Un tandem de choc pour une transat au goût corsé
C’est un duo complémentaire et homogène qui s’élancera, à bord de MACIF, au départ de la Transat Jacques Vabre, le 3 novembre prochain. Il n’aura pas fallu très longtemps avant que naisse une complicité évidente entre François Gabart et Michel Desjoyeaux. Depuis maintenant plus de deux ans, ces deux marins se côtoient régulièrement. Une même approche globale, une volonté commune de se dépasser, un plaisir non dissimulé d’être en mer dans le cadre d’une compétition. Leur première grande course commune date de la Barcelona World Race en 2011. Depuis, François Gabart a remporté le Vendée Globe et aujourd’hui le tandem se reconstitue pour cette Transat Jacques Vabre 2013 à bord de MACIF.
Retour sur…
La première fois que tu as entendu parler de lui ?
François Gabart : « Pour moi, c’est facile, je m’en souviens encore : je faisais de l’Optimist et Michel avait gagné la Solitaire du Figaro en 1992. Je me disais déjà que je ferais bien ça aussi : de la course au large ! »
Michel Desjoyeaux : « Question impossible. Moi, je l’ai rencontré, je n’avais jamais entendu parler de lui. C’était lors des sélections Espoir Région Bretagne. »
Votre première rencontre ?
François : « Je crois que c’était sur Londres – Nice, une course de multicoques océaniques. Je courrais avec Antoine Koch, concurrent de Michel. Mais je n’étais qu’un simple équipier à bord. »
Michel : « C’est amusant, je ne m’en rappelle pas. Lors des sélections Espoirs, je me souviens que tous les candidats avaient en permanence le nez dans le guidon, mis à part deux d’entre eux dont François, qui avait le réflexe de lever la tête et de regarder autour de lui. Ça voulait dire qu’ils avaient déjà appris à se libérer des tâches de base, comme passer une écoute sur un winch. Et ça, c’est un signe qui ne trompe pas… »
Votre première navigation ensemble ?
Michel : « Quand on a préparé la Barcelona ? »
François : « Non, il y avait eu une journée en 2008, après que Michel avait mis Foncia à l’eau. On était parti pour une journée d’entraînement au large des Glénan. Mais c’est en préparant la Barcelona World Race, que nous avons vraiment commencé à naviguer ensemble. »
Votre première course ?
Michel : « La Barcelona World Race : ça a tout de suite collé. On n’a pas eu besoin de beaucoup se parler… »
François : « C’était un mode de fonctionnement assez simple. Chacun était bien à sa place. Michel avait la connaissance de son bateau, tout son vécu de navigateur sur les monocoques de 60 pieds. Moi, j’essayais de me mettre à niveau, d’intégrer toutes les informations pour être efficace au plus vite. »
Le plus beau souvenir concernant l’autre ?
François : « L’arrivée de Michel, dans le chenal des Sables d’Olonne, à l’issue du Vendée Globe 2008-2009. J’étais dans le semi-rigide du centre d’entraînement de Port-la-Forêt et c’était un rêve. J’essayais d’imaginer tout ce que Michel pouvait ressentir… »
Michel : « Je m’en souviens très bien. Il est monté à bord un moment, dans le chenal et je lui ai dit quelque chose comme regarde bien, ça pourrait bien te servir un jour. Je ne pensais pas que ça irait si vite… »