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Déc
Les nouvelles du bord
Et au final, sur une journée, c’est beaucoup.
Pour Ian et Sifi, ce moment récompense notre décision prise il y a une semaine. Une réflexion stratégique et tactique qui nous a fait choisir une route ouest à l’opposé d’une grande partie de la flotte qui avait choisi l’est.
En ce moment, l’équateur nous semble encore à des semaines de navigation. On s’est maintenant résolu au fait qu’Abu Dhabi et Brunel, à l’ouest et Team Vestas Wind, à l’est, se sont échappés du Pot au Noir et naviguent dans le vent de sud est. On ne peut rien faire contre ça. Par contre, on essaye de tout faire pour être les leaders du groupe des poursuivants.
Il reste encore beaucoup de chemin pour cette étape et pour la course en général. La façon dont nous gérons cette situation très frustrante est importante pour notre cohésion d’équipe.
Il est 01:00UTC, et je viens de relever 31.7 degrés Celsius à la table à carte. Alors sur les coups de midi, je vous laisse imaginer. Suffoquant… Et il n’y a pas beaucoup d’échappatoire. Alors enchainer les manœuvres, qui se concluent en général par de toniques sessions de matossage, sur le pont, comme à l’intérieur, et vous comprendrez qu’on frise la surchauffe. Pas vraiment de quoi calmer les esprits. D’autant que si on a été gâté en nuages et sessions de molle, on n’a pas vraiment eu le droit au traditionnel gros grain. Celui sous lequel tu prends ta première vraie douche depuis le départ. Pourtant ce n’aurait pas été du luxe.
Bref, on a passé de meilleurs moments. On va s’en remettre, mais si on peut éviter, ce serait bien qu’on ne traine pas trop longtemps dans le quartier.
Bonne journée.
Peu de temps après le lever du soleil, nous nous sommes retrouvées sous des pluies torrentielles et dans 20 nœuds de vent. En fin d’après-midi, on faisait quasiment marche arrière… Et on ne sait à quelle sauce nous serons mangées ce soir.
Les positions du matin nous ont renforcés dans l’idée que, dans le Pot au Noir, tout peut arriver.
Hier soir, avant le coucher du soleil, nous avons finalement rattrapé Alvimedica. Nous n’étions qu’à huit milles d’eux. Malgré ce faible écart, nous naviguions dans des conditions totalement différentes. Ils ont réussi à s’échapper et aux positions du matin, ils avaient 20 milles d’avance ! Il y a des moments où notre frustration est intense. On passe nos journées à scruter les nuages à l’horizon en espérant pouvoir bénéficier d’un peu de pression. On attend que le vent veuille bien nous aider à nous extraire de cette zone étrange et dramatique.