C’est parti pour 6 500 milles
Enfin ! Les six concurrents de la Volvo Ocean Race 2011-2012 se sont élancés cet après-midi à 14h vers le port du Cap, en Afrique du Sud. Les prochaines heures vont êtres mouvementées avec une première nuit ventée donc agitée alors que la flotte fait route vers Gibraltar.
Ils sont partis à 14h heure locale, salués par le coup de canon du Prince Felipe d’Espagne. Les 66 marins ont dû faire leurs derniers adieux, quitter les pontons, prendre le départ – pour, enfin, courir.
« C’est mon premier départ de Volvo, » confiait Franck Cammas, skipper de Groupama sailing team, à quelques minutes de l’embarquement. « Il y a beaucoup de monde, la famille, les amis … On va couper avec tout ça quand nous serons seuls en mer avec l’équipage. C’est souvent brutal mais c’est comme ça à chaque fois.
« Nous partons non seulement pour la première étape mais aussi pour neuf mois d’épreuve. C’est beaucoup d’émotion et ce n’est jamais facile. »
Mike Sanderson, skipper concurrent sur Team Sanya, a déjà gagné deux fois la course mais ressent la même émotion. « Aujourd’hui, c’est différent de toutes les courses que j’ai faites auparavant. Il y a plus d’émotions quand on part pour la Volvo Ocean Race, à plus forte raison quand on a des enfants. Je mentirais si je disais que ce n’est qu’une affaire comme les autres. »
Et comment ! Les premières heures de l’étape entre Espagne et Afrique du Sud risquent bien de ne pas être banales. Déjà au départ, dans 25 à 30 noeuds de nord-ouest et une mer plate, les étraves fumaient et les Volvo Open 70 filaient à plus de 20 noeuds.
Dans ces conditions, CAMPER with Emirates Team New Zealand s’est envolé sur le court parcours côtier qui a suivi le départ. Huit milles avalés en 38 minutes, et une démonstration magistrale de la vitesse de la machine rouge des Néo-Zélandais.
Groupama sailing team, qui a touché PUMA Ocean Racing avant le départ – pas d’avarie à déplorer – a dû effectuer un tour à 720 degrés pour se débarrasser de la pénalité. Les Français pointaient en cinquième position à la dernière bouée d’Alicante.
Mais les 6 500 milles à venir redistribueront les cartes – et la nuit prochaine est un premier challenge.
« Le plus fort est à venir, » annonçait ce matin Charles Caudrelier, barreur et régleur pour Groupama. « En mer d’Alboran, on risque d’avoir 30 à 35 noeuds de vent. Ce sont des endroits casse-bateaux, avec une mer assez courte. Les choix stratégiques seront importants – il ne faut pas sortir trop loin du groupe de tête après Gibraltar.
« Ce départ, c’est un peu l’inconnu. Je n’ai jamais fait trois semaines non stop sur ce bateau avec 10 autres personnes. Donc oui, l’inconnu ! »
Temps de passage à la dernière bouée de parcours à Alicante :
- CAMPER with Emirates Team New Zealan
- PUMA Ocean Racing powered by BERG +1 min 34 sec
- Team Telefónica + 2 minutes 10 secs
- Abu Dhabi Ocean Racing + 2 min 47 sec
- Groupama sailing team 3 minutes 50 sec
- Team Sanya 7 min 32 sec