Le 22 juin 2013, Yann Eliès remporte la Solitaire du Figaro Eric Bompard cachemire pour la deuxième année consécutive. La performance est tout simplement inédite d’autant qu’elle intervient après une rupture d’étai dans la troisième étape. Mais le skipper costarmoricain, qui voit toujours plus loin et plus grand, ambitionne cette année de remettre ça. Il tentera donc l’exploit d’inscrire son nom au palmarès de la plus prestigieuse des courses en solitaire et à armes égales pour la troisième foi d’affilée, au mois de juin prochain. Pour l’accompagner dans ce défi audacieux, le Groupe Quéguiner, fabrication et négoce de matériaux de construction, sera une nouvelle fois à ses côtés.

Le pari peut sembler un peu fou quand on sait le niveau d’exigence et celui de la concurrence de la fameuse Solitaire du Figaro Eric Bompard cachemire. Mais quand on connait, ne serait-ce qu’un peu Yann Eliès, on a conscience que pour lui, rien n’est impossible. « Déjà l’an passé, lorsque j’annonçais que je souhaitais réaliser le doublé, nombreux étaient ceux qui pensaient que c’était utopique. C’est vrai qu’il y avait assez peu de chances que j’y parvienne mais j’ai réussi. Viser une troisième victoire d’affilée est un challenge excitant et je crois qu’il n’y a que ce genre de défi qui peut me motiver à participer une nouvelle fois à l’épreuve (il l’a déjà faite 16 fois, ndlr) et à m’entrainer avec autant de plaisir au Pôle d’excellence Course au Large à Port-la-Forêt en avant-saison » explique t-il, évidemment ravi d’avoir la confiance renouvelée de son partenaire, le Groupe Quéguiner. « Voir que notre aventure commune perdure c’est top et extrêmement motivant. Elle a débuté en 2012, un peu comme un coup de poker. Aujourd’hui, je suis heureux et fier que nous nous lancions à nouveau ensemble dans cette belle aventure ».

« On s’y fait à la gagne ! »
Car réaliser le triplé, c’est quelque chose qui l’a travaillé dès sa victoire à Dieppe, il y a huit mois, et qu’il a mûrit pendant la Transat Jacques Vabre 2013, course qu’il a aussi remportée dans la catégorie des Multi50 aux côtés d’Erwan Le Roux. « On s’y fait à la gagne ! On devient vite accro à ce genre d’émotions, de sensations et de philosophie de vie. Voilà pourquoi j’ai très envie de tenter le coup une troisième fois » détaille le marin, bien décidé à remettre en place le schéma de préparation utilisé lors des deux saisons précédentes. Et pour cause, pourquoi changer une formule qui cartonne ? Yann a donc remis son bateau à l’eau dès la fin janvier et entamé dans la foulée ses premières sessions sur l’eau, en double, comme cela est généralement le cas les années de Transat AG2R – LA MONDIALE. « Même si je ne coure pas la transat, les stages de préparation en binôme sont intéressants. C’est toujours enrichissant de naviguer avec des personnes différentes » commente t-il. Vincent Busnel, son préparateur, le britannique Sam Goodchild, Claire Pruvost mais aussi des spécialistes du match race ou du M34 comme Sébastien Col ou Daniel Souben… Yann multiplie les expériences. « L’idée, c’est d’échanger avec des personnes ayant une approche distincte de la mienne. C’est du donnant-donnant » assure t-il, spécifiant par ailleurs qu’il apprécie particulièrement rester au contact de la jeune garde de la classe Figaro Bénéteau. « Cela permet de rester frais ».

Marquer des points d’entrée de jeu
Avant de s’attaquer à la Solitaire, le skipper s’alignera au départ de la Solo Maître Coq (du 11 au 15 mars 2014) puis de la Solo Concarneau (du 29 avril au 4 mai 2014). « Ces épreuves sont importantes car elles sont calquées sur une grosse étape de la Solitaire et elles rassemblent du monde, et du beau. Sportivement, elles sont vraiment intéressantes et elles permettent de commencer à avoir un impact psychologique sur la concurrence » précise Eliès, prêt à se donner les moyens de ses ambitions. « Il ne faut surtout pas s’endormir sur ses lauriers car il y a une réalité technique qui fait que pour garder un cran d’avance sur les autres, il faut continuer à progresser et fouiner des pistes n’ayant pas encore été explorées sur l’utilisation du bateau. Il reste encore des petites différences à faire » promet-il, annonçant par ailleurs qu’il portera une nouvelle fois avec fierté les couleurs de l’institut Leucémie Espoir qui œuvre pour la recherche et le développement de traitements des maladies du sang à partir de molécules naturelles. Tous les voyants sont donc au vert pour tenter de réaliser l’impensable. D’ailleurs l’adage ne dit-il pas « jamais deux sans trois » ?

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