Sidney Gavignet et Damian Foxall ne laissent rien au hasard
Après s’être qualifié pour la Transat Jacques Vabre en août sur la Rolex Fastnet Race, Sidney Gavignet et Damian Foxall ont fait plusieurs stages météo en septembre, se sont confronté sur l’eau aux autres équipages et ont participé aux stages d’entraînements à Port-la-Forêt. Ces entraînements leur ont permis d’évaluer leurs forces mais également leurs faiblesses.
« A bord de bateaux monotypes, la vitesse n’est pas la seule chose à prendre en considération. Il est très important d’éviter de faire des erreurs en cassant quelque chose ou en faisant une mauvaise manœuvre et de trouver la meilleure solution possible », souligne Sidney Gavignet, qui estime qu’il faudra environ 14 jours aux MOD70 pour parcourir les 5.450 milles nautiques qui séparent Le Havre d’Itajaí. « C’est important que nous identifions bien les moments clefs de la course mais également ceux où on pourra pousser le bateau et ceux où il faudra lever le pied. Nous devrons également bien maîtriser la dépense d’énergie parce qu’en général, les mauvaises décisions sont dues à la fatigue. On va devoir toujours garder cela en tête, ajoute-t-il. Nous avons fait un stage météo avec Jean-Yves Bernot. Nous avions fait la même chose avant la Route des Princes. Cela nous avait beaucoup aidé et nous avait permis de connaître les différents scénarios possibles et de nous y préparer ».
Ce n’est pas la première fois que Sidney Gavignet et Damian Foxall s’alignent ensemble au départ d’une transatlantique en double. En effet, ils ont couru ensemble la Transat AG2R en 2008, sur laquelle ils avaient terminé en cinquième position. Mais c’est sur la Route des Princes en juin et pendant les entraînements qu’ils se sont rendus compte qu’ils partageaient un trait de caractère. « En termes de compétences, nous avons des profils similaires mais nous tirons tous les deux fort sur le bateau, donc nous devrons aborder les choses avec calme, garder l’esprit clair et ralentir, penser plus et agir moins. C’est à la fois une force et une faiblesse », confie Sidney Gavignet.
Pour l’Irlandais Damian Foxall, qui compte à son actif deux victoires sur la Volvo Ocean Race et une sur la Barcelona World Race en 2007-08, la Transat Jacques Vabre a encore un goût d’inachevé. En effet, il avait chaviré et avait du être hélitreuillé alors qu’il participait à la course à bord du trimaran ORMA Foncia d’Armel Le Cléac’h lors de sa dernière participation. Cette mésaventure remonte à huit ans et même s’il est confiant sur les chances d’Oman Air-Musandam face aux deux autres MOD70 que sont Edmond de Rothschild et Virbac-Paprec 70, il est tout à fait conscient de la difficulté de la course. « De toutes les courses que j’ai faites, celle là est la plus difficile sans aucun doute », avance-t-il. Si un multicoque est trop toilé, cela peut être fatidique et il n’y a que deux personnes à bord pour tout gérer. Mais cela dit, les bateaux ont besoin d’être poussés, et à deux, on peut le pousser plus près des 100% qu’en solitaire. C’est très important de garder le contrôle du bateau tout le temps, et d’avoir toujours un ou deux moyens de ralentir le bateau. Nous pousserons le bateau mas tout en restant dans la limite du raisonnable. Avoir trop de surface de voile n’est pas nécessairement le meilleur moyen pour aller vite ».
Fahad Al Hasni, qui a couru toute la saison en équipage à bord du MOD70 Oman Air-Musandam ne sera pas de la partie, mais il apporte tout de même sa pierre à l’édifice dans la préparation et les entrainements et en profite pour continuer son apprentissage.
« Même si j’ai déjà beaucoup appris et que je m’entraîne autant que possible, il va me falloir encore quelques années d’expérience avant d’être prêt pour une course telle que celle la, a déclaré Fahad Al Hasni, qui sera présent au Havre pour soutenir Sidney et Damian. Le MOD70 est un bateau difficile. J’ai acquis beaucoup d’expérience en équipage à bord, et j’espère un jour pouvoir faire cette course, mais pour le moment, je soutiens mes co-équipiers dans leur préparation ». Sidney Gavignet et Damian Foxall continueront à s’entraîner à la Port-la-Forêt d’ici le départ, et quitteront la Bretagne pour le Havre autour du 22 octobre.
La Transat Jacques Vabre part du Havre le 3 novembre, mais afin de s’assurer que toutes les classes arrivent groupées au Brésil, les MOD70 s’élanceront en même temps que le reste de la flotte mais ne feront qu’un prologue de 40 milles qui décidera de l’ordre de départ des bateaux quand ils partiront pour de bon le 8 novembre.