Il aura fallu attendre le contournement du DST du cap Finisterre. Maintenant que les solitaires naviguent en eaux libres, les premières véritables divergences de route apparaissent. Jusque là, la situation météorologique avait imposé une route commune à toute la flotte. Mais ce qui se profile devant les étraves des Minis est autrement plus incertain. Et ce d’autant plus, que les routages des Sables d’Olonne commencent à prendre un coup de vieux. Le feeling, l’expérience et une bonne lecture de l’environnement vont être de plus en plus déterminants.

Coup de chaud sur les hommes du nord… Davy Beaudart (Cultisol) et Michele Zambelli (Fontanot) ne sont pas passés loin de la correctionnelle ce matin, quand la dorsale anticyclonique qui s’étend du golfe de Gascogne à la Manche a commencé à prendre quelques aises vers le sud. Si les deux hommes ont limité la casse, ils n’ont pu empêcher le retour de Ludovic Méchin (Microvitae) qui s’installe sur le podium, ni de Nicolas Boidevezi (ImaginAlsace). Ce dernier s’est permis, grâce à son option sud prise dès la longitude de La Corogne, de reprendre en vingt-quatre heures, 15 milles à Davy Beaudart. Ce qu’on appelle un coup gagnant…

Reste à savoir maintenant qui trouvera la route la plus efficace pour rejoindre les Açores. Jeudi en soirée, les leaders devraient aborder un marais barométrique, avec un gradient de vent très faible… Celui qui trouvera le moyen de s’extirper le premier de cette zone de vents faibles pourrait bien prendre une option sérieuse sur la victoire.

Série : la tentation du plus court

Paradoxalement, les bateaux de série engagés sur la même route nord que les protos n’ont pas autant souffert, même si ils concèdent un léger ralentissement. Ils restent néanmoins sous la menace d’une nouvelle extension de la dorsale. Damien Audrain (EPC – Rêves de Clown), avec dans son sillage Jonas Gerckens (Netwerk), en a profité pour s’installer un court instant en tête, dans la journée d’aujourd’hui. Mais le décalage sud a finalement porté ses fruits puisque Damien Cloarec (ETF – www.damiencloarec.fr) et Tanguy Le Turquais (Terréal – Rêve d’Enfance) sont revenus aux affaires. Si les cartes continuent à être redistribuées au profit des hommes du sud, Antonio Fontes (Leonor) qui a rasé la face ouest du DST pourrait être un des grands bénéficiaires des jours à venir.

Prendre le rythme

Après trois jours de course, les coureurs trouvent leur rythme de croisière. Les premières heures de course ont été clairement à l’avantage des habitués du circuit. L’appréhension, le manque de repères sont autant d’éléments qui ont impacté les novices, ceux pour qui la traversée jusqu’aux Açores est une première. Mais en prenant leurs marques, les bizuths reviennent progressivement dans le match. C’est le cas en série pour François Jambou (Kairos) ou bien encore Armand de Jacquelot (Enelos Communication). En proto, derrière le paquet des cinq premiers, c’est maintenant Maxime Eveillard (Loukoum’ Mama) qui amène son plan Berret en tête des poursuivants.

S’ils ne sont guère prolixes à la vacation officielle, la VHF grésille sur Radio Cocotier, la fréquence clandestine… Et les marins s’y étalent un peu plus sur leurs petites misères passées : départ au tas, bout-dehors endommagés, les conditions plutôt viriles du cap Finisterre ont laissé quelques traces. En quelque sorte, un baptême du feu nécessaire pour intégrer la grande famille des Ministes.

Classement du 23 juillet à 17h30 :

Prototypes

  1. Giancarlo Pedote (Prysmian), à 665,8 milles de l’arrivée
  2. Davy Beaudart (Cultisol), à 21,3 milles du premier
  3. Ludovic Méchin (Microvitae), à 47,3 milles
  4. Nicolas Boidevezi (Imaginalsace), à 50 milles
  5. Michele Zambelli (Fontanot), à 50,5 milles

Série

  1. Tanguy Le Turquais (Terréal – Rêve d’enfance), à 753,9 milles de l’arrivée
  2. Damien Cloarec (ITF-www.damiencloarec.fr), à 4,1 milles du premier
  3. Damien Audrain (EPC – Rêves de Clown) à 4,4 milles
  4. Jonas Gerckens (Netwerk), à 5,2 milles
  5. François Jambou (Kairos), à 12,1 milles

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