C’était une journée pour gros bras bien musclés. Pour les amoureux de la brise et de la glisse à haute vitesse, pour les bons techniciens du multicoque et les équipages parfaitement coordonnés. Dans un solide Mistral qui a soufflé à plus de 20 nœuds pratiquement toute la journée, les 71 Nacra 17 (divisés en 2 flottes) ont fait le show devant les pyramides. Trois manches ont été disputées. Ce soir Billy Besson/Marie Riou (FRA), Vittorio Bissaro/Silvia Sicouri (ITA) et Allan Norregaard/Line Just (DEN) occupent le podium du classement général provisoire.

« Naviguer simplement, ne pas faire d’erreurs dans les manœuvres, ne pas trop attaquer pour éviter de dessaler » voilà ce qui revient en boucle dans la bouche des 71 équipages un peu exténués après cette journée de navigation dans la brise.

De 11 heures à 17h30, les Nacra 17 n’ont cessé de régater : trois manches pour chaque flotte avec déjà, quelques tandems réguliers et très en forme. Les plus belles performances du jour reviennent à des équipages expérimentés. C’est le cas des champions du monde en titre, les Français Billy Besson et Marie Riou, qui, grâce à leur régularité dans le haut du panier (5,1,1) se hissent en tête du classement provisoire devant les excellents Italiens Vittorio Bissaro et Silvia Sicouri (1,6,1) qui ont presque tout gagné cette saison, et les Danois Allan Norregaard/Line Just, dont le barreur a déjà glané une médaille olympique en 49er.

Sur l’eau, le spectacle des catas filant sous les gerbes d’eau était grandiose, avec au passage quelques belles figures de style (dessalages) et malheureusement un peu de casse. Or, ce fort Mistral va perdurer au moins jusqu’à jeudi. Il faudra tenir la cadence jusque-là.

Demain mercredi, les régates qualificatives se poursuivent. Avec 35 nœuds de vent annoncé dans la journée, les organisateurs ont décidé d’avancer le premier départ à 9h00, avec 2 à 3 manches au programme.

Remise des prix pour le fun…

Tous les jours, l’organisation du championnat a décidé de procéder à une remise des prix informelle, pour récompenser un des équipages, pour leur résultat, mais pas toujours ! Aujourd’hui, c’est la paire Gemma Jones/Jason Saunders qui a été primée. Pas seulement pour sa victoire dans la manche 1, mais aussi parce qu’ils sont ceux qui ont fait le plus de kilomètres pour venir jusqu’à La Grande Motte. Jones et Saunders sont néo-zélandais….

Ils ont dit

Billy Besson (FRA), 1er au classement général provisoire avec Marie Riou :

« C’est pas mal tout ça ! On a fait 2 manches avec entre 10 et 15 nœuds. La dernière dans 20-22 nœuds, ça commençait à être un peu fort. Les conditions sont assez difficiles, le vent arrive en risée avec des changements de force et de direction, du coup, difficile de trouver le bon angle pour arriver le plus vite à la bouée. La clé dans ces conditions, c’est d’abord la sécurité. Il faut vraiment sécuriser les manœuvres parce qu’on n’est jamais à l’abri d’une faute et d’un dessalage. Et il faut très bien réguler entre l’équipier et le barreur, être très coordonné. Les Français ont fait un bon tir groupé dans la dernière manche et ça c’est super ».

Audrey Ogereau (FRA), 2e de la manche 3 avec Matthieu Vandame :

« Une bonne troisième manche pour nous. Il y avait plus d’air, on s’est senti plus à l’aise et on a mieux tactiqué. On a fait moins d’erreur et donc, forcément, ça paye. Avec un équipier masculin, dans la brise, ça marche bien et puis nous aimons bien ces conditions, c’est plus fun, plus chaud et ça nous amuse plus. En tout cas, dans le vent fort, Il ne faut pas se prendre la tête, naviguer simplement et surtout se faire plaisir en faisant avancer le bateau. »

Marion Audinet (FRA), 3e de la manche 3 avec Moana Vaireaux :

« Les deux premières manches, on fait des premiers mauvais près. On grappille des places mais on ne se met pas au top dès le début, alors c’est un peu la bataille pendant toute la manche. Mais la troisième était cool. Les 3 bateaux français avaient pas mal d’avance et c’était plutôt joli à voir. C’était la patrouille de France ! Elle était fun cette course. Il y avait du vent, on était un peu à la rue, mais on avait de super sensations. Ca déboulait, c’était super ! Dans ces conditions, il ne faut pas trop réfléchir, faire marcher le bateau et rester safe dans les manœuvres »

Sophie de Turckheim (FRA), interviewée après 2 manches :

« On est entrés direct dans le vif du sujet avec pas mal de vent ce matin. Pour notre équipage, ça n’a pas été au top. Même si la deuxième régate était meilleure. Ce sont des conditions dans lesquelles on ne s’est pas trop entraîné cette année et en plus, la brise, c’est notre point faible à Franck et moi. On prend ça comme une chance de pouvoir s’entraîner là-dedans à côté des meilleurs. Dans ce vent fort, il faut faire des choses simples, manœuvrer le moins possible et faire propre. On peut se retourner hyper facilement si on attaque un peu trop et en même temps, il ne faut pas être trop sur la défensive sinon le bateau prend le dessus et nous maîtrise. C’est un jeu entre attaquer et faire simple. »

Vittorio Bissaro (ITA), 2e du classement général provisoire avec Silvia Sicouri :

« Le Mistral était bien là, et plutôt fort. Sur la deuxième manche du jour, c’était encore plus soutenu donc très exigeant. Nous sommes très satisfaits de nos résultats. La clé était d’être rapide et de naviguer avec du vent clair, en évitant de se mettre au milieu des paquets et de risquer de faire des bêtises comme ça arrive souvent dans ce type de temps. Faire simple, aller vite. C’est ce que nous avons fait. On a aussi pris de bonnes bascules comme dans le deuxième bord de près où nous sommes bien remontés. Mais bon, ce n’est que la première journée… le championnat est encore long. »

Allan Norregaard (DEN), 3e au général provisoire avec Line Just :

“Nous sommes très contents. Nous avons été aux bons endroits au bon moment. Il y avait de grosses bascules et nous avons réussi à les prendre à l’endroit. Il était important d’être du bon côté tout de suite pour bénéficier de la première bascule de vent pour s’extirper du paquet. Nous étions aussi très satisfaits de notre vitesse et de la manière dont nous avons navigué. Nous nous sommes beaucoup entraînés à la maison cette année. Nous avons navigué énormément, parfois dans la brise. Pour être honnête, nous sommes encore en phase d’apprentissage. Les Français sont toujours meilleurs que nous dans ces conditions, mais je pense qu’on peut les accrocher…. »

Darren Bundock, AUS :

« Au départ de la première manche, nous avons « coulé » les Bulgares. C’était de notre faute. Nous étions bâbord au départ, on a essayé d’abattre pour passer derrière, mais nous n’avons pas réussi. Sur la deuxième, nous avons pris un départ anticipé. C’était un peu un désastre. Et puis sur la 3e, nous avons dessalé. J’espère que ce sera nos trois pires courses du championnat…. »

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