Lalou Roucayrol et Mayeul Riffet secourus
85h00…. Après le chavirage de leur trimaran Arkema – Région Aquitaine le dimanche 10 novembre à 23h00, les deux marins ont passé plus de 3 jours et demi, à deux, dans les 4m² de la coque retournée du bateau. A la merci des éléments, risquant leur vie à chaque instant, Lalou et Mayeul ont fait preuve d’un incroyable courage pour attendre les secours et c’est à 12h00 heure française ce jeudi que le remorqueur hollandais WEST est arrivé au contact des deux hommes et de leur bateau.
Flashback
Partis du Havre le jeudi 7 novembre sur la Transat Jacques Vabre, et auteurs d’un superbe début de course en bataillant ferme en tête de flotte, les deux hommes ont été victimes d’un chavirage à 23h00 (HF) le dimanche 10 novembre à 200 milles nautiques au large du Portugal. Skipper et armateur de son bateau, il était alors inconcevable pour Lalou de se faire secourir par hélicoptère et d’abandonner son trimaran en pleine mer. La course contre la montre a alors commencé pour l’équipe à terre : coordonner les secours, affréter un remorqueur, mettre en place une procédure de retournement du trimaran en pleine mer… Un casse-tête logistique que l’équipe a réussi à mettre en place en 48 heures.
Le WEST a ainsi quitté le port de Lisbonne le mardi 12 novembre à 23h00, avec, à son bord, 4 membres de l’équipe Lalou Multi et du matériel nécessaire au retournement du trimaran dont pas moins de 4 tonnes de lest (ferraille coulée dans du béton). Les conditions de mer n’auront pas facilité la tâche des secours. Ceux-ci ont dû, en effet, composer avec des creux de 4 mètres et plus de 30 nœuds de vent ce qui a considérablement ralenti leur progression. Il leur aura ainsi fallu 36 heures pour arriver sur zone, et récupérer les deux marins.
Le présent
Les deux hommes seront bientôt sur le WEST et mettront en place, avec l’ensemble de l’équipage, la procédure de retournement du trimaran. Effectuée une seule fois par le passé avec succès, en 2005 avec l’hydraplaneur d’Yves Parlier, elle consiste à lester l’arrière du bateau (pour l’enfoncer dans l’eau) puis fixer deux sangles à l’avant de la coque centrale du trimaran et enfin tirer le bateau à faible vitesse. L’arrière s’enfonce, ainsi dans la mer, grâce aux 4 tonnes de lest, et le bateau se retourne doucement en faisant 180°. C’est une manœuvre complexe, notamment dans les conditions de mer actuelles – houle forte et croisée – et sa réussite n’est pas garantie.
Le futur
Dans le cas où la manœuvre réussirait, le remorqueur sanglera ensuite le bateau pour le ramener, à l’endroit, dans le port de Cascais. En cas d’échec, le bateau serait également remorqué dans le port portugais, mais à l’envers sur près de 200 milles nautiques, avec le risque d’endommager davantage la structure du bateau