La Mauricienne : un départ vendredi pour Prince de Bretagne ?
En stand-by depuis maintenant un mois pour le record de la Mauricienne, le Maxi80 Prince de Bretagne et Lionel Lemonchois devraient s’élancer vendredi à la mi-journée. Une fenêtre météo favorable qui pourrait leur permettre de battre le chrono de 26 jours 44 minutes et 29 secondes, le temps établi par Francis Joyon en 2009 sur ce tracé entre Port Louis en rade de Lorient et Port-Louis dans l’archipel des Mascareignes, se confirme en effet.
« Quelles que soient les conditions, ce sera une course de vitesse pure. Le plus important sera de faire le choix de la bonne fenêtre météo. Car sur ce parcours, comme sur n’importe quel tour du monde, le but du jeu est d’arriver à l’équateur en une semaine » expliquait Lionel Lemonchois en décembre, au moment où il entamait sa période de stand-by pour ce record entre l’île de Groix et l’île Maurice. En ce sens, la fenêtre météo qui se présente ce vendredi 17 janvier semble répondre correctement à ses attentes puisqu’elle pourrait, si elle se maintient, lui permettre de rejoindre la ligne imaginaire tracée autour de la Terre marquant la séparation entre les hémisphères nord et sud en moins de six jours. « C’est un peu la dernière fenêtre possible pour ce record. Presque celle de la dernière chance, car après la situation se complique dans l’océan Indien avec la formation de cyclones. Elle arrive donc à point, comme on dit. Et le gros point positif, c’est qu’elle est prometteuse » précise le skipper Normand qui se tarde de goûter aux saveurs des chevauchées océaniques en solitaire et qui ne cache évidemment pas sa satisfaction d’avoir une si belle opportunité de pousser son Maxi80 Prince de Bretagne dans ses retranchements pour en appréhender les limites avant la Route du Rhum.
L’équateur en moins de six jours
« Du vent de secteur nord-ouest très fort (entre 45 et 50 nœuds) est annoncé dans la journée de dimanche au large du cap Finisterre. C’est pourquoi je pense, pour l’instant, partir dès vendredi midi si je veux rester devant la mer et la baston. Et la bonne nouvelle c’est que l’entame s’annonce sympa car maniable. Rapide aussi. » souligne le marin qui se prépare donc, une fois la ligne de départ franchie au sud de la pointe de Gâvres, à se retrouver au près durant une douzaine d’heures, avant de virer de bord et d’évoluer à 80-90°du vent jusqu’au Portugal. Après ça, la situation sur l’eau devrait franchement devenir agréable puisque le flux est prévu d’adonner progressivement aux abords de l’archipel de Madère. De quoi envoyer le gennaker et débouler à vitesse grand V jusqu’aux Canaries, voire jusqu’au Cap Vert.
Déjà fin prêt
Pour résumer, cette météo pourrait bien lui garantir un début de parcours quasi idéal sur cette Mauricienne longue de 8 000 milles (15 000 km), emprunte de l’esprit d’aventure et de découverte des grandes expéditions commerciales maritimes. « Dans les prochaines 48 heures, nous allons continuer de faire un point toutes les 12 heures afin de surveiller l’évoluer des systèmes puis mon équipe technique va annoncer au WSSRC (World Sailing Speed Record Council) notre intention de départ pour le record. Ensemble, nous allons également effectuer un tour complet du bateau, histoire de vérifier une dernière fois que tout est fin prêt pour éviter les surprises. Nous allons également valider les consignes de sécurité, charger le camion qui pourra ainsi être en mesure d’intervenir jusqu’aux balcons de l’Europe en cas de pépin technique et faire quelques courses pour le frais. Il n’y a aucun stress. Je suis prêt à partir depuis un moment et je suis content que cela se concrétise » termine le skipper du Maxi80 Prince de Bretagne.