Vainqueur sans coup férir
La seule chose que l’on pourra reprocher à Aymeric Belloir, c’est bien d’avoir tué le suspense en bateau de série. Avant le départ, on pronostiquait une lutte au couteau dans cette catégorie et l’on a assisté à un cavalier seul d’un solitaire tranquille.
Aymeric Belloir a pris la tête de la flotte dès le deuxième jour de course et ne l’a plus quittée, bien au contraire. Il profite tout d’abord de l’abandon de quelques uns de ses plus dangereux adversaires : Damien Cloarec (Lomig) est contraint de rester à terre pour raisons médicales, puis Ian Lipinski (Pas de Futur sans Numérique) déclenche sa balise de détresse quand Clément Bouyssou (No War) doit jeter l’éponge après pas mal de casse le long des côtes du Portugal. Un autre de ses adversaires directs, Renaud Mary (www.runo.fr) fera escale à Lanzarote ouvrant une voie royale au trio des Nacira 650, Aymeric Belloir, Justine Mettraux (TeamWork) et Simon Koster (Go 4 It).
Dès lors, il ne cessera de creuser l’écart au fur et à mesure de sa descente dans les alizés. Il parviendra de justesse à échapper aux pièges de la dépression qui se formera sur la route du peloton. Mais ce qui frappe avant tout, c’est la régularité de sa progression, la clarté des trajectoires qui donnent le sentiment d’une navigation parfaitement maîtrisée. Aymeric avait déjà l’expérience de neuf traversées de l’Atlantique, elles ont sans doute joué dans la qualité de sa route. Le dernier contact qu’Aymeric avait eu avec la terre fut à Lanzarote où lors d’une conversation VHF avec des proches, il confiait se sentir en pleine forme et aborder l’Atlantique avec un bateau en parfait état.
En remportant le classement Yslab de belle manière, Aymeric fait aussi mieux que Francisco Lobato qui avait terminé septième au scratch en 2009. La meilleure performance sur un bateau de série reste celle de Laurent Bourgnon qui avait terminé deuxième de la Mini Transat en 1987, derrière Gilles Chiori et devant une certaine Isabelle Autissier. Mais depuis, jamais un bateau de série n’avait été à pareille fête. Aymeric n’est pas Champion de France de Course au Large en titre pour rien…
Les premiers mots d’Aymeric Belloir
Sa course :
[quote]C’était compliqué à gérer. Il fallait savoir appuyer quand il le fallait mais aussi mettre le frein quand les conditions devenaient trop dures. La première nuit, j’ai tout affalé devant et j’ai navigué voiles en ciseaux, plein vent arrière. Je n’étais certainement pas le plus rapide, mais j’avais une très bonne progression sur la route…[/quote]
La casse
[quote]J’ai cassé dès les premières heures de course mon rail de hâle-bas de bôme. J’ai aussi plié un chandelier. Finalement à quelque chose malheur est bon, j’ai pu récupérer un bout du chandelier pour faire une attelle sur la bôme.[/quote]
Sa navigation
[quote]J’avais déjà un peu creusé en arrivant sur les Canaries, mais j’étais encore sous la menace de Justine et Simon. Il fallait faire ses choix de trajectoires à ce moment-là et derrière les choses se sont bien enchaînées. Quelques jours après le passage de Gran Canaria, j’ai vu que la météo favorisait la tête de course. J’en ai profité pour gérer ma course, soigner mes trajectoires.[/quote]
Tout le Monde chante contre le Cancer
[quote]Je suis vraiment content pour l’association, pour tous les bénévoles qui s’investissent dans ce combat. Si j’ai pu aider à éclairer leur bataille quotidienne, j’en suis très fier.[/quote]
Comment devenir sourd !
[quote]Le seul souci, c’était l’écoute du bulletin météo à la BLU. Il y avait tellement d’interférences que j’étais obligé de l’écouter au casque, avec le volume à fond. Je sortais de là avec des acouphènes, c’était horrible…[/quote]