En avant pour l’Irlande
Passage de Portland Bill : check. Passage de Cap Lizard : check. Passage de Wolf Rock : check pour GROUPEMENT FLO qui caracole en tête du classement depuis ce matin. Direction le Tuskar Rock ! La flotte des Class40 de la Normandy Channel Race sort peu à peu d’une pétole persistante grâce au thermique de la Cornouaille.
GROUPEMENT FLO vient tout juste de passer Land’s End, la pointe sud-ouest de la Grande-Bretagne, en tête du classement général, et entre désormais en mer Celtique : direction le Tuskar Rock au sud-est de l’Irlande. Situation qui n’est pas pour déplaire à ce duo « d’amateurs » comme se plaît à le préciser Brieuc Maisonneuve, chef d’entreprise et skipper du Class40 rouge et blanc : « Cette nuit, nous nous sommes un peu creusés le ciboulot, nous sommes partis au large pour récupérer un peu de pression, et nous nous sommes recalés au nord au bon moment apparemment, au Cap Lizard, ce qui nous a permis de passer CAMPAGNE DE FRANCE et SERENIS CONSULTING. Et là, nous avons toujours notre petite pression, nous avons conscience que nous mangeons notre pain blanc pour le moment, nous restons prudents pour la suite. Rémi (Aubrun) à le mors entre les dents, je suis entre de bonnes mains ! »
Hier soir, après la presqu’île de Portland Bill, la décision a été unanime de plonger au sud afin de toucher du vent. Tous ? Sauf ERDF – Des pieds et Des mains, de Damien Seguin et Jeanne Grégoire, qui remonte en solo en début de soirée vers Dartmouth pour jouer avec les courants et récupérer le thermique. LA BELLE EQUIPE 2 et TEAM PICOTY – Lac de Vassivière optent quelques heures plus tard pour la même stratégie. Bien leur en a fallu puisque les nordistes actuels filent maintenant à 7 nœuds contre 2 à 3 nœuds à peine pour les sudistes.
L’EXPRESS – TREPIA, skippé par Pierre-Yves Lautrou et Thomas Ruyant a vaillamment mené la danse cette nuit mais la bulle sans vent au niveau du Cap Lizard les a cloué sur place et nombre de nordistes ont pu s’enfuir. « Nuit superbe sous les étoiles où Thomas nous a sorti un petit coup qui nous a permis de prendre la tête pendant 8 bonnes heures. Mais ce matin, la pétole est tombée au Cap Lizard et nos poursuivants sont revenus de partout, il faut tout refaire mais on s’y attendait! » confie Pierre-Yves Lautrou.
En attendant, la Cornouaille a pris ses airs de Méditerranée, il fait chaud et beau à bord des Class40 mais pas le temps de bronzer pour les 32 skippers : « Je pense que les gens n’imaginent pas comme c’est épuisant le petit temps. Vous ne pouvez pas imaginer tout ce qu’il faut faire, ou plutôt essayer de faire quand il n’y a pas de vent. Rassurez-vous, nous ne risquons pas de nous ennuyer. La pétole, ça occupe ! » raconte Halvard Mabire depuis CAMPAGNE DE FRANCE.
Après le passage de Wolf Rock, la flotte de la Normandy Channel Race prendra la direction de Tuskar Rock au près. TEAM PICOTY – Lac de Vassivière se prépare au tricot (tirer des bords): « Nous sommes revenus sur le groupe de tête! Je pense que nous avons pris la bonne décision de rester proche des côtes. C’est motivant d’avoir pas mal de monde en visu. En attendant Land’s End, nous observons et essayons de prendre au maximum le thermique mais nous craignons que ce soit la même chose de l’autre côté, en mer Celtique. On va tellement tricoter qu’on vous ramènera des chaussettes ! » explique Jean-Christophe Caso.
Des trous d’air à répétition en prévision qui ne manqueront pas de créer des rebondissements et de chambouler les prochains classements.
Ils ont dit ce matin et à la vacation:
CAMPAGNE DE FRANCE – Halvard Mabire :
« Bonjour! Petit matin calme à Lizard. Juste devant nous l’Express-Trepia, édition du mardi matin en tête, « à notre vent » (ou plutôt « à notre pas de vent »), Groupement Flo, et un peu derrière Serenis Consulting. Tout ce petit monde à la Terrasse du Bar Lizard en train d’attendre les croissants, qui comme le vent, ne viennent pas… De nos jours c’est le service qui fait défaut. En attendant il fait beau, pour l’instant.
Nuit assez calme, surtout pour moi qui aie dormi toute la nuit. Notre système de quart sur CAMPAGNE DE FRANCE est quelque peu anarchique. Avec tout ça nous ne savons pas quand nous allons rentrer à Caen, mais j’imagine qu’à terre ils s’arrachent un peu les cheveux autant que nous avec la météo.
LE CONSERVATEUR – Pierre Brasseur :
nous redémarrons un petit peu, on tire des bords. Ca s’est un peu regroupé, on a tous le monde en visu donc c’est sympa, 3-4 nœuds de vent. La seconde nuit nous a permis de revenir dans le match. Ca va être mou comme ça jusqu’à Land’s End à notre avis. Hâte de passer Wolf Rock pour toucher du nouveau vent, d’ici là ça va être long… A bord tout va bien, les conditions n’étant pas bien méchantes.
MS Sailing Team – Maxime Sorel :
Ça se passe plutôt bien. On est encore dans le match avec nos petits concurrents à côté. On arrive au Cap Lizard, il fait beau avec un tout petit peu d’air, on avance à 3,8 nœuds. Nous n’avions pas du tout dormi la nuit dernière donc nous avons pu récupérer cette nuit. Pour la suite, le vent doit sortir, on espère du moins… Bon, Pascal (Quintin) trouve que ça va un peu moins vite qu’en Multi50 mais il est content quand même.
KOGANE – Patrice Bougard :
Que la Cornouaille est belle ! Le thermique est là, c’est l’été, mais ça ne dure que deux jours en Angleterre, donc profitons-en ! On espère être avant dimanche au Tuskar Rock ! Non, je plaisante, on avance grâce au thermique, nous espérons que ça va continuer. La nuit était très belle. Nous sommes satisfaits de nos deux options réalisées. En revanche, derrière Land’s End, on ne sait pas ce que la météo nous réserve mais ça risque de ne pas trop nous faire rire.
L’EXPRESS – TREPIA – Pierre-Yves Lautrou :
Redistribution générale dans la pétole ! Ca passe au large, à la côte, un peu partout. On vient tout juste de retoucher un peu de vent et nous sommes à 3 nœuds après avoir eu le compteur à zéro pendant un moment. Tout le monde semble latéralement sur une nouvelle ligne de départ avec plein de possibilités de coups fourrés.
OBPORTUS 3 – Philippe Burger :
Grand beau temps, nous venons de passer le Cap Lizard, impeccable. Ca devient un peu difficile niveau météo, alternance de vents légers, à faible, à quasi nul, mais c’est sympa de voir les autres bateaux, on est content. Nous sommes au contact jusque là et c’est une petite partie de chassé-croisé avec les autres concurrents. Nous avons quelques soucis mécaniques mais tout est résolu. Les fichiers météo que nous avons ne correspondent pas avec la réalité, donc nous prenons ce qu’il y a sur le plan d’eau. Nous irons jusqu’au bout, les indestructibles sont là !