Vers un deuxième départ après 4 jours de mer
Ils s’alignent sur la même longitude, cherchant à franchir un front qui progresse avec eux. Du nord au sud, chacun des six concurrents se positionne pour franchir ce thalweg au mieux. À vos marques …
« C’est une deuxième ligne de départ, oui, à 100 % ! » Ken Read, le skipper de PUMA Ocean Racing, est tendu, stressé, fatigué. Parce que « ça ne veut pas commencer. On brûle juste quelques milles et quand quelqu’un tirera le coup de feu, on y ira.
« La course appartient encore à tous. Plus que n’importe quelle course que je n’ai jamais faite. C’est fou ! »
Le coup de feu dont le skipper américain parle, c’est l’ouverture qui permettra aux concurrents de franchir enfin ce front impossible à attraper. À l’approche de ce creux barométrique, le vent est fort, jusqu’à 30 noeuds, et les concurrents accélèrent. Mais dès qu’ils sont trop près, ils tombent dans le système, avec 10, 15 noeuds variables en direction, des grains et de la pluie. Ils ralentissent, et s’éloignent de nouveau. Un lent supplice !
« C’est seulement si le front ralentit ou si une rafale magique descend d’un nuage qu’on passera à l’est, écrivait ce matin Ian Walker, skipper d’Abu Dhabi Ocean Racing.
« La vraie question pour les navigateurs et les skippers, c’est de se positionner sur l’axe nord/sud, derrière cette ‘’voiture de sécurité » qui nous ralentit. Si on peut vite traverser, le nord sera meilleur ; si ça prend plus de temps, ça sera bon au sud. »
Les Français de Groupama sailing team avaient d’ailleurs fait le pari du sud, se décalant à 200 milles de Telefónica en latéral ce matin. Mais une ouverture vient de se dessiner au nord, et Franck Cammas a décidé de se recaler pour rejoindre la flotte et passer par « ce trou de souris. »
« Remonter au nord est une décision désagréable, » avouait le skipper ce midi, lors de la vacation hebdomadaire avec son QG parisien. « Ça change notre stratégie, et notre positionnement à long terme est désormais inutile.
« Mais il faut savoir limiter les risques et ne pas s’enfermer dans une idée qui est maintenant moins bonne à cause de cette nouvelle possibilité de passer.
« Un trou de souris va s’ouvrir au nord, sans doute demain soir. Tant que ce ne sera pas le bon moment, on va rester derrière et s’approcher dans une espèce d’entonnoir. Le nouveau départ sera samedi matin. »
Positions à 13h00 UTC le 15 décembre 2011 :
1. Abu Dhabi Ocean Racing (Ian Walker)
2. Team Telefónica (Iker Martínez), + 19,90 milles
3. Team Sanya (Mike Sanderson), + 23,50 milles
4. PUMA Ocean Racing powered by BERG (Ken Read), + 33,40 milles
5. CAMPER with Emirates Team New Zealand (Chris Nicholson), + 45,50 milles
6. Groupama sailing team (Franck Cammas), + 130,70 milles
Classement général provisoire :
1. Team Telefónica (Iker Martínez), 37 points
2. CAMPER with Emirates Team New Zealand (Chris Nicholson), 34 points
3. Groupama sailing team (Franck Cammas), 24 points
4. PUMA Ocean Racing powered by BERG (Ken Read), 9 points
5. Abu Dhabi Ocean Racing (Ian Walker), 9 points
6. Team Sanya (Mike Sanderson), 4 points