Le calme avant et après la tempête
Au sens propre du terme, le vent a soufflé fort sur les Bermudes. L’ouragan Gonzalo, qui s’est abattu le week-end dernier sur cet archipel d’Amérique du Nord, a fait quelques dégâts. Hamilton, ville-hôte de l’Argo Group Gold Cup (22-26 octobre), sixième et avant-dernière manche du Alpari World Match Racing Tour, n’y a pas échappé. Heureusement pour les organisateurs, le Royal Bermuda Yacht Club, qui accueille l’épreuve, a lui été relativement épargné. LUNAJETS, emmenée par le Français Mathieu Richard, et les dix-neuf autres équipes en lice peuvent donc s’entraîner normalement dès aujourd’hui, avant le début de la compétition demain. Une autre tempête… dans les voiles et dans les têtes !
« Un podium minimum »
Sportivement, Mathieu Richard (barreur) et ses équipiers, Greg Evrard (tactique), Thierry Briend (réglages) et François Verdier (plage avant), ont une ambition : combler, au moins en partie, le retard concédé sur les deux premiers du classement général, Ian Williams (GAC Pindar) et Taylor Canfield (USone). Avec respectivement 18 points et 12 points de débours sur ses deux principaux adversaires, le skipper tricolore, sorti frustré de l’étape hollandaise, sait qu’il n’a plus le droit au moindre faux pas. « Mathématiquement, il faut qu’on fasse au minimum un podium, sachant que les deux moins bons résultats ne seront pas pris en compte dans le classement général final », explique-t-il. Une telle performance permettrait en effet d’effacer des tablettes la quatrième place décrochée aux Pays-Bas, deuxième plus mauvais résultat de l’équipe jusqu’ici, signe d’une régularité exemplaire pour l’équipe LunaJets depuis le début du championnat.
Des bateaux d’une autre époque
Des ambitions légitimes d’autant que les Français ont déjà remporté l’Argo Group Gold Cup, en 2007. Mais ils ne sont pas les seuls à apprécier ce plan d’eau des Bermudes. Ian Williams, Taylor Canfield, Francesco Bruni (tenant du titre, vainqueur en finale l’année dernière de la légende Ben Ainslie) et Johnie Berntsson s’y sont aussi déjà imposés par le passé. S’il préfère donc ne pas parler d’avantage, Mathieu Richard admet qu’avoir déjà vaincu sur ces terres, ou plutôt ces eaux, « met l’équipe en confiance, parce qu’on sait qu’on est capable de le faire. On a digéré la déception de la Dutch Match Cup, on veut briller cette fois-ci. » C’est à bord de bateaux « d’un autre temps », dixit le skipper de LunaJets, que ce dernier espère repartir du bon pied. Des IOD (International One Design) à la fois très étroits et lourds, avec une grande GV et un petit foc. « C’est assez spécial ! Techniquement et tactiquement, ça implique une façon de naviguer assez atypique. Mais c’est un support qu’on connaît bien, donc je ne me fais pas de soucis. »
Un plateau exceptionnel en qualité et en quantité
Vingt concurrents engagés : c’est du jamais vu cette saison ! Outre les ténors du championnat, détenteurs de la Tour Card, de nombreux équipages venus de tous horizons (13 nationalités représentées !) ont été invités sur cette épreuve. Tout sauf des « faire-valoir » qu’il faudra d’abord écarter dans l’un des deux groupes de la phase de qualification (round-robin). Les quatre premiers de chacune des deux poules s’affronteront en quart de finale. Une étape que devront absolument franchir Mathieu Richard et ses hommes s’ils veulent se mêler à la course au titre de champion du monde en Malaisie, à l’occasion de la Monsoon Cup, dernière manche et grande finale du Alpari World Match Racing Tour 2014.
// WORLD MATCH RACING TOUR – classement général :
1. GAC Pindar (Ian WILLIAMS – GB) : 94 pts
2. USone (Taylor CANFIELD – ILV) : 88 pts
3. LunaJets (Mathieu RICHARD – FRA) : 76 pts
4. Hansen Sailing Team (Björn HANSEN – SUE) : 63 pts
5. Team Alpari FX (Keith SWINTON – AUS) : 58 pts
// Les deux prochaines épreuves du AWMRT 2014 :
Argo Group Gold Cup (Bermudes) du 22 au 26 octobre ; Monsoon Cup (Malaisie) du 25 au 29 novembre.