Droit vers le centre de l’anticyclone
La situation actuelle dans l’Atlantique sud n’a rien de simple, la faute à l’anticyclone de Sainte-Hélène, particulièrement étendu en cette période. Le contourner par l’ouest n’est pas jugé opportun par Lionel Lemonchois qui, à juste titre, choisi de ne pas rallonger sa route inutilement. Le skipper du Maxi80 Prince de Bretagne n’a donc qu’un seul autre choix : traverser la zone de haute pression qui lui barre la route. De ce fait, si pour l’heure, il progresse au près, dans un flux de sud-est relativement soutenu qui doit se maintenir jusqu’à demain matin, il se prépare ensuite à des journées délicates durant lesquelles il va devoir lutter pour s’extirper au mieux de la zone de molle. Une zone à laquelle il lui sera tout simplement impossible d’échapper.
Tordue, complexe, confuse… les mots ne manquent pas pour qualifier la situation actuelle dans l’Atlantique sud. Car c’est un fait : l’anticyclone de Sainte-Hélène, a pris ses aises ces derniers jours. Il est donc là, bien planté et bien étalé, sur la trajectoire du Maxi80 Prince de Bretagne et de Lionel Lemonchois dans cette tentative de record de la Mauricienne. En conséquence, il est bien difficile de prévoir ou d’anticiper quoi que ce soit, et les six ou sept jours qui viennent s’annoncent un peu pénibles. « Plus on avance vers le sud, plus on se rapproche du centre de l’anticyclone qui va être le point délicat à négocier dans la semaine à venir. La route n’est clairement pas facile pour l’instant. Elle est même carrément compliquée. On veut éviter de faire un grand détour mais ça ne va pas être simple de négocier le centre de l’anticyclone » a expliqué, en fin de matinée, Lionel Lemonchois qui s’attend donc à batailler ferme dans des bulles sans vent et espère trouver le trou de souris qui lui permettra de perdre le moins de temps possible. « Actuellement, je possède 350 milles d’avance sur le tableau de marche de Francis Joyon. Quand je vois la météo à venir, je me dis que ce ne sera pas de trop. »
« Un peu la routine »
En attendant, il continue de progresser au près sous trinquette et avec un ris dans la grand-voile, dans un vent de secteur sud-est soufflant entre 18 et 20 nœuds. « Depuis 24-36 heures, c’est un peu la routine à bord de Prince de Bretagne. Les alizés sont réguliers, je n’ai donc pas grand-chose à faire mis à part surveiller la route et les quelques grains qui passent de temps à autre » a détaillé le marin qui profite des conditions stables actuelles pour faire travailler le pilote automatique autant que possible afin de se reposer et d’aborder la suite le plus lucidement possible. « Je dors pas mal mais mon sommeil est assez bizarre. J’ai constamment l’impression de dormir avec un œil ouvert et les deux oreilles à l’écoute du bateau. Pour autant, je n’ai pas de sensation de fatigue » a commenté Lionel Lemonchois, par ailleurs très satisfait de l’état de sa monture après dix jours de mer. « Le bateau a vraiment été bien préparé, je suis content du boulot qui a été fait car je n’ai pas de souci majeur. Je déplore simplement la casse de la protection du poste de barre tribord depuis hier, mais cela n’a aucune incidence en termes de performance. J’ai pu la récupérer juste avant qu’elle ne passe par-dessus bord. Je la réparerai le moment venu mais pour l’instant, elle ne m’est pas vraiment indispensable ».