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Nous pensons arriver dans 6 ou 7 jours et je nous imagine mettre pied à terre et amarrer le bateau. Je vois aussi la longue liste de choses que nous allons avoir à faire en moins de trois semaines, avant le départ de l’étape suivante. Je pense que la première chose que je vais faire est de boire un coca bien frais, ensuite manger un burger et après ça une super douche chaude. Les choses qui te manquent le plus à bord, en dehors des gens que tu aimes, sont les bons repas et la douche. C’est le prix à payer pour naviguer autour du monde – et naviguer vite !
A l’arrière du bateau, l’espagnol Arrarte se tient debout. Caché sous son passe-montagne, il tente de retrouver les températures de Santander qu’il aime tant. Malheureusement, même le stock de vêtements chauds que cet accroc au soleil a embarqué, ne peut pas lutter contre le froid. C’est brumeux, il fait froid et le vent atteint les 28 nœuds. Une grosse vague explose sur le pont et voilà le cockpit transformé en une baignoire d’eau glacée. Arrarte jette des coups d’œil réguliers sur l’écran où il peut apercevoir les cartes, des coups d’œil un peu plus fréquents que d’habitude.
Sur le pont, les gars ont fait face aux vagues de quatre mètres de haut qui submergent le cockpit alors que nous surfons sur la houle océanique. A chaque fois, que nous sommes au creux de la vague, Azzam se prépare à affronter la vague suivante, une vague puissante qui peut te mettre à terre.
Le truc génial est que c’est juste une introduction aux mers du sud !
Nous nous sommes tous réveillés différents, surtout trois d’entre nous. C’est la première fois que nous naviguons dans les 40èmes. On est passé dans les 40èmes ce matin, en plongeant au sud et à l’est dans les fameux « rugissants ». Nous sommes désormais véritablement dans le grand sud. Quel plaisir pour nous d’attraper ce front tant attendu. On a tous le sentiment d’avoir quitté les côtes de Rio depuis des lustres !
20-26 nœuds de vent, une houle modérée pousse Vestas dans la bonne direction vers Cape Town. Je ne peux vous décrire ce que ça représente pour les deux jeunes et pour moi. Ca ressemble un peu comme un matin de Noël.
L’objectif est Cape Town et on progresse plutôt bien vers la direction. Notre position au sud a payé et paiera encore sur le plus long terme.
Nous devons être patients et ne pas baisser les bras quand le scénario météo ne nous est pas favorable. La route est longue, elle est semée d’obstacles et quand les opportunités se présentent, il faut les saisir.
« On dirait la Manche, par vent de sud-ouest, les cargos en moins…» Charles
Une première, pour Wolf, Horace, Thomas et Eric qui mettent pour la première fois leurs bottes dans les quarantièmes. Alors ce n‘est pas exactement comme dans les guides touristiques : Oui il fait gris, oui, il y a du vent, oui, on a vu des albatros… Mais pour la longue houle d’ouest, on repassera. A la place, on a le droit à une mer courte, qui nous empêche d’allonger la foulée comme on pourrait le faire avec ce vent. On se croirait en Manche par vent de Sud ouest, les cargos en moins…
Un navigateur inspiré…
Notre empannage du matin, nous a permis de bien revenir dans le match. On est maintenant à plus que quelques miles des leaders. Et ça, ça fait du bien à la tête.
Ca fait du bien à la tête, mais ça ne règle pas mon problème. Et pour ça, il n’y a pas cinquante solutions. Je vais me coucher, et on verra bien quand je me réveillerai.
Bonne journée.
On prend les journées les unes après les autres. Chaque jour est différent, chaque heure est différente. « Pour l’instant, les riches deviennent plus riches » disait Libby hier après-midi. Et on ressemblait toutes à des ballons dégonflés, car la distance qui nous sépare des autres ne cesse de s’allonger. Hier après midi, nous avions les meilleures filles aux bons postes et toutes trouvaient que le bateau était lent, sans comprendre pourquoi.
A la fin de l’après-midi, tout a changé. Le vent est rentré un peu plus fort et nous est resté fidèle un peu plus longtemps que prévu. Les vagues ont commencé à s’éclater sur l’étrave et nous naviguions vite. Nous nous sommes tout de suite senties mieux. Même si ça ne s’est pas beaucoup vu sur les positions.

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