Patience et soleil pour démarrer les 5 Jours du Léman
Les 48 navigateurs des 5 Jours du Léman parcourent le Léman depuis plus de 24 heures, et les leaders sur Brachard sont en phase de boucler le premier tour complet. L’édition 2014 offre des conditions légères aux concurrents qui tournent pour la première fois dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
Les 5 Jours du Léman, dont le départ a été donné hier à 14 heures devant Vidy, bénéficient d’un vent léger et instable pour sa 22ème édition. Brachard, mené par le duo Patrick Quennoz et Loris von Siebenthal a pris le tête de la course à la bouée de Genève cette nuit et a creusé une belle avance sur ses 23 concurrents. Brachard a passé la bouée du Bouveret à 13h54, alors que ses premiers poursuivants ne l’ont pas encore atteinte.
« Cette petite avance fait plaisir », confie Patrick Quennoz. « Mais nous n’avions pas prévu de lâcher tout le monde le premier jour, mais plutôt de rester dans le groupe de tête. Il peut se passer encore plein de choses. Ce matin au lever du soleil, nous étions au coude à coude avec les frères Preitner. Ils ont été chercher du vent à terre alors que nous avons suivi les airs, plutôt au milieu du lac. Cela nous a réussi, nous n’avons fait qu’accélérer ! » L’équipage ne se laisse toutefois pas submerger par l’adrénaline et privilégie le repos, par petites siestes de 20-30 minutes, l’un des facteurs clés dans cette régate d’endurance.
Michel Vaucher et Alex Detrey (MerciJeanLouis!) n’ont pas eu autant de réussite : en tête avec Brachard à Genève, ils sont restés encalminés à la sortie du Petit-lac. « Nous n’avons peut-être pas eu les bonnes idées jusque là, et avons un peu manqué de réussite », estime Vaucher. « Mais nous ne nous sommes pas encore disputés, nous mangeons bien et la température est assez agréable », plaisante le navigateur d’Yverdon.
Alors que les favoris se tirent la bourre à l’avant de la flotte, une toute autre histoire est vécue en queue de peloton. L’équipage de Boomerang a fait le déplacement de Saint Raphael en Méditerranée, et découvre le lac pour la première fois. Pour le plus grand plaisir du navigateur Giovanni Cappello : « Le Léman est magnifique, nous nous amusons bien. Avant de partir, on nous avait conseillé de rester sur la côte suisse. C’est donc l’option que nous avons pris à la sortie du Petit-lac, mais qui ne s’avère pas payante pour le moment. Vu notre classement, nous n’avons rien à perdre, il faut tenter des nouvelles choses » plaisante-t-il, très heureux de voir son spi se regonfler pendant notre téléphone.
Scandola de Loïc Curschellas et David Guertzenstein a pour sa part profité d’être dans le petit lac pour visiter la rade de Genève cette nuit : « Nous ne trouvions pas la bouée, au large du Yacht Club de Genève, et avons filé vers le Jet d’Eau de Genève. Le comité de course nous a appelé pour nous signaler que nous étions allés 1.5km trop loin ! Nous rattrapons gentiment notre retard et le moral est au beau fixe. »
Depuis le départ, il y a des grandes disparités de vent sur le plan d’eau, qui jouent avec les nerfs des équipages. La chaleur est également de la partie, les équipages se soulagent en se baignant dans l’eau fraiche du Léman. Entre 0 et trois noeuds ont soufflé dans les voiles des Surprises, et les prévisions météo ne sont pas beaucoup plus musclées : un régime de Vauderon (thermique d’est) irrégulier sur le grand et le Haut-lac est annoncé, avec une rotation au nord cette nuit, perturbé par les précipitations.