Grosse frayeur à bord de Dongfeng, juste après 19h00 hier. « La cadène arrière s’est arrachée, la cadène de poulie » explique Kevin Escoffier. La conséquence ? L’écoute de gennaker a violemment balayé tout ce qui trainait sur son passage : le balcon arrière, trois chandeliers, les lignes de vie, une antenne satcom. Elle a aussi endommagé la barre à roue tribord. Fort heureusement, aucun équipier n’a été blessé dans ces quelques secondes relativement violentes et saisies sur le vif par le reporter embarqué Yann Riou

 » Une padeye a explosé, ce n’est pas une erreur de notre part. Je n’ai jamais vu ça auparavant. Cela a engendré pas mal de problèmes à bord. On va faire avec et essayer de rester concentré sur notre job mais évidemment, ça ne nous aide pas !  » raconte le skipper de Dongfeng, Charles Caudrelier.

Cette avarie (la deuxième importante pour l’équipe chinoise après la casse d’un safran le 18 novembre) a coûté 5 milles à Dongfeng Race Team. Le temps de faire le ménage sur le pont pendant environ 30 minutes, la vitesse du bateau est passée de 22 à 12 nœuds.

Le Français et ses hommes qui ont effectué ces derniers jours une magnifique remontée sur la tête de flotte, sont rapidement revenus dans la course. Le bateau est reparti à l’attaque toute la nuit et progresse à 26 nœuds, légèrement dans le sud du leader Abu Dhabi Ocean Racing. Dongfeng Race Team a même déjà rattrapé une partie de son retard et se maintient à la deuxième place. Lors du relevé de positions de 10h40 (HF), 6.3 milles le séparent du premier. Derrière, Brunel est 25 milles pile dans l’axe de Walker. Team Vestas Wind est quatrième à 57 milles du leader.

Les équipages progressent depuis plusieurs jours maintenant dans les 40èmes rugissants avec ses eaux et son vent glacés (actuellement 25 à 30 nœuds de Nord Ouest). Sous les passe-montagnes et les bonnets en polaire, les visages commencent à indiquer la fatigue intense de ces 23 jours de régate au contact.

Pour Charles Caudrelier, qui peut toujours prétendre l’emporter, cette avarie peut être particulièrement handicapante sur la fin de course. Il va notamment être très difficile de barrer sur l’autre amure (le trio progresse actuellement bâbord amure) en raison des dégâts causés sur la barre à roue tribord. Et puis, l’équipage va devoir trouver une solution pour pouvoir maintenir le gennaker et assurer un bon angle de progression avec cette voile essentielle dans la garde robe des Volvo Ocean 65.

La flotte doit encore parcourir 750 milles avant de rejoindre Le Cap, terme de cette première étape de la Volvo Ocean Race 2014-15. Les bateaux sont attendus le 6 novembre en Afrique du Sud.

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