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Même si je tente le diable en écrivant cela, le mot du jour jusqu’ici serait le Pot au Noir. Qu’est ce que le Pot au Noir ? Certes, le Pot au Noir est basé sur des modèles météo, nous aurions déjà vu 5 à 10 nœuds de brise mollissant. Jusqu’ici nous avons 15 nœuds de vent et nous faisons une super route, tout droit vers le sud !

Un autre magnifique coucher de soleil a été interrompu par de grands nuages de pluie, signe que nous atteignons le Pot au Noir. S’il vous plait, laissez la pluie tomber ! Nous pourrions tous profiter d’une douche !

Wouter pense qu’il a trouvé un chemin au travers duquel nous pourrions nous faufiler. Je pense que les autres équipages ont aussi trouvé ce chemin. Pourrions nous tous avoir raison ? Les vainqueurs pourraient-ils apparaitre dans la séparation de la flotte ? Nous espérons que cela nous fera sortir de l’autre côté du plan d’eau.

Si nous faisons plus d’est qu’autre chose, nous devrions avoir un meilleur angle pour progresser vers les côtes brésiliennes pour la prochaine marque à passer.

Nous avons encore un peu de temps devant nous pour appréhender ce qu’il se passera.
Pour le moment, nous attendons patiemment pour les prochaines 15 heures. Nous prions aussi pour que le chemin au travers duquel nous souhaitons nous faufiler soit toujours ouvert lorsque nous arriverons…

Nous sommes en quelque sorte en train de dériver et personne ne peut être certain de la route à suivre en ce moment. A tel point que la vitesse du vent est à peine enregistrée. Nous avons entre 1 et 2 nœuds de vent. La grand-voile claque d’un côté, puis de l’autre et les winches sont constamment en train de tourner, comme les gars sur le pont qui préparent le bateau pour la moindre bouffée d’air susceptible de rester.

Parce que c’est complètement noir, c’est impossible de voir les nuages, hormis si l’on regarde le radar de pluie – un indicateur de garantie pour les nuages et le vent. Il y a peu de chose à faire mais il faut rester prudent et garder les options ouvertes. Le vent peut arriver de la gauche, de la droite, de face et de dos. Nous devons être prêts pour toutes ces possibilités. Son arrivée n’est jamais temporisée !

Ça peut devenir chaud à bord. Et très compliqué. Donc oui, je vous le confirme, nous sommes dans le Pot au Noir ! Souhaitez-nous bonne chance.

L’aube d’une journée compliquée. Avouons-le : nous ne passons pas un super moment à bord de Dongfeng. Nous avons perdu du terrain la nuit dernière et notre position de leader. La journée prend un goût amer après cela. Nous naviguons droit devant, avec le spi en tête dans un léger vent. Pas très intéressant… Au moins, nous en profitons pour dormir, manger… Recharger les batteries en attendant la prochaine étape.

Et la prochaine étape est la Zone Intertropicale de Convergence, aussi connue sous le nom de Pot au Noir. Nous avons commencé à ressentir ses effets ce soir.

Quelqu’un a éteint le ventilateur. A 22h30 UTC, le vent que nous avions depuis le Cap Vert s’est stoppé. Tout d’un coup.

Deux jours, 8 minutes, 34 minutes et 10 secondes, 9 secondes, 8 secondes, 7 secondes, 6, 5… Au cours des derniers jours, l’horloge devient de plus en plus bruyante à bord, comme un compte à rebours depuis le 23 octobre à midi – l’heure à laquelle nous avons franchi l’Equateur et l’heure où les six équipiers et moi-même avons rejoint l’équipage dans la cour du Roi Neptune.

« Hey, tu veux te cacher ? » demande Stacey à Libby
« Bien sur, mais je dois aussi leur dire que nous sommes en train de passer l’Equateur » répond Libby, la navigatrice.

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