été diagnostiquée, le contraignant à l’abandon à Madère. Dès lors, sa vie bascule: il se retrouve en sursis, sur la liste suisse des demandeurs d’organes. L’année suivante, il reçoit enfin le rein d’une donneuse vivante compatible, qui n’est autre que sa meilleure amie.

« Jusqu’à cet épisode, je n’avais jamais été malade de ma vie », raconte-t-il. « Cet événement a bouleversé ma vie et m’a rendu sensible à l’importance de la solidarité et de se prononcer en faveur du don d’organes alors que l’on est en pleine santé. Lorsqu’une famille est confrontée au départ prématuré d’un des siens, qui n’a pas clairement exprimé le souhait de donner ses organes, les médecins sont impuissants face à une réponse négative des proches en situation de drame. Il est essentiel de se prononcer avant, ce qui permet de gagner du temps et de sauver des vies. C’est le message que je souhaite faire passer.»

Aujourd’hui, Jacques Valente a entamé sa traversée de l’Atlantique destinée à «boucler la boucle». Très ému, il a quitté Madère en mettant le cap sur Pointe-à-Pitre. « C’est énorme, pour moi, ces moments que je vis… », a-t-il déclaré peu avant de lâcher les amarres. « Je me suis retrouvé dans le même hôtel à 40 balles qu’en 2007, peu avant ma greffe, lorsque ma vie a basculé. Ça m’a replongé dans ce souvenir, avec beaucoup d’émotion. Aujourd’hui, je suis de retour, en pleine forme, avec le rein d’une donneuse qui m’attend de l’autre côté de l’Atlantique; c’est une sensation assez extraordinaire. »

Se considérant comme un «miraculé de la vie», Jacques Valente a débuté son périple au mois d’août, avec une première étape entre la Grande-Motte et Madère. Il navigue désormais en direction de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, qu’il compte atteindre en marge de la Route du Rhum.

Pleinement remis de sa greffe, le navigateur souhaite à la fois prendre sa revanche et contribuer à la promotion d’une cause essentielle. « Mon parcours lors de la Mini Transat 2007 m’a laissé un goût d’inachevé. Je tiens par ailleurs à remercier la vie, et tous ceux qui m’ont accompagné dans cette épreuve. Mon bateau sera l’ambassadeur de la générosité. »

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