Sébastien Josse qualifié pour la Route du Rhum
A deux mois et demi du départ de la Route du Rhum, le compte à rebours est en marche pour les solitaires qui s’élanceront sur la célèbre course entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Sébastien Josse s’était fixé la date du 15 août pour valider sa qualification à l’épreuve; un planning qu’il a respecté à la lettre. Vendredi dernier en fin de journée, après un peu plus de 50 heures de mer et 1 000 milles parcourus, le skipper du Multi70 Edmond de Rothschild était de retour dans son port d’attache lorientais avec en poche son ticket d’entrée pour le 2 novembre prochain.
Les solitaires de la Route du Rhum doivent réaliser un parcours d’observation d’au moins 1 000 milles nautiques pour valider leur inscription à la prestigieuse transatlantique. A bord du Multi70 armé par le Baron Benjamin de Rothschild, Sébastien Josse n’a pas dérogé à cette règle. Profitant d’une fenêtre météo favorable, le skipper du Gitana Team a quitté Lorient mercredi dernier – le 13 août – pour un grand tour dans le golfe de Gascogne.
A son retour dans le port morbihannais, le marin revenait sur les conditions rencontrées : « Durant mes deux jours et demi de mer, j’ai eu des conditions très variées – entre 8 et 28 nuds de vent – qui m’ont permis une répétition grandeur nature avec du près, du portant et beaucoup de manuvres. Je ne voulais pas faire ma qualification dans des vents faibles qui n’auraient pas été représentatifs de ce qui nous attend début novembre en quittant Saint-Malo, mais ces dernières semaines ce n’était pas facile de trouver du vent. Il a donc fallu être un peu patient. Je suis parti avec un bon flux de 28 nuds, j’ai dû négocier pas mal de grains orageux la première nuit au près dans le golfe de Gascogne ainsi qu’une mer un peu formée. Ce premier bord vers le Sud m’a conduit dans le nord-ouest du Cap Finisterre avant de virer de bord et de remonter plein Nord jusqu’en milieu de Manche. Après, les conditions se prêtaient assez bien à passer par le Raz de Sein pour redesc endre vers Lorient. C’était très intéressant d’aller faire du rase-cailloux dans ce secteur, car selon les conditions nous pourrons l’emprunter sur le début de la Route du Rhum. »
Le solitaire est un exercice singulier et exigeant où la connaissance de sa monture est tout aussi capitale que l’expérience du marin. Ainsi, outre l’obligation imposée par la direction de course, réaliser un parcours de qualification pour aller se confronter à la réalité du large est une excellente opportunité pour répéter sa partition: « Sur ce bateau, j’ai encore les mauvais repères de l’équipage, que ce soit en termes de vitesses, de réglages ou encore de configuration de voiles. Le mener en solitaire est bien sûr très différent et c’est un nouveau mode d’emploi qu’il faut trouver et travailler. Pour cela, il n’y pas de solution miracle : il faut multiplier les navigations, trouver ses automatismes pour que tout découle naturellement quelles que soient les conditions. Toutes les sorties sont précieuses pour acquérir l’expérience et les réflexes nécessaires et cette qualification était une occasion parfaite pour poursuivre mon apprentissage. Les modifications réalisées l’hi ver dernier sur le bateau sont largement validées mais nous ne nous arrêtons jamais et il nous reste des petites choses à améliorer surtout pour le confort du marin» confiait le skipper du Multi70 Edmond de Rothschild.
D’ici au départ de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, Sébastien Josse exploitera chaque jour qui le sépare du 2 novembre pour parfaire sa préparation. Au programme du skipper, encore et toujours des milles pour fiabiliser le Multi70 Edmond de Rothschild et trouver l’indispensable osmose marin / bateau que requiert une transatlantique de 3 500 milles en solitaire et en multicoque.