Les routeurs veillent et les dépressions passent !
Après 15 jours de stand-by, toujours pas de fenêtre météo à l’horizon pour Thomas Coville dans l’attente de conditions favorables pour s’élancer sur sa 4ème tentative du Record du Tour du monde en Solitaire. Depuis le 18 octobre, le maxi-trimaran Sodebo est amarré dans le port de Brest, prêt à franchir la ligne de départ au large de Ouessant dans l’expectative de fichiers météo favorables pour rejoindre l’Equateur en moins de 7 jours. Le Team Sodebo s’est fixé la date limite du 15 janvier et pour l’heure pas d’impatience pour le skipper qui en profite pour compléter sa préparation physique et suivre de près le chantier de Sodebo Ultime à Vannes.
Depuis le 18 octobre, les conditions n’ont jamais été réunies pour imaginer un semblant de départ. Rien de surprenant pour Jean-Luc Nélias puisque les statistiques montrent qu’à l’automne, les vents de Sud-Ouest sont dominants sur la Bretagne. Qui dit Sud-Ouest, dit : près, virements de bord, rien de propice au premier objectif de ce tour du monde qui est de rallier l’Equateur en moins de 7 jours. « Actuellement, il n’y a pas de grand centre anticyclonique sur l’Europe, toutes les dépressions arrivent des Etats-Unis et traversent la France rapidement. Or, plus elles circulent vite, plus les moments clés sont très courts. A l’heure actuelle, il n’y a pas eu d’ouverture mais nous restons très vigilants car nous ne voulons rien rater. Les statistiques montrent aussi qu’il y a des années où il n’y a pas de fenêtre ! Nous n’en sommes pas là. Sur un record, la seule chose que nous maîtrisons c’est le départ, donc à ce jour, nous conservons les mêmes exigences. » Conclut Jean-Luc Nélias.
Gagner du temps, gagner contre le temps.
57 jours 13 heures et 34 minutes, c’est le temps de référence à battre établi par Francis Joyon sur Idec en 2008 pour parcourir 25 000 milles autour de la planète via les trois grands caps. Partir en record, c’est se battre contre un concurrent virtuel, le temps. Une liberté ultime choisie depuis plusieurs années par Thomas Coville et Sodebo. Cette période de stand-by n’est néanmoins pas toujours facile à gérer pour le marin et son équipe. Sans date de départ, difficile parfois de se projeter ! Le skipper du maxi trimaran Sodebo, insatiable, voit là l’occasion de se concentrer sur son nouveau « bébé », Sodebo Ultime – ex Géronimo – actuellement en chantier à Vannes et dont la mise à l’eau est prévue au printemps. « J’essaye de prendre du temps pour moi tous les matins pour faire du sport : du vélo, de la planche à voile ou parfois de simples étirements à hauteur de deux heures par jour. Il faut s’entretenir sans griller mes réserves. Pour le moment, je ne gamberge pas sur le stand-by, au contraire, j’ai la sensation d’avancer sur des dossiers que je n’aurais pas eu le temps de faire sur Sodebo Ultime. Nous travaillons en ce moment sur les voiles avec North Sails et nous avions une réunion « performance » ce matin avec toute l’équipe technique. Cela me rassure presque d’être présent sur ces phases du chantier même si je sais que les choses se feraient très bien sans moi. Mais je suis comme ça, j’ai besoin d’être présent ! Nous ne sommes que le 31 octobre, je suis serein pour la suite, l’idéal étant de partir avant le 15 décembre. »