Adorés des hommes et bénis de dieux : après une entame de rêve jeudi sous le soleil et avec du vent, le grand ciel bleu et la jolie brise d’ouest de ce vendredi ont permis de confirmer une édition particulièrement lumineuse des Voiles du Vieux-Port. Ce ne sont pas les quelques 300 équipiers – bronzés et heureux –, ni le public marseillais, sur la Corniche comme le long des quais de l’esplanade du Fort Saint-Nicolas, qui diront le contraire.

Aujourd’hui sur l’eau, trois départs ont été donnés à 11h48, 12h02 et 12h12, sur un parcours de 13 à 18 milles nautiques au pays des merveilles en fonction de la taille des bateaux. Si le vent était établi aux alentours de 12 nœuds au départ, l’aiguille de l’anémomètre a fréquemment atteint les 20 nœuds dans l’après midi.

La manche a commencé fort chez les grands Epoque Auriques avec le départ bâbord de Moonbeam III, une figure de style osée dont Erwan Noblet est coutumier, même si ce matin il n’a pas tenté de passer devant ses congénères. Un départ anticipé de Rainbow – dument réparé – et la perte du bip de sécurité de Talofa – récupéré par un zodiac d’assistance, ont ponctué cette deuxième journée de régate.

 »Magique » livrait Jean-Philippe, skipper de Glen Mael, à peine à quai.  »Ca nous arrive de râler quand on n’est pas contents, mais là le parcours en rade sud était parfait ».

Ce soir sans surprise, les équipages  »de brise » trustent à nouveau les places d’honneur : Chez les Epoque Aurique Oriole prend la tête au classement général provisoire en remportant la manche du jour, alors qu’Andale confirme en Epoque Marconi 1 avec une deuxième victoire, tout comme Sonda en époque Marconi 2 et Sagittarius chez les Classique Marconi 1, ou encore Kertios en classique Marconi 2 et Peau Brune en IRC.

Demain, le vent prévu autour de 10 nœuds pourrait redistribuer les cartes et développer une nouvelle page du grand spectacle dans la rade. La mise à disposition est prévue à 12h30. Les parcours seront mouillés en respectant les zones d’exclusion destinées à la compétition du Défi Monte Cristo, une traversée à la nage entre les plages du Prado et l’ile d’If qui attire plus de mille participants dans les différentes catégories.

Régate en vue : un cas d’écoles

Philippe Palvini, Chargé de mission Office de la Mer, responsable de l’opération Régate en Vue.  »Aujourd’hui nous sommes heureux d’amener sur les Voiles du Vieux-Port des enfants des écoles pour les sensibiliser aux sports nautiques et en particulier à la voile. Lorsque l’on a la chance d’avoir de si beaux gréements et d’aussi beaux bateaux à leur montrer, on est fier d’amener aujourd’hui 250 élèves des écoles primaires découvrir l’épreuve. C’est un accord que nous avons avec le Rectorat et leurs correspondants qui sont en charge du sport, en partenariat avec les clubs qui organisent la course. Ce ne sont pas n’importe quelle classe, ce sont des classes qui ont déjà suivi un cycle voile soit au Centre Municipal, soit au Roucas Blanc, soit à Corbières, et ce sont donc des enfants un petit peu sensibilisés à la voile puisqu’ils ont au moins fait un stage d’ une semaine avant cette sortie ». Une sensibilisation que ne réfutent pas Alanathan 10 ans, Elies 10 ans ou Fanelly 8 ans, qui ont tous pu citer le nom des opposants de l’équipe de France de foot au Mondial ce vendredi. Pas celui de la régate…

Dimanche, ce sera au tour du grand public de profiter – gratuitement – de l’opération Régate en Vue avec trois rotations (11h30, 13h, 14h30)

Un jour, un bateau : Denebola, le disparu des Bountys !

Denebola est une des étoiles de la constellation du Lion. C’est aussi un très beau ketch en iroko et acajou construit en 1962 à Newport (RI) sur plans Herreshoff – le célèbre architecte américain (1848-1938) qui était surnommé  »le sorcier de Bristol ». Disparu des plans d’eau depuis une dizaine d’années, Denebola, qui appartient à la série des Bounty a été remis à l’eau le mois dernier après une restauration intégrale menée de main de maître par Les Charpentiers Réunis Méditerranée qui a eu pour effet de le ramener aussi près que possible de sa configuration d’origine. »Le bateau n’a eu qu’un seul propriétaire, celui qui l’a fait construire » expliquent Bernard Tarres et Vincent Minetti, responsables du chantier  »il a fait pratiquement deux tours du monde avec sa famille et deux équipiers. ». Actuellement à la vente, le bateau est toujours la propriété du chantier qui l’a entièrement remis en état, sans toutefois réaliser les intérieurs de manière à laisser libre choix, sur la décoration à son futur armateur.

Sous le signe du Bélier

Rodolphe Bakis, Lieutenant de Vaisseau, pacha du remorqueur côtier Bélier, 32m de long pour 9 de large, au quai d’honneur de la Mairie.  »C’est la deuxième fois que le Belier participe aux Voiles du Vieux-Port dans le cadre d’une mission de rayonnement de la Marine, qui est partenaire de l’événement. Deux sorties sont prévues vendredi et samedi, de 10h30 à 14h30 pour assister au départ et suivre les régates avec quelques officiels et invités de l’organisation. » Avec un équipage de 14 personnes, ce bateau est essentiellement destiné au remorquage portuaire et remplit également des missions côtières de surveillance des approches maritimes, accompagnements de bâtiments de la Marine jusqu’au Canal de Suez, et des missions d’assistance et de soutien.

Ils ont dit :

Thierry Fouchier, invité à bord de Lulu

[quote]Cette année je ne peux naviguer qu’une journée parce que je dois retrouver l’équipage de Franck Cammas en Extreme 40. J’avais déjà fait les Voiles du Vieux-Port en 2010, j’étais venu barrer Lulu invité par les copropriétaires du bateau qui sont mes voisins. J’ai pas hésité un instant à revenir cette année. C’est la magie des Vieux Gréements. J’ai l’habitude de naviguer sur des bateaux un peu high tech, plein de carbone, et là, naviguer sur des belles machines en bois pleine d’histoire, ça me plait énormément. C’est un véritable  »grand écart » que l’on peut faire dans la voile et qui est passionnant.[/quote]

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