Groupama Race : un caillou nommé désir
C’est dimanche prochain que sera donné le départ de la quatrième édition de la Groupama Race à Nouméa en Nouvelle Calédonie. Sur la ligne, sept bateaux de 11 à 12 mètres s’élanceront pour le tour de l’île, soit 600 milles nautiques à parcourir : 300 milles au portant le long de la côte Est et 300 au près le long de la côte Ouest pour un total de trois à quatre nuits en mer. A bord de Keel Bill, un performant monocoque de 35 pieds à quille basculante, Franck Cammas va tenter de l’emporter face au redoutable concurrent néo-zélandais Crusader, bien décidé à devancer le français qui a battu Team New Zealand sur la Volvo Ocean Race.
Insatiable Franck Cammas : à peine revenu de Morges sur le lac Léman pour s’entraîner à bord du catamaran volant Groupama C, vainqueur en titre de la Petite Coupe de l’América, le voilà à Nouméa afin de participer à la Groupama Race : « Je parraine cette course depuis son origine en 2008 mais je n’avais jamais eu le temps d’y participer. Cette année, mon planning me le permet alors j’en profite. J’aime les grands espaces et ici, je suis servi. L’île est magnifique et les conditions de navigation assez musclées avec un vent qui souffle entre 20 et 25 noeuds. Le long bord de portant va être magique. Par contre, le bord de près s’annonce plus inconfortable. Mais tirer des bords le long du plus beau lagon du monde inscrit au patrimoine mondial de l’humanité rendra les choses plus agréables » commente le skipper Groupama.
Propriété de Patrick Baldi et dessiné par l’architecte naval Robert Shaw, Keel Bill est un bon bateau : « Il est de la même longueur que les bateaux du Tour de France à la Voile mais il est plus marin et passe mieux dans la mer au près ce qui ne sera pas un luxe pour tirer des bords pendant deux jours. Nous sommes huit à bord et l’équipage est très motivé. Ils m’ont tous réservé un superbe accueil, c’est vraiment sympa. Ce sont des amateurs éclairés qui connaissent bien le large puisqu’ils ont ramené le bateau de Nouvelle Zélande et ont aussi régaté vers Port Vila aux Vanuatu. L’un des équipiers, Yann Rigal, a participé au Tour de France ».
Compétiteur dans l’âme, Franck Cammas reste pourtant prudent quant aux chances de victoire : « Il va déjà falloir garder le bateau à son potentiel maximum, ne pas casser ce qui n’est pas évident dans du vent fort. On a un nouveau jeu de voiles et certains chariots de grand voile ont cassé à l’entraînement. J’espère que nous n’aurons pas d’autres mauvaises surprises pendant la course. L’équipage connaît bien le coin, ce qui nous aidera à contourner les zones de dévent sous l’île. Pour le reste, on optimise ce qui peut l’être. On remplacera certaines drisses par des messagers pour descendre le centre gravité du gréement dans le long bord de près. Et puis il faudra être adroit tactiquement. C’est un très beau parcours, une sorte de parcours banane de 600 milles que l’on ne trouve nulle part ailleurs au monde ».
Enthousiaste, le skipper Groupama est un homme heureux : « La Nouvelle Calédonie est vraiment magique. Pour un marin, quoi de mieux que de régater sous le soleil, avec du vent dans un superbe décors ».