L’attente
Journée de répit sur le village de la Mini Transat. Aujourd’hui, c’est relâche, pas d’arrivée prévue avant celle de Justine Mettraux (TeamWork) qui pointe encore à plus de cent milles de l’arrivée au classement de 16h. A terre, les familles, les compagnes des solitaires tentent de tromper leur impatience…
Pas facile, quand on a un proche sur l’eau, de faire abstraction des bouffées d’inquiétude qui surgissent parfois, de ne pas manifester son agacement devant une progression jugée trop lente, de ne pas céder à la tentation de demander quatre fois par jour, une heure estimée d’arrivée d’un concurrent pointé à cinq jours de la ligne d’arrivée. Car, le plaisir d’être en mer, l’aventure que vivent les solitaires, ne peut se partager qu’une fois avoir pris pied à terre. La course en solitaire reste une passion égoïste que les proches ne peuvent vivre que par procuration. Alors, on trompe le temps, on se promène sur l’île papillon, on vit d’expédients… Mais l’absence reste.
Prochaine arrivée, dans la nuit de jeudi à vendredi
Sur l’eau, Justine Mettraux devrait en finir la nuit prochaine vers les 5 heures locales (soit 10 heures, TU+1), elle devrait être suivie dans journée par Simon Koster (Go 4 It) avant que le gros des troupes emmené par Nicolas Boidevezi (Nature Addicts) ne donne à cette arrivée sur Pointe-à-Pitre un air d’embouteillage au retour de week-end. De Renaud Mary (www.runo.fr) quatrième à Eric Cochet (Abers & Co), treizième des bateaux de série, il n’y a que 150 milles, soit une vingtaine d’heures de navigation. Si l’on inclut les prototypes de Michele Zambelli (Fontanot), Annabelle Boudinot (Agro 650) et Alan Roura (Navman), ce sont douze bateaux qui devraient se succéder sur la ligne d’arrivée à compter de samedi soir. D’autres sont encore loin du compte. Eric Jézégou (Déphémérides Am2I) pointe maintenant à plus de 1000 milles de l’arrivée soit encore 6 à 7 jours de mer. Descendu très sud, il espère sûrement que les alizés, théoriquement plus fort aux latitudes sud vont lui permettre de combler une part de son retard. La Mini Transat est une école de patience pour tous, ceux qui sont en mer comme ceux qui les attendent.