Sur le pont !
Le vent variable en force et en direction a donné du fil à retordre aux 16 marins partis hier de Beaulieu sur Mer pour rejoindre Sète. Impossible de fermer l’oeil cette nuit, il a fallu sans répit régler les voiles et prendre la barre sous peine de se laisser rapidement distancer… car les sept premiers se tiennent en moins d’un mille. Ce matin, les Figaro Bénéteau ont doublé Porquerolles, cap sur la marque « La Cassidaigne » devant Cassis distante de 30 milles. Thierry Chabagny (Gédimat) est aux commandes de la course… pour le moment.
On s’attendait à une nuit mollassonne, et comme d’habitude la Méditerranée a fait des siennes… Les marins ont tout de même avalé 70 milles depuis le départ hier de Beaulieu sur Mer, et leurs compteurs affichaient ce matin à 5 heures des vitesses de 7 nœuds. Au près, dans un peu moins de 10 nœuds de vent, la flotte a doublé Porquerolles par le nord, sauf Gildas Mahé (Ports d’Azur-Interface Concept) qui a tenté le sud, donc le large. Ce qui lui a permis de gratter deux petites places.
Sans dormir, ni manger…
Joint à la vacation tôt ce matin, Yoann Richomme (DLBC) avouait n’avoir ni dormi, ni mangé, tant les conditions de vent sont exigeantes. Une vraie nuit blanche qui va sans doute impacter physiquement les skippers, alors qu’une transition de vent les attend dans quelques heures. Ils sont fous ces figaristes ! Même chose pour Gildas Morvan (Cercle Vert), bien décidé à ne pas perdre une miette du duel qu’il se livre avec Frédéric Duthil (Sepalumic). Quand les vacations sont courtes, voire sans réponse, c’est qu’ils sont au travail sur le pont…
Programme de la journée : atelier tricotage le long des côtes varoises, puis passage obligatoire à la marque » La Cassidaigne », à laisser à bâbord. Ce sera alors le moment d’entamer la traversée du golfe du Lion.
Ils ont dit :
Gildas Morvan (Cercle Vert) :
« Ca va, ce sont des conditions assez changeantes. On vient de passer Porquerolles. On a un peu de pluie mais du vent. Il y a eu un peu de pétole mais là le vent est revenu donc on avance. Le vent était très variable, il fallait tout le temps régler, ce n’était donc pas facile de dormir. J’ai essayé d’aller à terre chercher le nord ouest, j’ai perdu au départ et j’ai regagné par la suite. Ca ne s’est pas trop mal passé. On avance plus vite que prévu, le vent n’est pas tombé. Je suis en visu avec Fred Duthil ».
Yoann Richomme (DLBC) :
» Je viens d’affaler le spi, on s’est fait un petit reaching sur la fin de la baie d’Hyères. Il y a 11 nœuds de nord. Toute la journée c’était hyper instable, il fallait être à la barre tout le temps. Dans la nuit, j’ai longé la côte, ça ne s’est pas du tout bien passé au début, par contre, après, je me suis bien refait. On s’est un peu arrêté mais pas très longtemps. On devrait avoir une autre transition. On rentre un peu dans l’inconnu. Les fichiers commencent à être un peu perdus. Il y aura plusieurs transitions d’ici à la traversée du golfe du Lion. Je n’ai pas dormi du tout et pas mangé du tout non plus. J’ai été assez actif. On ne sait jamais trop quand est-ce que ça va partir par devant. Ce n’est pas facile parce que c’est assez aléatoire ».