Quarante-huit voiliers en régate entre Saint-Cap Ferrat, Eze et le port de Monaco, des chefs qui s’affairent et se surpassent autour d’un tartare de poisson et de cocktails inventifs, la Monaco Classic Week est entrée dans sa phase active !

Jeudi 12 Septembre 2013 – Un vent Sud-Ouest bien établi à 12 nœuds, le temps était idéal pour envoyer tous les voiliers, répartis en cinq groupes, sur l’eau. De quoi couvrir la mer de voiles et de gréements de teck, tous plus beaux les uns que les autres. Le quatuor des 15 M JI pouvait disputer deux manches sur un parcours de type triangle, et voir la suprématie absolue de The Lady Anne, le plus jeune des quatre, il fut lancé en 1912, s’affirmer aux dépens de Tuiga, (une fois 3e une fois 2e) et de Mariska, (1 fois 2e une fois 3e), alors qu’Hispania, en tête à la bouée de près dans la première manche, était victime d’un accrochage avec Mariska qui lui coûtait son mât de flèche ( top-mast en anglais). Gilbert Pasqui, le maître charpentier de Villefranche, arrivait sur place aussitôt le bateau rentré à quai pour réparer dans la nuit.

Les autres bateaux, répartis en quatre groupes selon leur époque de lancement et leur type de gréement, ont tous couru une manche de 11 milles, au cours de laquelle on a vu se dessiner les ambitions et les qualités de certains bateaux, parfois nouveaux venus dans le circuit classique.
Dans le groupe ‘époque aurique’, les plus anciens yachts, Bona Fide, le tenant du titre arrivé ici en grandissime favori, et Nan of Fife se voyaient battus dans les derniers bords de près par Chinook, un Newyorker gréé aurique, la nouvelle monture de Graham Walker, véritable révélation de la journée. Un groupe où la journée de demain promet d’être décisive !
Surprise également dans la classe ‘époque Marconi’ la plus nombreuse avec 18 engagés, où deux nouveaux venus dans le circuit, Coron II et Jour de fête, s’adjugeaient la victoire, Coron II étant premier en temps compensé, tandis que Jour de fête, arrivé premier en temps réel, ne concède que 4 sec à son rival.
Dans le troisième groupe celui des ‘classiques’, qui comprend cinq bateaux, Palynodie II, un ancien voilier de Gaston Deferre s’est battu mais n’a rien pu faire contre Buffeo Blanco, mené par son armateur Marco Bjonannio,
Enfin la race des seigneurs, celle des ‘Big Boats’, où l’on compte huit bateaux dont Creole, lancé en 1927, un des plus beaux du monde, a surpris tout le monde en prenant un départ digne des monotypes de la Primo Cup, offrant un spectacle inoubliable : les deux grands goélettes de plus de 40 m, Elena et Eleonora, deux répliques de yachts américains de régate du début du XXe siècle, signées Nathanel Herreshoff, au contact avec Mariquita, le seul 19 m JI encore navigant, que le propriétaire de Mariska se fit construire en 1910 quand Mariska eut tout gagné, battus en temps compensé par le ‘petit’ Moonbeam III, seulement 30m, lancé la même année que Mariska, en 1908, alors qu’Elena avait passé la ligne loin devant, mais talonné par Mariquita. Vivement demain, qu’on recommence !

Le concours des chefs : une grande année
Le secret de la délibération du jury sera gardé jusqu’à dimanche, mais on peut déjà dire que la cuvée 2013 sera un grand cru et qu’on parlera longtemps des délices merveilleusement mis en scène par les chefs des motor-yachts et des voiliers autour du thème imposé cette année, du tartare de poissons, avec en plus cette année un concours de cocktail. Creole a d’ailleurs abandonné la régate pour rentrer se soumettre à la dégustation du jury…

Vendredi, entrée en scène des canots à la mi-journée avec des démonstrations dans le port, alors que devant le Musée Océanographique, les voiliers reprendront leur imposant ballet.

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