C’est la question à 10 000 euros, même si, la voile olympique n’étant pas une discipline professionnelle, le vainqueur de l’épreuve a peu de chance de remporter une telle prime. C’est néanmoins la question qui se pose à la veille du coup d’envoi des régates éliminatoires. En attendant, les coureurs ont eu droit cet après-midi à une manche d’entraînement dans la brise. Des conditions musclées pour des navigations spectaculaires auxquelles tous n’ont pas osé se frotter …

20 à 25 nœuds de sud-est, fort clapot, eau verte turquoise, grand soleil, kitesurfs en vol en bord de plage… le tableau était superbe ce dimanche pour la manche officielle d’entraînement des Nacra 17. Une bonne partie des équipages déclarait pourtant forfait, préférant probablement préserver le matériel à la veille du coup d’envoi. « C’était un peu la limite au niveau force de vent » déclarait Franck Citeau, l’entraîneur de l’équipe de France. Toutefois, cette mise en jambe dans la brise ne sera pas vaine car la météo un milieu de semaine venté.

Qui a des chances de gagner ce Championnat, sachant que le titre européen reviendra logiquement à un européen. Mais qu’un ressortissant d’un autre pays peut aussi remporter l’épreuve ? Or, ils sont nombreux sur la liste des favoris et des outsiders à pourvoir prétendre à un beau résultat. A commencer par les Français, qui jouent ici à domicile. Mais ils ne sont pas les seuls…

Treize anciens médaillés olympiques sur les rangs

Le Nacra 17 n’ayant que deux années d’existence en tant que classe olympique, il n’en n’est qu’à ses débuts. De nombreux coureurs, garçons et filles, déjà titrés dans d’autres séries, ont été attirés par ce nouveau support rapide et volage. A la Grande Motte, pas moins de treize anciens médaillés olympiques, dont trois ont remporté l’or (l’Espagnol Iker Martinez, la Grecque Sofia Bekatorou et la Britannique Pippa Wilson), sont sur les rangs. L’Australien Darren Bundock et sa coéquipière Nina Curtis, vainqueur de la manche d’entraînement aujourd’hui, font partie de ces équipages auréolés :

« Je m’attends à une super compétition, confiait Darren Bundock ce matin. Les meilleurs sont là. Les Français en font partie avec Billy Besson et Marie Riou, l’Espagnol, Iker Martinez, l’Italien Vittorio Bissaro et nous ! Enfin, j’espère. En fait, tout va dépendre des conditions météo. De notre côté, nous somme bons dans tous les types de temps. J’espère que ce sera varié, pour que le Championnat récompense le régatier le plus complet et le plus régulier. (…) Nous sommes 5 équipages australiens ici. A ce stade de la campagne olympique, nous travaillons tous ensemble. La sélection pour les Jeux est encore très ouverte. Nous travaillons tous dans ce sens. Il y a pas mal d’anciens médaillés d’argent aux Jeux dans notre groupe, dont notre entraîneur Andrew Landenberger (en Tornado à Atlanta). Nina et moi avons beaucoup d’expérience, cela fait longtemps que je bourlingue sur le circuit, mais cette saison est un peu mon retour à la compétition sur des petits bateaux (D.Bundock faisait partie de l’équipe d’Oracle, vainqueur de la dernière America’s Cup) »

Demain lundi, le tandem Australien sera confronté à 70 autres concurrents. La flotte sera divisée en deux groupes de niveaux équivalents pour les régates éliminatoires. Premières manches sur l’eau dès 11 heures… peut-être sous la pluie.

Ils ont dit… à propos des forces en présence :

Silvia Sicouri (ITA), N°1 au classement mondial Nacra 17 avec Vittorio Bissaro :

Nous avons fait un très bon début de saison, nous avons remporté une des étapes de la World Cup à Hyères, mais nous continuons à travailler dur et avons hâte de régater ici. Nous nous sentons plus forts cette année, mais en même temps, le niveau de la flotte progresse aussi. Cet hiver, nous nous sommes entraînés à Cagliari, grâce à l’aide de la Fédération Italienne. Là- bas, avec les Autrichiens, nous avons eu toutes les conditions de vent. Donc on se sent à l’aise de 0 à 30 nœuds. Dans ce championnat d’Europe, nous ne pensons pas forcément à la victoire. Juste au fait de naviguer du mieux possible, sans faire d’erreurs. Si nous y arrivons, les résultats viendront d’eux-mêmes. Le niveau de la flotte est très élevé et ici, d’autant qu’ il n’y a pas que des équipages européens (…) Mais sur l’eau, qu’on s’appelle Bundock ou autre, c’est pareil pour nous. L’essentiel, c’est de gagner.

Nathalie Brugger (SUI), 3e aux Championnats du monde 2013 avec Matias Buhler :

On a fait une super belle première saison en 2013, avec une 3e place au mondial et une 5e à l’Européen. On travaille pour rester dans le peloton de tête. Notre objectif ici ? On fait un dernier test de matériel avant le mondial qui est notre objectif principal. On s’est déjà entraîné une semaine ici. On a vraiment aimé l’endroit, on a eu de belles conditions tous les jours, avec du vent. Ça fait du bien de pouvoir naviguer en lycra et pas en grosse combinaison néoprène ! Nos concurrents principaux : il faudra faire attention aux Français. Ils ont 4 bons équipages qui naviguent ensemble depuis un moment. Le niveau est déjà élevé entre eux. Et puis les Anglais et les Australiens sont bien dans le coup. L’italien a presque tout gagné cette saison. On aura un top ten proche de celui d’une Coupe du Monde.

Ben Saxton (GBR), 2e au classement mondial Nacra 17 :

Notre objectif ici : bien naviguer en vue des championnats du monde. Il y a un bon groupe de favoris ici, 10 à 15 bateaux. Ce sera très ouvert. Personne n’est vraiment au dessus du lot, personne n’est à la rue non plus, donc ce sera très serré. Nos points forts : je crois qu’on est assez rapides, ce qui nous facilite pas mal les choses. Notre point faible : on est encore en train d’apprendre le catamaran. Mais ce n’est pas inquiétant, tout le monde a des points faibles et on a du temps avant les J.O.

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