C’est le temps des retrouvailles à Pointe-à-Pitre. Au fil des arrivées des navigateurs solitaires, on découvre des perceptions différentes d’une course que tous, unanimement, considèrent comme particulièrement sélective. Pendant que les premiers protos fêtent leur mission accomplie, la flotte des bateaux de série goûte enfin au plaisir de la navigation dans les alizés…

Après les arrivées de Benoît Marie et Giancarlo Pedote, c’est Rémi Fermin (Boréal) qui complète finalement le podium. Le skipper de la Grande Motte est à l’image de son bateau : modeste, sans chichis. Il avait toutefois quelques raisons d’être fier de son parcours. Sur ce bateau qu’il a imaginé, dont il a dessiné les plans avant de le construire de ses propres mains, il démontre les vertus de la simplicité. Quelques heures plus tard, c’est Bertrand Delesne (TeamWork Proto) qui entrait dans la marina de Bas du Fort. Celui que presque tous les observateurs désignaient comme un des grands favoris de la Mini Transat ne se cherchait pas d’excuse, avouant seulement que jamais il n’avait dû aller chercher autant au fond de lui-même des ressources qu’il ignorait parfois. Bertrand Delesne, la force tranquille, dépassé par la violence des éléments, cela témoigne bien de la dureté de cette course. C’est enfin Bruno Garcia (Sampaquita) qui franchissait la ligne d’arrivée. Particulièrement heureux, le navigateur catalan n’en finissait pas de régaler la compagnie de ses anecdotes de mer. Cette cinquième place sur un prototype datant de 15 ans est aussi la preuve que le couple bateau – marin est une composante essentielle de la réussite d’un projet. Entre Bruno et son Sampaquita, c’est une longue histoire d’amour, commencée suite à la Transat 2003 et jamais démentie depuis. Julien Pulvé (MEXT-ICA) devrait être le prochain sur la ligne dans la journée de demain.

Série, les joies du toboggan

Enfin ! Ils y sont. Les skippers encore en mer ont retrouvé les cumulus synonymes du retour des alizés. Aymeric Belloir (Tout le Monde chante contre le Cancer) mène toujours la danse au moyens de trajectoires au cordeau. Ce qui compte, c’est la vitesse moyenne et le skipper morbihannais l’a bien compris. Ce n’est pas forcément spectaculaire, mais c’est redoutablement efficace. Derrière lui, Justine Mettraux (TeamWork) devrait conserver sa place de dauphine même si son compatriote Simon Koster (Go 4 It) grappille quelques milles quotidiennement. Derrière ce trio majeur, la bonne opération est à mettre au crédit de Renaud Mary (www.runo.fr) et d’Alberto Bona (Onelinesim.it) qui recueillent les fruits de leur option nord. Mais l’alizé qui s’établit progressivement sur l’ensemble de la zone devrait niveler les écarts dans les jours à venir. Pour tout ce paquet des bateaux de série, l’arrivée pourrait se jouer à partir de vendredi. Après le pain noir, c’est enfin le goût du pain blanc. Ce n’est pas encore de la brioche, mais après les temps difficiles, on ne saurait mépriser les signes d’un avenir meilleur. Il reste quatre jours pour engranger le plein de plaisir.

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